Âge : 32 ans Nationalité : Américaine & Suédoise Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Videur de boîte/ Lifeguard
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Cette petite virée au stand de la sœur de Lexie a été plutôt intéressante et lui a dépeint un tableau, finalement un peu triste et tendue qu’il y a entre les deux sœurs Miller. Il ne connaît pas tout le passif qui les lies, mais de ce que la rouquine lui en a dit, elle ne s’est pas montré comme étant une grande-sœur des plus exemplaires. Alors finalement, ça le fait plutôt relativiser, certes, il ne vit pas dans le luxe et le confort, mais au moins il a des liens fort avec ses frères et sœur. Même si certains jours, il aimerait bien être fils unique, tant ils le font chier, mais ça, c’est une autre histoire.
Alors quand Lexie lui dis que Vicks s’est montré plutôt cool, il hausse un sourcil en se demandant si c’est une blague. Ou alors ils n’ont pas la même définition de ce que dois être la cool attitude, et n’ose imaginer ce que s’est quand elle se montre sérieuse. Le genre d’attitude à vous faire péter les plombs selon lui.
— Ouais, allons voir les jeux, se contente-t-il de répondre.
Le trio arrive bien vite au niveau des stands de jeux que Lexie avait repéré, et ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a encore de quoi faire. Ses frères et sœurs vont être heureux de voir des cadeaux sous le sapin, et en parlant de sapin, ils pourront peut-être même s’en acheter un. Quand la rouquine s’adresse à nouveau à sa sœur, il sent Luna venir se coller contre lui au point qu’il en a du mal à marcher. D’accord, elle est timide avec les gens qu’elle ne connaît pas, mais là elle y va fort et Riley se demande ce qu’elle a.
— Dis Luna, je vais te le répéter combien de fois ? Lexie elle ne va pas te manger, elle a été sympa en plus, elle t’a donnée un gâteau. Puis je vais pas te laisser toute seule donc…
Riley s’arrête et pose les sacs de vêtements au sol, avant de s’accroupir pour être au même niveau que Luna et lui parler plus facilement.
— Donc, c’est quoi le problème ?
La gamine jette un coup d’œil timide vers Lexie avant de s’approcher de son frère.
— Elle est jolie, lui chuchot-elle à l’oreille..
— Et c’est pour ça que tu as peur ?
Luna secoue vivement la tête.
— Je sais pas comment on dit, c… c’est comme quand on avait été voir les décorations de Noël chez les messieurs et les madames qui ont des sous.
— Impressionné ?
Cette fois, elle hoche la tête et son frère sourit, Luna dés fois pour la suivre, il faut s’accrocher. Riley se redresse donc et récupère les sacs avant de se tourner vers Lexie en riant.
— Elle est impressionnée, parce qu’elle te trouve jolie, dit-il tout bas à la jeune femme. Laisse-lui encore un peu de temps, elle finira bien par te répondre. Sinon pour les jeux…
Le jeune homme se gratte la tête essayant de se souvenir de tous les trucs dont ils ont parlé en rapport avec noël.
— Lou, il a douze ans et il est plus branché console, pas sûr qu’on trouve ça ici. Ensuite y a Rose et Samuel les jumeaux, ils veulent des trucs pour faire comme les grands, jouer aux marchands, le papa et la maman, ‘fin tu vois le truc. Valentin, il jure que par les pompiers et il aimerait bien en devenir un plus tard…
Il jette ensuite un coup d’œil à Luna qui trépigne d’impatience devant autant de jouer.
– Puis la miss qui aimerait bien une poupée. Voilà un peu la liste du père noël !
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Journée de solidarité
Lexie suivit le frère et la sœur vers la partie jeux, souriant en voyant Luna si heureuse. Elle ne connaissait pas trop la sensation de manquer de tout, et de ne pas avoir ce qu'elle voulait quand elle le voulait. C'était même complètement le contraire chez elle, où il lui suffisait de quelques mots pour recevoir ce dont elle avait besoin. Pour Luna, et dans une moindre mesure pour Riley, cette journée devait paraître un avant-goût de paradis. Lexie, elle, y voyait surtout un monstrueux gâchis qui lui tordait l'estomac.
Elle accompagnait la fratrie mais son but était quand même de se rapprocher un peu de Riley, et elle essaya donc de parler avec eux pour ne pas juste les suivre en silence. Puisqu'ils étaient dans les jeux pour enfants, elle essaya donc de parler à Luna. Pour se retrouver de nouveau face à une petite fille muette, se collant un peu plus à son grand frère. Une attitude qui ne devait pas lui être habituelle, vu comme Riley finit par s'arrêter pour demander à la petite fille quel était le problème.
Lexie s'écarta un peu pour les laisser parler, son regard se posant sur les différents stands. Elle avait bien compris qu'ils n'étaient pas les seuls enfants de la fratrie, mais ne savait pas les âges des autres. Elle essaya donc surtout de chercher dans les âges de Luna, avant que Riley ne la rejoigne, lui chuchotant le problème à l'oreille. Elle rosit un peu, surprise de la raison.
« Impressionnée, vraiment ? » dit-elle en n'y croyant qu'à moitié. « Ok, je la laisse venir à son rythme. Je vous suis ! »
Elle n'allait pas s'imposer si Luna n'était pas prête - elle n'était pas un monstre. Elle écouta donc la liste de Riley, écarquillant un peu les yeux en entendant tant de prénoms. Ça lui paraissait énorme, mais elle venait d'une famille de trois avec un père qui ne pouvait se concentrer que sur un enfant... Elle n'osait imaginer comment sa famille aurait pu être encore plus dysfonctionnelle s'ils avaient été plus d'enfants.
« Je peux m'occuper des jeux en rapport avec les pompiers, et voir pour une console, si ça peut t'arranger » proposa-t-elle à Riley.
Une console de jeux était quelque chose de plus onéreux qu'un camion de pompiers ou une poupée. Elle imaginait donc qu'il devait bien y en avoir dans quelques stands, mais peut-être que les gens préféraient ne pas l'afficher. Elle connaissait assez ses concitoyens, et savait quels préjugés ils pouvaient avoir sur les castes inférieures.
Âge : 32 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Enseignante-chercheuse en anthropologie culturelle
"Ce n'est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience." - Karl Marx
« Ce qu'il y a de difficile dans la charité, c'est qu'il faut continuer. »
Ce type est plutôt singulier, Evanna ne peut pas vraiment s'empêcher de le penser. Mais elle se contente de hausser les épaules à ce qu'il dit. Chacun est bien libre de penser ce qu'il veut, après tout. Pour elle, la sacro-sainte validation de la société n'est qu'une pure connerie. Et cette journée de la solidarité, juste une façon pour les plus fortunés de se persuader qu'ils font une bonne action. Toujours est-il que la blonde ne laisse pas l'homme livré à lui-même, lui proposant de se joindre à eux. Ça ne lui changera pas grand chose, à vrai dire, et Abel sera content d'avoir fait une bonne action en ne laissant pas l'homme seul.
Alors ils bougent enfin, Evanna plus occupée à surveiller son fils qu'à regarder véritablement sa compagnie du jour. Et le petit, lui, est trop excité par la perspective de pouvoir avoir de nouveaux vêtements pour faire attention à quoi que ce soit d'autre. « Au fait, moi c'est Eva. Lui, c'est Abel. Et toi ? » demande-t-elle finalement au type, avant de s'arrêter devant un stand qui propose des vêtements pour enfant. Elle dit vaguement bonjour à la quarantenaire qui tente de grands sourires, alors qu'Abel, lui, est tout joyeux de répondre à cette grande inconnue. Il lui tend d'ailleurs le petit sac plastique qui contient deux ou trois trucs, et la femme accepte de les mettre au don sur son stand. « Regarde, y'a quelques trucs pour homme aussi, de ce côté là. Ça pourra peut-être t'intéresser. » dit-elle à Mark, en lui montrant une pile de vêtements masculins, tout en continuant de fouiner dans les affaires pour rhabiller son fils pour l'hiver.
Victoria A. Miller Throw on your dress and put on your doll faces
Journée de solidarité
ft tout le monde
« Ce qu'il y a de difficile dans la charité, c'est qu'il faut continuer. »
Victoria garde son air poli, irréprochable, tout en laissant le jeune homme déblatérer des informations qui ne l'intéresse pas, puis ce qu'elle sait être des mensonges. Elle doute fortement que Lexie ait un jour employé les mots « aimable » et surtout « gentille » pour la qualifier face à qui que ce soit, mais elle force un sourire radieux, feintant à merveille d'être touchée par ces quelques compliments aussi faux que son expression actuelle. Puis, elle tressaille légèrement devant l'audace du jeune homme, en entendant ce surnom qu'elle ne supporte définitivement pas. « Victoria, pas Vicks. Merci. » corrige-t-elle froidement, sans vraiment pouvoir s'en empêcher mais sans perdre son sourire pour autant. « Et je vous en prie. Passez une bonne journée et de bonnes fêtes de fin d'année. » Et lorsque les deux jeunes gens – qui se sont définitivement bien trouvés – quittent enfin son stand, elle lâche un très léger et très discret soupire de soulagement.
Finalement, son sourire se fait un peu plus sincère, un peu plus réel, alors que son regard parcourt la foule. Le visage asiatique qu'elle aperçoit ne lui est pas inconnu, et il ne lui faut que quelques instants pour ré-assembler les pièces du puzzle alors qu'elle reconnaît enfin Astrid, la psychologue avec laquelle elle a matcher sur Perfect Love. Et l'enfant à ses côtés n'est certainement autre que son fils. Victoria hésite, scrute la foule à la recherche d'un autre visage et fini par secouer légèrement la tête. Que Jayden ne soit pas là est certainement une bonne chose, et elle parvient même à se convaincre de ce fait. Et, finalement, elle confie son stand à une personne de confiance, avant de se glisser au milieu des personnes rassemblées ici. Elle paraît parfaitement détendue alors qu'elle pose une main légère sur l'épaule d'Astrid, et sourit sincèrement lorsqu'elles se retrouvent enfin face à face.
« Bonjour, pardon, je ne voulais pas vous effrayer. » dit-elle simplement, avant de se pencher légèrement vers le petit. « Bonjour Noah, je m'appelle Victoria. Je suis ravie de faire ta connaissance. » Elle lui offre un grand sourire, avant de reposer son regard sur la femme. « Je suis agréablement surprise d'avoir la chance de vous croiser aujourd'hui. » Il y aura eu au moins un peu de sincérité dans la bouche de Victoria, aujourd'hui.
La réaction de Lexie le fit sourire, visiblement, elle a du mal à croire que Luna est impressionnée parce qu’elle la trouve jolie. Mais il se voit mal appuyer les propos de sa sœur, la rouquine a déjà l’air un peu gênée par la raison invoqué par Luna, alors il ne va pas en rajouter une couche. Et puis, il n’a pas vraiment envie de retomber dans le trouble étrange, qui s’était emparé de lui après le simple baiser qu’elle avait déposé sur sa joue. Il n’a pas oublié cette scène, mais pour autant, il ne veut pas s’y replonger, parce que ça le rend un peu mal à l’aise sans qu’il sache vraiment pourquoi. Il préfère donc se concentrer sur sa mission actuelle, c’est-à-dire se trouver des vêtements et des jouets pour les petits monstres. Riley lui déballe la liste des prénoms avec ce que chacun aimerait avoir pour Noel et il voit la jeune femme écarquiller les yeux, sans doute devant leur si grande famille. Et encore, ils ne doivent pas être les plus nombreux dans le bidonville.
— Ouais, ma mère en a pondu pas mal, répond Riley en souriant à la réaction de Lexie. J’ai jamais compris pourquoi, mais bon, ils sont là, ils sont chiants parfois, mais je les aime quand même.
Jetant un coup d’œil à Luna prés de lui, il sourit un peu plus et tapote la tête de sa petite sœur. Ouais, ils ne sont sans doute pas les plus riches ou les plus intelligents, mais au moins ils s’aiment les uns les autres et c’est déjà pas mal.
— Bah, laisse tomber pour la console, on va plutôt regarder pour des jeux de sociétés, il aime bien ça aussi.
Puis Riley finis par afficher un petit sourire à la con.
— Je peux toujours aller en chourave une dans un magasin, j’ai des doigts de fée pour ce genre de truc.
Le jeune homme se met à rire sous le regard outré d’un type de la caste une, ayant dû entendre ce qu’il vient de dire, mais il s’en branle un peu. Et le vieux peut même le signaler si ça lui fait plaisir, il va pas crever pour quelques points en moins. Il s’avance ensuite vers un stand prometteur en jouets, jusqu’au moment ou Luna s’approche de Lexie et tire timidement sur sa manche.
— Tu…tu aimerais bien avoir quoi comme cadeau toi ?
Un sourire tendre étire les lèvres de Riley, elle aura mis le temps, mais finalement Luna a fini par réussir à engager la conversation avec Lexie. Ce sera moins compliqué comme ça, si sa sœur se montre plus ouverte et arrête de le coller pour un oui, ou pour un non. Et pendant que Luna explique à la rouquine qu’elle aimerait bien avoir une jolie poupée, qu’elle a vue dans un magasin avec leur mère. Lui, il trouve un camion de pompier et une panoplie énorme pour jouer à la marchande de légumes, sûr que les jumeaux vont être ravis, mais pour se trimballer ça, ça va être content.
— Oh Riley, Luna vous voilà enfin ! s’exclame une voix féminine.
Quand il tourne la tête, il découvre sans surprise sa mère et une partie de ses frères et sœurs portants des gros sacs. Visiblement, la pêche a été bonne.
— Ouais alors Lexie, c’est ma mère Masha, Lou et les jumeaux Samuel et Rose, présente-t-il en désignant chaque membre de sa famille de la main. Et vous autres voici Lexie.
Polis, les gamins disent bonjour à la jeune femme, ainsi que sa mère qui observe Lexie avec un grand sourire. Et il connaît assez sa mère pour savoir que ça pue.
— C’est donc toi la jeune fille qui a fait le reportage avec Riley, tu es vraiment jolie. Je comprends mieux pourquoi il était si motivé !
Sans doute que s'il avait été en train de boire, il aurait recraché ce qu’il avait dans la bouche, mais comme ce n’est pas le cas, il se contente de fixer sa mère d’un air blasé. Quand il sera de retour chez lui, il faudra qu’il pense à la féliciter chaudement pour la mise en boite.
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Journée de solidarité
Les mots de Riley étaient crus. Ce qui n'aurait pas dû surprendre Lexie. (Elle se dit même que c'était ce que devait penser intérieurement Victoria, même si jamais elle ne l'avouerait à voix haute.) Mais elle ne pensait pas qu'on pouvait parler ainsi à voix haute de sa famille, encore moins à proximité d'un des membres en question.
« Je n'aurai pas formulé les choses ainsi » reprit-elle doucement. « Mais je suis heureuse que tu t'entendes bien avec eux ! »
La relation qu'elle avait avec Charlie lui manquait... Mais même si elle le croisait au milieu de ces stands, elle ne pourrait pas aller lui parler. Pas de scandales, lui avait-on dit. Elle devait faire comme s'il n'existait pas, comme s'il n'y avait jamais eu que Victoria et elle dans la fratrie Miller. Ce qui était difficile. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait respecter les décisions de sa famille, et parfaire son côté petite fille modèle, au moins le temps d'avoir les moyens de devenir indépendante.
Elle préféra donc changer de sujet de conversation, proposant à Riley de se séparer pour trouver tous les jouets possibles. Ce qui ne pouvait que leur faire du bien à l'approche des fêtes de Noël - s'ils avaient du mal à se nourrir ou se vêtir, les cadeaux ne devaient pas être une priorité. Si elle pouvait aider à apporter un peu de magie de Noël, elle en serait plus qu'heureuse.
« Pas besoin de recourir à des actes illégaux » le reprit-elle, adressant un sourire poli de "je contrôle la situation" à l'adresse d'un membre de la caste une qui passait derrière eux. « Je suis sûre que je peux t'en avoir une juste en demandant ! »
Déjà qu'elle doutait que la caméra de leur reportage soit arrivée par hasard dans ses mains... Mais elle préférait ne pas avoir de certitudes que de se creuser la tête que le fait qu'elle le savait coupable d'un vol. Et qu'elle ne pouvait pas le dénoncer, parce que sa famille avait besoin de lui - tout comme le vendeur volé devait avoir besoin de son travail pour nourrir la sienne...
La petite question timide de Luna la fit sourire. L'enfant avait enfin moins peur d'elle, sans doute rassurée par la conversation qu'elle avait avec Riley, et osait lui parler. Elle avait moins l'impression d'être un monstre. Elle sourit à Luna tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait lui dire. Le seul cadeau qu'elle voulait était de revoir son frère, ce qu'elle ne pouvait absolument pas avouer à voix haute.
« De la peinture et un nouveau bloc de dessin » avoua-t-elle donc à Luna. « J'ai envie de me remettre au dessin, et pas seulement pour mes cours, et il me faudrait du nouveau matériel. »
Luna acquiesça, avant de lui parler de sa poupée idéale. Avec tellement de détails que Lexie reconnut un modèle qu'elle avait vu dans plusieurs publicités. Une poupée qui devait faire rêver toutes les petites filles, mais qui était sans doute trop récent pour être déjà sur les stands autour d'eux - à moins qu'une petite fille se soit déjà lassée ou ait été imbuvable au point que ses parents donnent le jouet.
Elle regardait pourtant les objets exposés en cherchant la poupée qui y ressemblerait le plus, attrapant au passage quelques jeux de société pour le frère, espérant que ça lui plaise et qu'il ne les ait pas déjà. Elle fut donc surprise de se tourner vers Riley pour que celui-ci la présente à sa mère. Qui la couvrit de compliments, la faisant rougir. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il ait parlé d'elle à sa mère, et le constater la fit se sentir un peu étrange.
Mais il lui avait dit ne pas être intéressé pour quelque chose de sérieux. Il en avait sûrement parlé comme une sortie entre amis. Il n'y avait absolument aucune raison pour qu'elle se sente bouleversée. Elle tâcha de se reprendre rapidement pour ne pas qu'il soit gêné, ou qu'il la trouve inintéressante.
« J'espère qu'il est plus motivé par le sujet que par moi » dit-elle, essayant d'oublier le fait que ses joues étaient encore plus rouges.
Satanée peau pâle de rouquine, qui lui rendait impossible le fait de cacher ce qu'elle ressentait. Toute émotion apparaissait immanquablement sur ses joues. Elle se rappela soudain les jeux de société qu'elle avait en main et se tourna vers Riley pour s'en servir comme distraction et lui faire penser à autre chose.
« Tu crois que ces jeux pourraient t'intéresser ? » lui demanda-t-elle en lui tendant la pile de ceux qu'elle avait récupéré.
La mère du jeune homme ne semblait pas dupe des efforts de Lexie, mais cette dernière choisit de l'ignorer. Elle connaissait à peine Riley, elle ne pouvait que agir comme une lointaine connaissance le ferait. Même si elle ne savait pas vraiment ce qui se passait, son cerveau ayant choisi de fuir la scène surréaliste.
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Riley hausse les épaules, il se doute que sa phrase n’est pas des plus élégants, mais autant appeler un chat, un chat, il ne va pas s’embarrasser de politesse ou enrubanner joliment sa phrase. Puis Luna à l’habitude de sa façon de parler, et surtout avec sa vie dans le bidonville elle en voit des pires que ça. C’est vrai que prés d’elle, il pourrait faire des efforts, mais il n’aime pas tourner autour du pot. De toute façon, sa sœur est une gamine super polie, elle a beau entendre pas mal de jurons dans la journée, ce n’est pas pour autant qu’elle va les absorber et les répéter. Enfin, le gamin parle de sa famille de façon assez crue, c’est vrai, mais il les aime et c’est ça le plus important.
Le frère et la sœur suivent donc Lexie en silence, bien que l’excitation de Luna à l’idée de voir pleins de jouets, soit à son comble. Le paradis pour une gamine comme elle. Une fois devant les stands de jouets, Riley à le malheur d’émettre l’idée qu’il pourrait aller voler une console pour Lou. Et bien sûr, miss « Il faut faire attention à ce qu’on dit devant ces peignes cul de la caste une », aka Lexie, le reprend bien vite pour éviter un incident diplomatique. Il retient un soupir d’exaspération, si on ne peut même plus rire ça devient grave et la caste supérieure manque vraiment d’humour. N’empêche que ça doit être aussi barbant que fatiguant de toujours devoir faire attention à chacun de ses mots.
Il finit donc par se concentrer sur la recherche des cadeaux pour sa famille, pendant que Luna discute avec la rouquine. Au moins ça lui évitera d’ouvrir la bouche et de se montrer sans doute un peu trop cassant avec la fille Miller. Parce que son attitude lui a renvoyé en pleine gueule les différences qu’il y a entre eux, et il se sent encore plus con d’avoir ressentis ce petit truc pou elle à la fin de leur première rencontre.
— Tu dessines ? répété Luna émerveillée par cela. Tu fais quoi comme dessins, des bonshommes ?
La gamine la bombarda ensuite de détails sur la poupée de ses rêves et Lexie l’écoutée avec attention semblant voir de quoi Luna parlé. Puis le petit trio fut bien vite interrompu par l’arrivée la mère de Riley et Luna, ainsi qu’une partie du reste de la fratrie. Déjà quelque peu renfrogné par l’attitude de Lexie auparavant, Riley s’embourbe un peu plus dans sa mauvaise humeur quand sa mère le chambre et en voyant Lou et les jumeaux se marrer à ses dépens.
— C’est bon, le foutage de gueule est terminé, ou vous voulez en rajouter une couche ?!
— Riley…soupire sa mère. Ne le prends pas comme ça.
Bougonnant un peu plus, il tend les sacs de vêtement pour Luna à sa famille ainsi que les quelques jouets glanés pour les fêtes de Noël. Puis il se tourne vers Lexie qui vient de lui poser une question et prend les jeux qu’elle lui tend.
— Tiens Lou, regarde ce que Lexie t’as pris au lieu de te fendre la poire !
Sans grande douceur, il lui fourre les boites dans les mains avant de s’éloigner en râlant un peu plus. Dire que Riley n’est pas de bonne humeur serait est un bel euphémisme.
— Merci pour les jeux, ils sont chouettes, lui dis Lou en souriant. Et bon courage avec cet abruti !
Masha soupir et lève les yeux au ciel face à la remarque de son fils, puis elle sourit gentiment à Lexie.
— N’en veux pas trop à Riley, il est… Disons qu’on lui en demande beaucoup et que la fatigue se fait sentir. En tous cas, j’ai été ravie de te rencontrer, on va te laisser tranquille avec lui maintenant.
Luna rejoint sa mère après avoir salué gaiement Lexie, et la famille Frazier fait ensuite de même avec la jeune femme avant de s’éloigner vers les autres stands de jouets, dans un joyeux bazar.
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Journée de solidarité
Lexie avait conscience d'énerver Riley en le reprenant. Mais elle savait aussi combien l'apparence comptait, au milieu des gens de sa caste. Plus que tout, on convainquait avec les airs qu'on se donnait - il fallait être poli, utiliser le bon vocabulaire, montrer les bonnes manières. Une grosse différence avec ce que Riley devait connaître au sein de la caste trois. Comme si, même en évoluant dans le même pays, dans les mêmes villes, chaque caste avait développé sa propre culture. Le langage n'était pas le même, la façon de s'habiller non plus. Deux mondes cohabitant en parallèle, et faisant tout pour ne pas se croiser...
Heureusement, Luna ne semblait pas encore sensible à la différence de leurs niveaux de vie, et semblait se détendre progressivement autour de Lexie. Moins impressionnée ? Ou juste sa curiosité enfantine qui refaisait surface, l'aidant à surpasser sa timidité. Quelle qu'en soit la véritable raison, Lexie était contente de pouvoir parler à la petite fille sans qu'elle ne disparaisse derrière son frère.
« Je suis étudiante en architecture. J'imagine les immeubles avant qu'ils ne soient construits » expliqua-t-elle grossièrement à Luna. « Mais j'ai fait le portrait d'un ami dernièrement, et ça m'a donné envie de me remettre au dessin de façon plus normale. Dessiner des gens ou des paysages ! »
Et travailler de nouveau le mouvement, comme elle l'avait fait avec Swan, à la piscine. Un exercice pour lequel elle était un peu rouillée, mais qu'elle avait adoré reprendre. Elle n'avait pas tant perdu que ça, même si près de quinze mois à ne voir que des bâtiments sur ses feuilles avaient changé sa pratique.
Lexie continua de répondre aux questions de Luna, tout en faisant parler la petite fille sur la poupée qu'elle voulait. Elle sut rapidement de quoi parlait l'enfant et entreprit de la chercher sur les stands, avant d'être interrompue par le reste de la famille de Riley. Sa mère était impressionnante et semblait avoir un fort caractère, tout en paraissant plutôt gentille. Lexie tressaillit sous les phrases qu'ils échangeaient, peu habituée à ce genre de vocabulaire. Elle s'abstint de tout commentaire, préférant se concentrer sur la poupée de Luna.
La petite récupéra la boîte, un sourire ravi aux lèvres, avant de souhaiter bon courage à Lexie. Secondée par sa mère qui, si elle excusait l'attitude de Riley, convenait aussi qu'il était particulièrement énervé. La petite famille disparut alors, laissant les deux jeunes gens seuls. Lexie se tourna vers lui, un peu hésitante quand à la manière de l'aborder.
« Je suis désolée » dit-elle doucement, pour attirer son attention. « Désolée de cet étalage de richesses qui ne peut que vous faire sentir d'un autre monde. Et désolée que personne ne se creuse la tête pour trouver une solution plus pérenne que des dons qui font bien sur Perfect Neighbour mais ne vous aident pas à sortir de la misère. »
Si elle comprenait que les castes défavorisées se précipitent sur les vêtements et les jouets, sur tout ce qui pourrait améliorer leur vie ne serait-ce que quelques mois, ça lui faisait mal au ventre d'imaginer que si aucun caste une n'était volontaire, ce genre d'actions disparaîtrait. Sans régler le problème initial. C'était juste de la poudre aux yeux, sans réel impact positif.
« J'espère qu'on pourra faire changer les choses avec nos documentaires » ajouta-t-elle après s'être rapprochée de lui.
Hors de question que cette phrase ne soit dite trop fort. C'était leur petit secret, et il valait mieux que ce genre de projets n'arrivent jamais aux oreilles de Victoria, qui serait capable de la faire virer de la maison. Lexie avait encore trop besoin de son confort et de la sécurité familiale.
« Tu veux qu'on aille boire quelque chose dans un des stands de nourriture ? »
C'était juste une proposition. Lexie comprendrait aussi bien que Riley veuille s'éclipser. Elle ne le connaissait pas assez pour savoir comment il réagissait quand il était énervé - elle-même préférait rester seule, mais peut-être était-il plus du genre à se calmer après avoir parlé ou mangé.
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"Ce n'est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience." - Karl Marx
« Ce qu'il y a de difficile dans la charité, c'est qu'il faut continuer. »
Elle choppe quelques trucs intéressants pour son fils, profite un peu des tailles plus grandes en prévisions des hivers suivants, également. Au final, elle fini par avoir pas mal de trucs, uniquement pour Abel. Elle, elle se débrouillera autrement, et elle doute sincèrement que qui que ce soit ici propose quoi que ce soit qui puisse aller avec le style qu'elle cultive. Sur le principe, ramasser les miettes des caste 1 ne l'intéresse pas non plus énormément, mais elle met un peu sa fierté de côté pour que son fils puisse avoir des vêtements de qualité. Elle met d'ailleurs un sac à peine lourd dans les bras d'Abel, pour le responsabiliser, avant de retrouver Mark.
« Ça devrait être bon pour nous. » répond-t-elle finalement à sa question, en regardant à peine les autres trucs. Sauf qu'Abel fini par calculer un vieux jouet immonde qui a l'air de complètement l'intéresser, et après un énième soupire, Evanna l'accompagne jusqu'au stand pour le laisser le prendre. « Tu le portes, tu te démerdes. » qu'elle lui dit, choquant légèrement l'homme qui tient le stand et qui commence à vouloir lui faire la morale sur la façon dont les adultes doivent parler aux enfants. Et sans même prendre la peine de répondre, Evanna se contente de s'éloigner du stand en continuant de discuter avec son fils. Elle aura certainement un signalement dans la gueule, mais honnêtement, ça ne l'importe pas vraiment : quand il s'agit de l'éducation qu'elle donne à Abel, elle se fout particulièrement de l'avis des personnes extérieures.
Elle fini par retrouver Mark, qui a les bras chargé de sacs. Lui aura au moins largement profité de l'événement. Et de nouveau, l'homme s'attarde sur la contemplation d'Abel, ce qui fini par légèrement agacer Eva. « Tu passes ton temps à mater mon gamin. À la base, les hommes me regardent moi, c'est une question d'âge, tu vois ? T'as un soucis avec les enfants, ou c'est un délire chelou de les dévisager ? » Evanna y va rarement par quatre chemins pour dire les choses. Ce n'est même pas méchant, elle cherche surtout à comprendre pourquoi Mark est aussi focus sur son fils.
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Il a un peu du mal à redescendre en pression le Riley, mais il a tout de même bien fait de s’éloigner, parce qu’il n’avait pas spécialement envie d’enguirlander Lexie. Même si avoir été repris sur sa façon de causer comme un gosse de cinq ans ne lui a pas franchement plus. Est-ce que s’ils continuent de trainer ensemble, les sorties qu’ils pourraient faire dans le coin des castes unes vont ressembler à ça ? Être constamment corrigé parce qu’il ne parle pas comme il faudrait, parce qu’il risque de heurter la sensibilité des cucul la praline ? Lui il ne s’est pourtant pas permis de la reprendre quand ils étaient dans le bidonville, et qu’elle parlait un peu trop bien. Après tout, si ça marche dans un sens, pourquoi pas dans l’autre. En caste une ils ont leurs codes, mais en caste trois aussi, il ne devrait pas être le seul à devoir s’adapter.
De toute façon, il ne sait même pas si Lexie est prête à assumer sa présence prés d’elle. Bien qu’il ne sache pas encore de quelle nature serait cette présence.
Le jeune homme pousse un soupir un peu las et avance d’encore quelques pas. Pas loin des stands de jouets, il a trouvé une étale ou sont posés des vêtements masculins et qui semblent être de son âge et de sa taille.Alors pendant que la rouquine et sa famille continue de discuter, lui préfère chercher de quoi se mettre sur le dos cet hiver. Ce seras tout de même plus productif que de continuer de râler, bien qu’il se sente encore un brin agacé.
Puis finalement Lexie revient vers lui et il pose un regard un peu dubitatif sur elle, quand la jeune femme s’excuse de l’étalage de richesse et de l’hypocrisie de cette journée de solidarité. C’est vrai que cette journée n’arrangera pas les choses, que c’est un peu reculé pour mieux sauter,mais pour les familles comme la sienne c’est un évènement qui reste non négligeable. Puis au fond, Riley s’en tape un peu que certaines des hautes sphères de la ville fassent ça pour se faire bien voir, parce que finalement ça profite à ceux qui en veulent.
— Je vois pas pourquoi tu t’excuses pour tout ça, répond-il aussi calmement que possible. C’est vrai que ça ne nous aidera pas pour sortir de la misère, mais ça rendra nos vies un peu moins merdiques.
Il plie soigneusement les vêtements glanés au stand et les range dans son sac avant de tourner la tête vers la jeune femme.
— Nan, ce qui m’a franchement vénèr c’est que tu me reprennes devant l’autre mec comme si j’étais un pauvre demeuré. Je peux comprendre que dans ton monde, il faille faire attention à ce qu’on dit, à bien emballer chacun de ses mots pour que les apparences soient sauves. Mais dans le miens de monde, on dit les choses telles quelles et sans détour. Est-ce que moi je me suis permis de te reprendre dans le bidonville parce que tu causés trop bien ? Non, il ne me semble pas.
Riley s’empare d’un jean et l’observe sous toutes les coutures pour voir s’il pourrait rentrer dedans, il n’est pas bien épais, alors même les petites tailles il n’est pas toujours sûr de pouvoir rentrer dedans.
— Si on continue de trainer ensemble, je veux bien mettre de l’eau dans mon vin, mais faut que tu fasses de même.
Il sait très bien qu’il élude ce quelle vient de lui dire à propos de leurs documentaires, et de sa proposition à aller boire un truc et grignoter. Mais il a besoin de mettre les choses aux claires avec elle avant de pouvoir poursuivre, que ce soit pour qu’ils deviennent potes ou pour un autre chose qu’il n’a pas forcément envie de définir tout de suite.
— Si je te propose une sortie, un truc plus intime et moins prise de tête. Juste toi et toi, est-ce que t’es prête à m’assumer Lexie, à faire des efforts, ou les faux semblants c’est plus important ?
Il n’a dit ça sans aucune méchanceté, il veut juste savoir, être sûr d’où il met les pieds et ce que la jeune femme est prête à faire ou non.
— Parce que moi je suis prêt à t’assumer, comme t’es…
Âge : 32 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Enseignante-chercheuse en anthropologie culturelle
"Ce n'est pas la conscience des hommes qui déterminent leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience." - Karl Marx
« Ce qu'il y a de difficile dans la charité, c'est qu'il faut continuer. »
Son regard dragueur la laisse de marbre. Elle ne drague pas et ne se laisse pas draguer lorsqu'elle se trouve avec Abel. Encore moins quand son interlocuteur s'intéresse d'un peu trop près au petit. Il lui dit qu'il voudrait être père, plus tard, et elle arque légèrement un sourcil. « Je m'en tape un peu que tu me regardes ou non, j'suis juste pas à l'aise avec la façon dont tu regardais mon fils. » précise-t-elle simplement, toujours sans méchanceté, avant d'acquiescer légèrement quand il lui demande de jeter un œil sur ses sacs pendant qu'il va aux toilettes. Evanna en profite simplement pour rhabiller correctement son fils, refermer le manteau bien chaud qu'il porte. Ils ne vont pas trop s'attarder à cet événement, ils ont fait le tour de ce qu'ils avaient à y faire.
Et, quand Mark revient, c'est pour lui demander ce qu'elle pense de lui. « Honnêtement, Mark, t'es étrange, mais t'as pas l'air méchant. J'te donne juste un conseil pour la route : les parents aiment rarement qu'on dévisage leurs enfants. En tant que mère, quand quelqu'un fait ça, ça m'donne juste envie de me casser ou de péter les dents de la personne. » Disons qu'heureusement que Mark était tombé sur Eva, et qu'Eva n'est pas particulièrement violente... mais face à d'autres personnes, ça aurait certainement pu lui jouer un mauvais tour. « Nous, on va y aller, ça me gave d'être ici. J'te souhaite une bonne fin de journée ! » Abel fait au-revoir de la main à l'homme, puis la mère et son fils finissent par quitter la journée de solidarité qui leur aura permis de pouvoir refaire une partie de l'armoire d'Abel, au moins.
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Journée de solidarité
Riley semblait être énervée contre elle, mais Lexie était incapable de savoir quel était le problème exactement. Elle se repassait leur conversation, tout en essayant de faire bonne figure devant la famille Frazier, mais sans réussir à trouver quel était le problème. Elle se sentait un peu démunie, mais garda son sourire poli. Savoir rester neutre même quand elle se sentait mal, elle l'avait appris depuis sa plus tendre enfance, et c'était presque une seconde nature pour elle.
La famille finit par repartir de son côté, et Lexie rejoignit Riley, qui était un peu plus loin, à regarder des vêtements pour lui. Ne sachant pas trop quoi faire, elle commença donc à s'excuser pour cette journée de solidarité, qu'elle trouvait énormément hypocrite. Surtout qu'ils étaient sensés militer pour l'écologie, le respect du matériau et une consommation plus responsable... La plupart des choses qu'elle voyait autour d'elle étaient des habits ou des jouets neufs, quasiment pas utilisés. Autant pour la bonne conscience... Elle ne demandait pas à ce que tout soit élimé et en mauvaise état, mais là, elle ne pouvait qu'imaginer les dressings de ses concitoyens pleins de tenues jamais portées.
« Je sais que c'est utile pour vous » lui répondit-elle. « Je préférerais juste qu'on réfléchisse à une solution plus durable. »
"On"... Comme si elle avait une quelconque influence dans ces sujets-là. Alors qu'elle parlait à peine à son père ou sa sœur, qui étaient les véritables politiciens de la famille. Elle, elle n'était rien et n'avait rien. Mais ce n'était apparemment pas le sujet qui embêtait Riley. Le jeune homme finit par dire ce qu'il pensait, Lexie se mordillant la lèvre en réponse, gênée. C'était un point qui n'allait pas s'apaiser d'un claquement de doigts, et elle en était douloureusement consciente.
« Je suis désolée de t'avoir blessé » commença-t-elle précautionneusement. « Mais il faut que tu comprennes que je suis pas juste une caste une. Je suis la fille du président, je peux pas ne rien dire quand tu fais ce genre d'insinuation en public. Ça pourrait se retourner contre moi et me faire beaucoup de mal. »
Ils étaient au milieu de la foule, et si les gens bougeaient autour d'eux, Lexie savait qu'elle devait quand même faire attention aux mots qu'elle utilisait. Elle savait combien des phrases pouvaient être rapportées et déformées... Et il suffisait que Victoria ait décidé de faire quelques tours entre les stands et entende un morceau de conversation susceptible de raviver ses soupçons... Déjà que Lexie avait eu chaud lors de leur conversation dans le garde-manger !
« J'ai besoin de garder ma position jusqu'au diplôme, je te l'ai déjà dit » rajouta-t-elle gentiment.
Il lui fallait le temps de gagner sa liberté. Ensuite, le monde pourrait s'écrouler, elle savait qu'elle aurait une certaine sécurité. Mais avant ça, elle s'interdisait le moindre faux pas. Elle ne voulait pas finir comme Charlie, rayé de la famille et ayant tout perdu quand Liam avait découvert ses actions. Son frère était plus débrouillard qu'elle, et elle savait qu'elle aurait du mal à s'adapter si elle devait quitter l'appartement familial pour les bidonvilles.
« Juste toi et moi, ou avec des amis qu'on connait bien, ce ne sera pas un souci pour moi » murmura-t-elle. « Mais pas ici. Pas quand mon attitude pourrait être répétée à ma sœur. Tu la trouvais guindais tout à l'heure ? Tu n'imagines même pas à quel point elle peut se montrer pire. »
Ce n'était pas juste la question d'assumer ou non fréquenter un caste trois - que la fréquentation en question soit amicale ou plus si affinités. Lexie était certes moins exposée que Victoria, mais elle devait faire attention à ne pas laisser d'indices sur le fond de ses pensées. Elle savait très bien ce qu'il adviendrait d'elle si sa famille apprenait quelle politique elle soutenait le plus - certainement pas celle de Liam Miller.
« Je suis désolée, Riley. Je veux bien faire des efforts pour toi. Mais ne me demande pas de renoncer à ce que j'ai. Je suis pas prête pour l'instant. »
Pour l’heure, il se fiche bien du gâchis que peu représenter les vêtements et autre jouet présentés à chaque stand, parce que finalement, quand il y regarde de plus près, c’est un mal pour un bien pour eux. Pareil pour l’étalage de richesse, Riley se contre-fout que des crétins de la caste une s’amuse à montrer qu’ils ont du pognon. Non, la chose qui l’intéresse pour le moment, c’est de faire comprendre à Lexie que lui aussi à sa façon bien à lui de communiquer. Sauf qu’il a un peu l’impression de se heurter à un mur, comme si leur différence de caste les rattrapés et ce percuté de pleins fouets et de façon assez douloureuse.
Il écoute ses mots, il entend ses paroles, mais il a pourtant du mal à les assimiler. Par ce que Lexie à beau vouloir se la jouer révolutionnaire, à remettre en cause le parti de son cher papa, là elle vient juste de lui prouver qu’elle est un peu aussi hypocrite que le reste des gens de sa caste. L’apparence, l’image, être bien sous ton rapport, même une fille bien comme elle en est prisonnière et il trouve ça vraiment triste. Parce que lui, il a beau vivre dans la merde et la misère la plus totale, s’il veut gueuler qu’il encule The alternative, il le fait point barre et il est même sûr qu’il serait applaudi.
— Si tu le dis…
Ouais, on peut trouver mieux comme réparti, c’est sûr. Mais Riley est un peu confus, déçu peut-être, il ne sait plus trop quoi penser, c’est le bordel dans sa tête et un peu dans son cœur. Il est toujours en colère contre elle, mais en même temps, il comprend sa réaction sans pour autant la cautionner. Visiblement, elle ne se rend pas bien compte à quel point il a été blessé, parce qu’en le reprenant, elle lui a renvoyé en pleine gueule sa condition de pauvre peigne cul mal élevé. Et puis ça veut dire quoi alors, s’ils deviennent potes ou plus, ils vont devoir se cacher, faire constamment attention à ce qu’ils disent, à ce qu’ils font ? Et combien de temps ça durerais tout ça au juste ? De ce qu’il sait les études d’architecte s’est plus ou moins long, pas sûr qu’ils tiennent si ça s’étale sûr plusieurs années.
— M’fais pas dire ce que je n’ai pas dit ! J’te demande pas de renoncer à tout ce que tu as, faut pas déconner…
Riley passe une main un peu lasse sur son visage, il est crevé, énervé et déçu, pas sûr que quelque chose de constructif ressorte de son échange avec la jeune femme. Pour le moment, il a besoin de prendre l’air, fumer une clope et reprendre un peu ses esprits.
— Écoute, je vais rentrer chez moi, j’ai ce qu’il me faut niveau fringue et vu comment les choses tournent ça vaux mieux autant pour toi que pour moi qu’on s’arrête là pour aujourd’hui.
Le jeune homme s’empare du sac et offre un maigre sourire à Lexie, il ne pourra pas faire mieux de toute façon.
— Ma proposition de sortie tient toujours, je pense que ce serait mieux de se voir dans un cadre plus…hum… plus neutre que celui-là disons. Si ça te tente envoie moi un message sur l’appli qu’on se prépare ça, t’ai pas obligé bien sûr, c’est uniquement si ça te fait plaisir.
Il s’avance vers elle et dépose naturellement un baiser sur joue, se fichant bien que le père Miller ou le Pape les aient vus.
— À plus Lexie !
Riley s’éloigne ensuite dans la foule, se demandant si la jeune femme va lui renvoyer un message ou non. La balle et dans son camp et il fera en fonction du choix de la rouquine, que ça lui plaise ou non.
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Journée de solidarité
Lexie se mordillait l'intérieur des joues, incapable de savoir quoi dire de plus. Oui, elle dénonçait le système de castes et la hiérarchie qui se créait dans la population. Mais elle était aussi consciente que si elle se faisait exclure de sa caste, elle n'aurait plus aucune influence pour changer tout ça.
Riley semblait croire qu'on pouvait changer les choses peu importe son rang, mais elle était beaucoup plus défaitiste que lui. Certainement plus lucide et informée, aussi, puisqu'elle vivait au cœur du pouvoir. Victoria était celle qui était formée par leur père, mais ça n'avait pas empêché la jeune femme de comprendre quelques petites choses.
Elle était juste gênée de voir combien ses positions perturbaient Riley. Une attitude qu'elle comprenait, et qui lui faisait voir combien ils étaient différents... Elle sentait pourtant qu'elle commençait à être attirée par lui, et ça lui faisait peur. Ils risquaient de se faire plus mal qu'autre chose, avec des visions si différentes du monde !
« Je suis désolée de t'avoir blessé » répéta-t-elle. « Et je suis sûre qu'on trouvera un endroit plus sympa où se revoir. La patinoire ou on trouvera un truc à faire en ville ! »
Et ce serait l'occasion pour eux de mieux se connaître, sans être pris par le documentaire ou les luttes des classes autour d'eux. Enfin, elle espérait ne pas gaffer une nouvelle fois - ou si ça arrivait, que ça ne blessé pas Riley.
Il embrassa quand même sa joue, ne laissant pas à Lexie le temps de lui faire elle aussi un baiser, avant de rejoindre sa famille. Elle avait hâte de le retrouver pour une autre sortie, mais en attendant d'être au calme pour y réfléchir, elle chercha à rejoindre sa mère.
Si les premiers mètres furent simples à parcourir malgré la foule, elle se retrouva vite bloquée par un mouvement soudain qui la surprit. Lexie mit du temps à comprendre les cris autour d'elle, et dès qu'elle eut saisi la teneur de la manifestation, elle réussit à se protéger derrière un stand. Accroupie, presque sous la table, mais loin des mains et des yeux avides d'une revanche qu'elle ne pourrait pas leur donner.
La journée a démarré comme à l’accoutumée pour Alicia, un peu de sport, petit-déjeuner, douche puis départ pour rejoindre la centrale de police de Washington DC. Même si ces derniers temps elle y va en traînant un peu la patte, depuis que son ami et partenaire est décédé, ou plutôt a été assassiné, faire sa vie dans le commissariat est devenue plus compliquée. La jeune femme encaisse encore cette disparition, après tout, faire son deuil en juste trois semaines est impossible. Elle essaye de faire bonne figure devant ses collègues, avec ses amis, mais plus le temps passe et plus elle a du mal. Surtout en sachant que le, ou les meurtriers sont encore libre et c’est sans doute ça qui la ronge, l’idée que justice ne soit pas faite lui est insupportable.
Si au moins la capitaine de police daignait bien la mettre sur l’affaire, Alicia est sûre qu’elle pourrait faire avancer les choses, elle a démontré à plusieurs reprises son efficacité. Ce n’est pas pour rien qu’elle est devenue détective aussi jeune après tout. Mais comme Mickaël était son partenaire, son ami, la capitaine pense que le lien qu’ils avaient risqueraient que la jeune femme en fasse une affaire personnelle. De ce fait, elle n’a pas pu trop mettre son nez dans cette histoire, se contentant de regarder de loin ce qu’il se passe et ça l’énerve à point inimaginable. Alors, même si ça risque de mettre à mal sa carrière, Alicia commence à se dire qu’elle va peut-être enquêter de son côté et faire ce qu’il faut pour mettre les meurtriers de Mickaël hors d’état de nuire.
Mais pour le moment, elle fait profil bas et gère comme à son habitude les affaires qu’elle a actuellement en cours. Alors qu’elle a la tête plongée dans une histoire de vol, elle reçoit une alerte sur son poste de travail lui apprenant que des individus hostiles, sont actuellement en train de s’en prendre au centre d’accueil pour mineur, là où se déroule la journée de solidarité. Tous les flics en présence mettent alors en stand-by ce qu’ils faisaient et rejoignent la salle de réunion pour faire un premier point et prendre connaissance des différents éléments de l’attaque. Les actes de violence deviennent de plus en plus habituels ces derniers temps, sans parler des diverses manifestations. La colère gronde et ça ne va faire qu’aller crescendo, le gouvernement risque de riposter et pas de la plus douce des manières, pas sûr que ça calme la foule grondante. Mais le plus important pour le moment, c’est que ses collègues et elle-même, fasse le nécessaire pour protéger les gens coincés dans la débâcle du centre d’accueil.
Le temps de se préparer avec des tenues anti-émeutes et du matériels un peu plus lourd que d’habitude, une partie des policiers, Alicia compris, grimpent dans les fourgons électriques devant les mener dans le coin des castes trois. La tension est palpable à l’intérieur du véhicule, c’est toujours difficile de savoir si tout va bien se passer, mais elle est confiante, ça ne va sans doute pas être simple, mais ils vont faire le nécessaire.
Une fois sur site, les policiers découvrent une vraie scène de chaos, tout est dans dessus dessous, les gens se battent, il y a des cris, des pleurs, les injures fusent ici et là et au milieu de tout ça les gens essayent de s’enfuir ou trouver refuge comme ils peuvent. Finalement, l’assaut est donné et il faut un moment aux forces de l’ordre pour arriver à mater les fauteurs de troubles. Ils ne semblent pas forcément très organisés, mais il faut leur reconnaître qu’ils sont tenaces.
Pendant que les manifestants sont menés au poste de police par une partie de l’équipe, le reste est encore sur place pour tenter de ramener le calme après l’attaque et surtout d’aider les ambulanciers avec les blessés. Déambulant entre les stands mis en pièces, Alicia finit par remarquer une jeune fille recroquevillée sous une table, miraculeusement encore debout.
— Hey tout va bien ? demande Alicia en se penchant vers la table. C’est terminé, tu peux sortir…
La fliquette observe la rouquine des pieds à la tête, à première vue elle n’est pas blessée, mais les apparences sont parfois trompeuses.
— Si ça ne va pas il faut me le dire, des ambulanciers sont là et pourront te prendre en charge.
Alicia finit par tendre sa main à l’inconnue et l’aide à s’extirper de sous la table, vu les vêtements simples, mais de bonne facture qu’elle porte, la demoiselle est sûrement de la caste une.
— Tu es venue seule ici ? Ou avec ta famille peut-être ?
La jeune femme regarde un peu partout, ça ne va pas être une mince affaire de retrouver ses parents, il y a une fumée encore sacrément épaisse à cause des fumigènes lancer et les gens, ce sont dispersés avec l’attaque.
— Je m’appelle Alicia, et toi ? demande-t-elle en souriant. Je vais rester avec toi jusqu’à ce qu’on retrouve t’es parents, ok ?
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Journée de solidarité
Le bruit semblait se calmer aux alentours, mais Lexie n'osait pas bouger pour autant. Elle entendait des voix parler, plus calmes, mais impossible de savoir s'il s'agissait des policiers ou des manifestants ayant fini par conquérir les lieux. Elle resta donc prostrée sous la table qui l'abritait, n'osant pas bouger. Elle avait tellement peur de faire un bruit qu'elle n'avait même pas essayé de récupérer son téléphone portable, malgré les vibrations qu'elle sentait de temps à autre.
Une policière fit soudainement irruption dans son champ de vision, un sourire rassurant aux lèvres. Lexie ne manqua pas son gilet par-balles et tout le reste de l'équipement, un peu sali par l'affrontement qui venait d'avoir lieu. Mais les choses semblaient avoir été reprises en main par les autorités compétentes - et avec un brin d'angoisse, la jeune femme ne put s'empêcher de penser aux réponses politiques qui allaient se mettre en place...
« Je vais bien, merci » répondit-elle doucement à la femme, tout en se délogeant doucement de sa table.
Ce n'était pas vraiment un mensonge. Elle avait juste un peu mal au dos à force de cette position recroquevillée qu'elle avait gardé un peu trop longtemps. Mais elle n'avait pas été frappée, pas plus qu'elle n'avait reçu d'objets sur elle. Le maigre stand installé pour la journée avait suffi à la dissimuler et la protéger, ce dont elle était plus que ravie pour le moment.
Par contre, la policière, qui ne semblait pas avoir plus de dix ans de plus qu'elle, continuait de lui parler comme si elle était une gamine perdue. Ce qui agaçait légèrement Lexie, qui n'était plus qu'à quelques mois de son vingt-et-unième anniversaire - soit presque majeure, et n'ayant plus besoin de courir dans les bras de sa mère pour se sentir à l'abri. Oh, elle aurait aimé pouvoir se réfugier dans des bras aimants, comme quand elle était enfin, mais la disgrâce de Charlie lui avait fait comprendre que ce n'était pas avec sa famille qu'elle trouverait le réconfort tant espéré.
« Je suis Alexandra Miller » dit-elle, sa voix neutre mais assurée.
Ne pas montrer son angoisse, ne pas s'avouer trop faible face à une inconnue. Elle était peut-être moins douée que Victoria pour ce masque public impassible, mais elle avait quelques bases. Et elle n'allait pas se laisser faire par une petite policière la traitant un peu trop comme une enfant - l'honneur prenait le pas sur la peur.
« Mes parents doivent déjà être en sécurité, mais je sais comment les rejoindre » assura-t-elle à la jeune femme.
Il y avait peu de chances pour qu'elle les rejoigne de suite. Surtout que la Maison Blanche devait être sous tension. Il lui suffirait sans doute d'un coup de fil pour faire venir une voiture la ramenant chez elle, mais elle n'avait pas très envie de passer la soirée à écouter les discours de son père, demandant plus de contrôle sur la caste trois. (Quelque part, tout au fond d'elle-même, elle n'avait pas envie de savoir si Charlie était mêlé ou non à cette attaque.)
« Je ne suis pas sûre que vous, vous ayez les accréditations pour ça » remarqua-t-elle ensuite, restant impassible.
C'était pourtant une légère attaque face au rang de la policière - certainement bien loin d'avoir accès à la Maison Blanche, contrairement à Lexie, qui était pourtant une civile.
C’est tout de même dommage quand y pense Alicia, c’est vrai que ce genre de journée n’arrangera rien pour les gens de la caste trois, mais au moins ça permettait d’en aider certains à passer l’hiver de façon un peu plus confortable. Et surtout, les gens ayant organisé cette attaque stupide n’ont fait que donner un peu plus raison au gouvernement, que les habitants de la caste trois doivent être encore plus surveillé. Et cela risque de leur faire se sentir encore plus opprimé et oppressé, pas sûr que quelque chose de positif en ressorte. Non, au contraire, ça va finir par péter et ça va être très moche.
Pour le moment, elle doit se concentrer sur sa tâche, aider les gens qui en ont besoin et réunir un maximum d’informations. Parce que s’ils ont réussi à attraper la plupart des fauteurs de troubles, certains ont quand même pus prendre la poudre d’escampette avant l’arrivée de la police. Alicia aide donc la jeune femme cachée à s’extirper de sous la table et la préviens qu’elle va bien. C’est vrai qu’elle ne semble souffrir d’aucune blessure, mais elle va tout de même devoir passé par la case check-up, juste au cas où.
— Tu vas quand même devoir te faire examiner, ça fait partit de la procédure, explique la brunette lui faisant ainsi comprendre qu’elle n’a pas trop le choix. Mais ça ne devrait pas prendre trop de temps.
Après elle allait sans doute devoir l’interroger sur ce qu’elle avait potentiellement entendue, à défaut qu’elle ait vue quelque chose, cachée sous une table il y avait peu de chance que la jeune fille ait pu apercevoir quoi que ce soit. Puis soudain, sans vraiment qu’elle comprenne pourquoi l’inconnue qu’elle vient d’aider change sensiblement d’attitude, passant d’une position douce, à quelque chose de plus distant. Elle voit bien une légère contrariété sur son visage juvénile, mais sans parvenir à mettre le doigt dessus.
— Enchantée Alexandra, répond néanmoins Alicia.
La jeune inconnue n’est donc autre qu’Alexandra Miller, la dernière des enfants du président. Pour autant, elle est une civile comme les autres, alors elle peut bien faire la tête, ou faire tous les caprices qu’elle veut, ça ne changera rien quant à son traitement. Tout le monde est logé à la même enseigne.
— Oui, leur service de sécurité les a rapatriés à la maison blanche et c’est très bien si tu sais comment les rejoindre. Mais pour le moment, tu ne bouges pas d’ici !
Alicia attrape une tablette tactile sur laquelle elle pianote rapidement pour obtenir des informations sur mademoiselle Miller, elle doute que la jeune femme ait des antécédents judiciaires. Mais la procédure, c’est la procédure. La remarque suivante de la rouquine manque de la faire éclater de rire, comme si elle en a quelque chose à faire de ne pas avoir des accréditations pour la maison blanche.
— Non, en effet je n’ai pas d’accréditations pour pénétrer dans la maison blanche, répond-elle tranquillement. Enfin, ce n’est pas comme si on y était n’est-ce pas ?
La brunette finit par ranger sa tablette et sourit à Alexandra.
— Et tu sais, ça m’est égal que tu sois la fille du président Miller ou celle du Pape ou que tu es l’autorisation pour visiter la zone 51. Tu es une civile, je suis une policière, je représente la loi et personne n’est au-dessus de la loi. Donc, je te prierais de bien vouloir me suivre, tu vas d’abord passer par la case check-up et on verra pour la suite après.
D’un geste doux, mais assuré, Alicia fait signe à la jeune fille de passer devant elle. Quand elle racontera ça aux collègues, ils vont bien rigoler, le coup des accréditations, c’est bien la première fois qu’on lui sort.
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Journée de solidarité
Lexie ne put retenir une grimace en entendant les mots de la policière. Se faire examiner alors qu'elle n'avait même pas été heurtée ? Elle avait plus l'impression qu'elle allait prendre la place de quelqu'un qui en aurait vraiment besoin... Vu les bruits et les cris qu'elle avait entendu, certains devaient avoir bien pire qu'elle, qui avait réussi par miracle à trouver un abri fragile mais qui avait bien résisté.
« J'imagine qu'ils prennent les gens par gravité des cas ? » demanda-t-elle quand même. « Je peux aider à faire quelque chose en attendant qu'ils puissent me voir ? »
Distribuer des couvertures ou de la nourriture, ou n'importe quoi. Juste penser à autre chose et ne pas rester dans son coin à penser et repenser à la scène qui venait d'avoir lieu. Même si elle n'avait pas vu grand chose, elle savait qu'elle garderait les bruits en mémoire pendant un certain temps. Et elle n'allait pas réussir à échapper aux images, qui passeraient en boucle sur toutes les chaînes et tous les sites d'informations.
En attendant, Lexie était coincée au centre d'accueil pour mineurs, dans les mains de cette policière un peu trop maternelle. Une attitude qui la hérissait parfois quand elle venait de sa propre mère, et qui l'insupportait totalement venant de cette inconnue. Alicia voulait sans doute simplement être gentille, mais Lexie, déjà éprouvée et fatiguée, ne retint pas ses mots, incapable d'être diplomate ou polie.
Les mots de la jeune femme ont pourtant le mérite de tirer un sourire à Lexie. Personne n'est au-dessus de la loi... Apparemment, Alicia était encore naïve et persuadée que le monde entier respectait la loi. Lexie, sans doute plus amère et défaitiste, pensait plutôt que les lois étaient faites pour convenir aux classes supérieures, et qu'on pouvait les détourner quand on avait suffisamment d'argent. Elle était presque sûre qu'il lui suffisait d'un coup de fil à la maison blanche pour y être rapatriée sans avoir à passer d'examen médical sur place.
Elle n'en fit rien, suivant sagement la policière. Elle était toujours irritée par le tutoiement de la jeune femme - elles avaient quoi ? Dix ans d'écart ? - mais elle accusait soudainement le coup, la fatigue l'envahissant. Elle n'avait pas envie de se battre pour quelque chose de futile, peu sûre que ça serve à quelque chose.
« C'est la première fois que vous intervenez sur une attaque de ce genre ? » demanda-t-elle à Alicia.
Tout pour parler et ne pas rester silencieuse, à se morfondre dans un coin. Même s'il y avait des chances que la policière se contente de l'accompagner à l'endroit où les secours étaient installés et la laisse ensuite. Sans doute en les prévenant de faire attention à ce qu'elle n'échappe pas à leur surveillance. En tout cas, Lexie n'avait aucune envie de rester assise en silence, à attendre indéfiniment. Pas qu'elle veuille passer en première, consciente que des cas étaient plus graves que le sien. Mais elle sentait qu'il ne fallait pas qu'elle reste seule. Et elle n'avait personne à appeler ou à prévenir...
Visiblement, la possibilité de se faire examiner ne semble pas spécialement plaire à la demoiselle Miller, mais si comme elle le dit, la jeune femme n’a rien. L’auscultation pratiquer par l’un des ambulanciers ne devrais pas prendre trop de temps.
— C’est ça, les cas les plus sérieux ont déjà été évacués et transférés aux urgences. C’est pour ça que les ambulanciers restants peuvent se permettre d’examiner les gens moins durement touchés, explique Alicia. Ton examen ne devrait pas prendre trop de temps, quant à la possibilité de donner un coup de main…
La brunette jette un coup d’œil à la rouquine marchant à ses côtés, la policière n’est pas bien sûr que ce soit une bonne idée que la fille de Liam Miller donne un coup de main, même si elle a l’air relativement dégourdi. D’un autre côté, ça ne pourrait faire que du bien au parti à l’image du parti de voir que même une jeune femme privilégiée comme Alexandra Miller, mets la main à la pâte pour remettre un peu d’ordre après le chaos.
— D’abord l’examen médical, reprend finalement Alicia. Et on verra après si tu peux faire quoi que ce soit pour aider.
Bien qu’un peu pâle, Alexandra esquisse tout de même un sourire lorsque Alicia fait comprendre à la plus jeune que personne n’est au-dessus de la loi. Et franchement elle ne voit pas ce qu’il y a de drôle là-dedans, elle n’est pas complétement stupide, et elle sait très bien que dans la pratique les gens puissants et riches s’en sortent souvent sans problème. Que si elle le voulait vraiment, miss Miller pourrait partir après avoir appelé son cher papa. Voilà une chose qu’elle exècre par-dessus tout, la loi devrait être la même pour tout le monde et ne pas être modelé parce qu’on fait partis de la caste une, parce qu’on a des relations et du frics à ne plus savoir quoi en faire.
Elle a déjà essayé pourtant de faire marcher certains grands de ce monde dans les clous, parce que quand on fait une connerie et quelle que soit la caste, il faut en assumer les conséquences. Mais on lui a fait plus ou moins comprendre qu’elle devait juste fermer sa gueule et qu’il n’y a que les petites gens pour être sérieusement inquiété par la fameuse loi.
Alicia soupire, elle aime son métier, mais parfois cela la fatigue vraiment. Puis elle se concentre de nouveau sur Alexandra lui posant une question.
— Hum…, marmonne la fliquette réfléchissant bien à quelle réponse donner. Disons que j’ai déjà dû intervenir sur des événements aussi violents oui…
En vérité, ce qu’il vient d’avoir lieu au centre d’accueil pour mineur n’est pas un cas isolé, les provocations se font de plus en plus présentes, sans parler des manifestations qui se font plus nombreuses. Une vague de violence semble s’abattre sur la ville. Mais vu qu’Alexandra est la fille du président, elle comprendra bien assez vite de quoi il en retourne vraiment.
— Nous y voilà ! s’exclame la brunette en désignant le poste de secours aménagé dans l’urgence. Assis toi, quelqu’un ne va pas tarder à venir t’examiner.
Alicia observe à nouveau la jeune femme qu’elle trouve plus pâlotte que prévue, peut-être le contre coup de l’attaque.
— Ça va ? Tu veux un truc à boire ou à grignoter ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette…
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Journée de solidarité
Alicia lui disait qu'il y avait déjà eu des blessés graves évacués, et les poings d'Alexandra se serrèrent. Elle avait du mal à imaginer ce qui avait pu se passer seulement avec ce qu'elle avait entendu durant la durée de l'attaque, mais elle avait espéré qu'il n'y ait rien de grave. Elle se rendait maintenant compte qu'elle avait surtout eu de la chance - les destructions qu'elle voyait tout en suivant l'inspectrice lui retournait le ventre.
« Il y a eu beaucoup de blessés ? » osa-t-elle demander.
Lexie n'avait pas vraiment envie de savoir la réponse, mais elle ne pouvait pas non plus ignorer une telle agression. Non seulement les chaînes d'information allaient en parler en boucle, mais son père en ferait certainement un sujet de choix pour tous leurs futurs repas - elle le voyait d'ici, pérorer sur le manque de gratitude des castes trois, après tout ce qu'ils faisaient pour eux, et cette journée organisée spécialement pour les aider...
Comme s'ils étaient tous égaux. Une douce utopie dans laquelle la caste dirigeante se réfugiait, mais dont elle commençait elle-même à apercevoir les limites. Ils n'étaient pas traités de la même façon, et les choses allaient certainement empirer. Sauf si les gens se faisaient entendre et défendaient un autre point de vue. Alicia semblait elle-même vouloir une justice plus équitable, ce que Lexie ne pouvait que féliciter, même si elle était un peu frustrée d'être traitée comme une gamine.
Lexie essaya de se sortir de sa nausée et de ses mauvaises pensées en interrogeant Alicia sur son métier. Tout plutôt que les souvenirs de l'attaque tournant en boucle dans sa tête, menaçant de la faire tomber. Elle ne voulait pas s'effondrer. Ce n'était pas son caractère, et elle ne voulait surtout pas craquer devant des inconnus. Même si Alicia semblait gentille, Lexie préférait encore attendre d'être seule dans sa chambre - loin de tout et de tous.
« Ça a l'air terrible comme métier » commenta-t-elle alors qu'elles arrivaient dans un endroit dégagé et ne montrant plus de traces d'attaque. « Comment vous faites pour supporter tout ça ? »
Elle s'assit là où Alicia lui indiqua, sentant la pression retomber, la faisant se sentir soudainement toute faible. Elle ne réussit pas à cacher son trouble et s'en rendit compte quand Alicia s'inquiéta pour elle. Toujours à la tutoyer, mais Lexie n'avait pas la force de dire quoi que ce soit. La mention de nourriture ajouta à sa nausée, et en même temps, elle savait qu'elle devait manger pour compenser la chute d'adrénaline qu'elle devait être en train de vivre.
« Je veux bien... Essayer de boire quelque chose » soupira-t-elle.
Un peu d'eau devrait lui faire de bien. Et au pire, ce n'était pas très compliqué à digérer - moins qu'un soda ou un truc à manger. Elle laissa Alicia se renseigner sur les choses à boire, attrapant de ses doigts tremblants son téléphone. Elle avait plusieurs appels manqués de sa mère, mais n'avait pas la force de lui répondre ou de la rappeler - si elle le faisait, elle ne réussirait qu'à faire venir un des gardes de la Maison Blanche, pour la ramener immédiatement chez elle...
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