La question d’Alexandra la prend un peu au dépourvu et Alicia n’est pas bien sûr que ce soit une bonne idée d’y répondre. La jeune femme n’a déjà pas trop l’air dans son assiette, compréhensible après ce qu’elle vient de vivre, alors elle ne veut pas ajouter de l’huile sur le feu. Et puis de toute façon, la presse se fera une joie de le révéler aux habitants de Washington, dans un bulletin spécial, ils aiment tellement ça ces sales vautours. Plus c’est dramatique, mieux c’est !
— C’est difficile à dire pour le moment, mais je suppose qu’on en apprendra plus très vite.
Tout en marchant, la rouquine la questionne sur son métier, et en particulier si elle a déjà eu l’occasion d’intervenir sur un événement pareil à celui de la journée de solidarité. Elle lui répond sans vraiment entrer dans les détails, Alexandra découvrira bien assez tôt à quel point les choses commencent à déraper. Hélas, ça devait bien arriver un jour ou l’autre, Washington DC ressemble de plus en plus à une bombe a retardement et Dieu sait que ça va faire mal quand elle va exploser.
— Je t’accorde que ce n’est pas le métier le plus évident du monde, mais heureusement, ce n’est pas tous les jours que nous avons à faire à ce genre de débordement, tente de rassurer la brunette. Et si je le supporte, c’est parce qu’on est aussi là pour aider, servir et protéger autant que possible la population. Et c’est ça qui est gratifiant pour moi, j’aime penser que malgré tout, la justice n’est pas une cause perdue.
Une fois assise, la pression exercée sur tout le corps d’Alexandra semble retomber d’un coup, même si elle va sans doute mettre un peu de temps à se remettre de la violence de cette attaque.
— D’accord, je vais te chercher ça, en attendant ferme un peu les yeux et inspire et expire doucement. Ça t’aidera à te détendre un peu.
Puis Alicia laisse un peu la jeune femme seule et s’en va à la recherche d’eau et quelque chose de sucrée, ce qui devrais lui faire du bien quand elle aura bu. Alors qu’elle déniche enfin le petit stand mis à disposition des personnes encore sur place, elle reçoit un message qui ne la surprend pas, elle est même étonnée qu’il n’ait pas envoyé quelqu’un de suite pour elle. Mais c’est sans doute au mieux, elle sera plus à même de se reposer et reprendre ses esprits tranquillement chez elle.
La fliquette revient ensuite sur ses pas et sourit gentiment à la dernière des Miller, elle semble avoir repris un peu de couleur.
— Voila pour toi Alexandra, dit-elle en tendant la bouteille d’eau à la jeune femme. Il y a aussi un carré de chocolat, ça te fera du bien.
Alicia s’assoit ensuite près d’elle.
— Bon, je sais que tu voulais aider après t’être un peu reposé, mais visiblement le fait que tu sois encore présente ici n’est pas passé inaperçu aux yeux de certains.
Les gens ont parfois la sale manie de se mêler de tout et de n’importe quoi.
— Toujours est-il que quelqu’un de la maison blanche va venir te récupérer, il ne devrait pas tarder. Je n’aurais pas le temps de t’interroger, du coup…
Alicia extirpe un petit carton rectangulaire de sa poche et le tend à la jeune femme.
— Si jamais tu te rappel de quelque chose ou que tu ressens le besoin de parler de ce qu’il s’est passé. N’hésite pas, c’est ma ligne directe, ok ?
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Journée de solidarité
Alicia semblait ne pas vouloir répondre à ses questions, tournant subtilement autour du pot. Lexie se contenta de l'observer en silence, trop fatiguée pour se torturer plus en essayant d'approfondir la conversation. De toute façon, elle saurait bien assez vite quelle était la situation. Et si elle était désolée de tous les blessés et les morts, elle craignait la réponse gouvernementale face à la violence.
La jeune inspectrice semblait savoir ce qu'elle faisait, de toute façon. Elle assura pourtant à Lexie que de tels événements étaient rares, mais la jeune rouquine ne pouvait qu'admirer le sang-froid de la professionnelle. Elle-même en était loin, et ce fut pire quand elle s'assit. Toute la pression semblait retomber maintenant qu'elle était en sécurité avec des adultes, et elle se mordit la lèvre alors que la fatigue et la panique remplaçait son air un peu hautain.
Elle réussit pourtant à commander de quoi boire et manger, sentant qu'elle approchait de l'hypoglycémie, maintenant que l'adrénaline s'arrêtait et que son corps se rendait compte que le danger était loin. Elle se refusa pourtant à fermer les yeux comme Alicia le lui proposait - elle savait ce qu'elle verrait derrière ses paupières closes, et elle ne voulait pas revivre tout ça.
Alicia revint avec de quoi grignoter, et Lexie ne se fit pas priver, prenant de longues gorgées, avant de se concentrer sur la voix de la jeune femme. L'inspectrice la prévenait qu'elle n'était pas passée inaperçue, ce qui la fit grimacer. C'était rare, pourtant, qu'elle soit reconnue. Et il fallait que ça arrive après l'attaque, alors qu'elle voulait juste être tranquille et faire quelques tâches pour aider les autres. Se retrouver au milieu de journalistes était la pire chose au monde, surtout là...
« Merci de votre aide » murmura-t-elle quand même. « Et désolée de ne pas avoir été cool avec vous au début. »
Même si Alicia l'avait vraiment prise pour une gamine, ce qu'elle avait détesté. Elle était majeure, selon les lois de leur société. Nul besoin de lui parler comme à une enfant ne comprenant pas tout !
« Promis, je vous joindrai. Mais je n'ai rien vu, vraiment... Je me suis cachée dès le début » ajouta-t-elle.
Lexie attrapa quand même la carte de visite, la glissant dans la protection de son téléphone portable, histoire de ne pas la perdre. Elle ne pensait pourtant pas être utile pour la jeune femme.
« Bon courage pour le reste » lui dit-elle enfin, avant de la laisser partir.
Elle commençait à avoir froid, et espérait que le garde de la maison blanche ne tarderait plus trop. Elle commençait à avoir froid, et avait juste très envie de rentrer chez elle pour s'isoler loin de tout...
Âge : 32 ans Nationalité : Américaine & Suédoise Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Videur de boîte/ Lifeguard
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