Enfin en week-end, après cinq jours à ne pas chômer dans son nouveau boulot, Louis est heureux d’avoir un peu de temps pour lui. C’est dingue comme son nouveau travail lui prend du temps, il sait quand il arrive, mais pas quand il repart. Mais bon, à moins d’un très gros problème, il ne devrait pas être de nuit, et comme il a Lois à sa charge, il peut quand même rentrer à l’appartement à des heures encore raisonnable. Et en parlant de son petit-frère, malgré son stress, sa première semaine au lycée s’est extrêmement bien passé, au point qu’il a déjà réussi à nouer quelques connaissances. L’ainé en est d’autant plu fière que son cadet est tout de même quelqu’un d’assez timide. Quant à lui, il commence à bien s’entendre avec ses collègues de travail et y a même la petite secrétaire de l’accueil qu’il commence à avoir dans la poche. ‘Fin, loin de lui d’avoir une histoire avec cette jeune femme, ça ne fait même pas cinq jours qu’il est là, ouaip, ça va attendre encore un peu cette affaire. Le seul hic dans cette histoire, ça reste son responsable Mr Garrison, il ne sait pas trop ce qu’il a dans la tête, ou ce qu’il se passe dans sa vie, mais bon sang, il devrait se dérider un peu !
Si à la fin du mois, il a l’air toujours aussi coincé, Louis devrait peut-être lui proposer un rendez-vous chez le proctologue. Juste pour vérifier qu’il n’a pas un truc coincé dans la cheminée. Bon seigneur, le jeune homme est même prêt à lui offrir la séance. Rapidement, il se fend la pipe en imaginant la tronche de Saint-James s’il venait à lui faire une telle offre. Sans doute qu’il se ferait virer dans le même temps en revanche. Toujours un sourire aux lèvres, Louis termine de se raser, puis va se prendre une douche. Vu que c’est le week-end, Lois passe le samedi et le dimanche avec leurs parents, il a beau être sous sa tutelle, il ne va pas l’empêcher de les voir, bien au contraire. Du coup, il a masse de temps pour s’occuper et pour aujourd’hui, il va aller se balader et prendre des photos. Voilà un moment qu’il ne s’est pas adonné à ce petit passe-temps.
Affaires prête, il se dirige d’abord vers un café pour se prendre un bon petit-déjeuner. Parce qu’autant quand son frère est là, faire la bouffe ne le dérange pas, mais alors seul, bah non, il a grave la flemme. C’est un endroit plutôt sympa où il se pose, loin des cafés ultras modernes que l’on peut voir un peu chez partout dans ce quartier si bourge. Dire qu’il y a habite maintenant, ça lui fait tout de même drôle par moment, surtout qu’il a vécu un long moment dans le bidonville. Alors quelquefois, il bloque un peu ayant du mal à se dire qu’il est passé d’une caravane miteuse, à un appartement douillé, ou il pourrait même accueillir ses parents en plus de Lois. Mais Mr et Mme Sullivan ne veulent pas, pas à cause d’une sombre histoire de fierté mal placé, mais plutôt parce que c’est sa réussite à lui et ils auraient l’impression de la lui gâcher. N’importe quoi !
Le jeune homme soupir et se commande son petit-déjeuner, tout en prenant des photos de l’établissement, ou ce type qui semble perdu dans ses pensées, ce couple plus absorbé par leur téléphone que par la personne qu’ils ont en face. Putain, la tristesse quand il voit. Si sa petite-amie était en juste en face de lui, il se pas perdrait dans son écran, mais dans les yeux de la miss. Ou un truc du style. Louis ricane à ses propres bêtises et file du café après remplis l’estomac. Puis il flâne dans les rues de Washington, sans vraiment d’objectif, photographiant des gens, ou des bâtiments, au feeling. Ses pas finissent par le mener devant le Lincoln Memorial, il l’avait visité quand il était tout gamin et c’était la première fois qu’il remettait les pieds depuis. Ça fera une chouette photo, même si ce lieu ce lieu a déjà été shooté un milliard de fois. Il y a genre d’énorme bassin de flotte juste devant le bâtiment, qui renferme la statue de bon vieil Abraham et il aime bien l’idée du reflet dans l’eau.
Alors qu’il va pour prendre sa photo, y a une tignasse rousse qui apparait devant son objectif et foire complétement le panorama. Le faisant marmonner au passage. Quel timing de merde. Louis baisse son appareil et fusil la jeune femme du regard, elle est bigleuse ou bien ?!
— Hey, excuse-moi, tu veux bien bouger deux secondes ? qu’il demande sans trop de gentillesse. J’étais en train de prendre une photo là !
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Posté Jeu 3 Sep - 17:01
Âge : 21 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : En couple Métier : Etudiante en 3ème année d'architecture
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Hey ! You disturb...
Lexie avait passé les dernières semaines enfermée dans sa chambre, sortant à peine pour manger, quand elle ne restait tout simplement pas au fond de son lit, refusant de communiquer avec ses parents. Le départ de Riley lui avait fait mal, elle ne pouvait pas dire le contraire. Elle s'était beaucoup investie avec ce jeune homme, perdant vite la raison à son sujet - trop vite si elle en croyait Swan.
Leur relation n'avait duré que quelques mois, mais le départ soudain de son amoureux lui avait brisé le cœur. La rentrée à l'université l'avait au moins forcé à sortir de chez elle et à reprendre un rythme plus normal. Si le premier jour, elle était rentrée directement à la Maison Blanche, elle profitait du deuxième jour pour traîner un peu en ville.
Elle avait vagabonder un peu, ne réfléchissant pas vraiment à où elle allait. Elle regardait autour d'elle, les bâtiments de la ville, les rues qu'elle avait déjà parcouru cent fois. Elle finit par arriver devant le Lincoln Memorial, trônant sur le West Potomac Park. Elle aimait cet endroit, où Charlie l'avait emmenée jouer quand elle était enfant, et dans lequel elle s'était souvent retrouvée avec ses amis pour des pique-nique improvisés ou de simples sorties. Surtout, surtout, c'était un endroit où elle n'était jamais allée avec Riley, et où elle n'avait pas de souvenirs tristes à chaque carrefour.
Ses doigts commencèrent à la chatouiller, et elle attrapa son carnet de croquis ainsi qu'un crayon, commençant déjà à dessiner l'imposant monument. Des petits croquis se mêlant les uns aux autres, avant qu'elle ne se décide à bouger pour capturer la vue sous un autre angle. Elle ne prêtait pas attention à ce qu'il se passait autour d'elle, concentrée sur ses dessins.
Une voix énervée l'arrêta pourtant dans son mouvement, et Lexie se retourna pour se trouver face à un jeune homme de son âge, un appareil photo à la main. Elle rougit en se rendant compte que son mouvement avait sans doute gâché sa photo, bien que ce soit totalement involontaire.
« Je suis désolée... J'ai pas du tout fait attention à ce que vous faisiez » dit-elle doucement, espérant l'apaiser.
Elle n'avait pas du tout envie de se prendre la tête avec qui que ce soit, déjà épuisée de sa journée et de son manque de sommeil des derniers jours. Elle savait qu'elle risquait de vite s'énerver, et de dire des choses qu'elle ne pensait pas, à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.
« Vous prenez quoi exactement en photo ? Que je puisse m'installer là où je ne vous gênerai pas ? » proposa-t-elle ensuite, montrant son carnet de croquis.
Ils avaient tous les deux une bonne raison de s'installer face au Lincoln Memorial, mais le bâtiment était suffisamment grand pour qu'ils ne soient pas obligés de se gêner l'un l'autre. Et au pire, les photographies devraient se faire assez rapidement pour qu'elle puisse récupérer la place ensuite. A moins que l'inconnu ne veuille attendre un certain éclairage du soleil pour faire la photo parfaite - Lexie savait que nombreux étaient ceux attendant le coucher du soleil sur le monument.
Sans déconner ?! Bien sûr qu’elle ne faisait pas attention à ce qu’elle faisait, sinon, Louis n’aurait pas râlé pour lui dire de bouger de sa ligne de mire. Les gens, je vous jure, quelquefois, il se demande s’ils réfléchissent. Le jeune homme l’observe un bref instant, c’est vrai qu’elle est plutôt mignonne dans le genre, mais bon, être jolie ça n’excuse pas tout. Si au moins elle était est belle et qu’elle arrivait à cogiter, ça aurait été le top, mais visiblement ça n’a pas l’air d’être le cas. Puis le vouvoiement, il sort d’où là aussi ? Il a l’air d’avoir soixante ? Bah non, ils ont plutôt l’air tous les deux d’être dans la même tranche d’âge, même s’il sait que les apparences sont parfois trompeuses. Le jeune informaticien observe à nouveau la demoiselle. La rouquine a des fringues plutôt simples, mais de vraiment bonne qualité, sans doute qu’elle fait partie de la caste une. Ça expliquerait sa trop grande politesse vis-à-vis de lui, l’éducation chez les bourges, c’est quand même à tout autre univers. Il n’a jamais été un gamin impoli, du moins pas trop, mais jamais il serait allé vouvoyer quelqu’un qui semble avoir le même âge que lui.
Maintenant qu’il y pense, elle a l’air passablement à l’ouest, ou fatiguée, vu les cernes qu’elle se farcit ou ses yeux brillants. Louis soupir et passe une main dans ses cheveux, se sentant un peu con de s’être montré si… Si… D’avoir joué au petit connard quoi.
— Bah tu devrais faire un peu gaffe à ce que tu fais, ou les gens autour. Manquerait plus tu percutes un connard ou une conasse.
Il hausse les épaules, c’est plus un conseil qu’autre chose, après elle fait ce qu’elle veut de sa vie cette meuf. Ce n’est sûrement pas lui qui va garder un œil dessus. Sa bouille lui rappel une qu’il a déjà vu quelque part, surtout que les rousses, ça ne court pas non plus les rues. La jeune femme reprend ensuite, continuant de le vouvoyer et lui faisant lever les yeux au ciel.
— Tu sais, je n’ai pas soixante-dix ans, donc ce serait cool si tu voulais bien arrêter de me vouvoyer. Je me sens vieux avant l’âge. Je prenais le bâtiment en photo.
Il fait un geste vague vers la structure, de toute façon, c’est un peu le gros truc à prendre avec un appareil photo dans le coin. Louis s’allume une clope avant de reprendre.
— Enfin, je voulais surtout prendre le reflet du bâtiment dans l’eau du bassin, avec les quelques rayons du soleil qui scintillé sur la flotte et le jeu d’ombre et de lumière… Bref, ça aurait fait une belle image, mais l’instant s'est envolé.
Nouveau haussement d’épaules. Louis tire sur sa clope et expédie sa fumée dans le sens inverse de la frimousse de la rouquine. C’est un p’tit con, mais faut pas exagérer non plus.
— Et toi ? dit-il en pointant le carnet de croquis qu’elle tient dans la main. Tu dessines le monument, les gens, la nature. Un peu de tout ça ?
Pouf ! Réflexe, il prend la jeune femme en photo. Un mince sourire sur les lèvres quand il regarde le rendue. Plutôt photogénique mademoiselle, je me cale dans l’objectif des photographes.
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Posté Jeu 17 Sep - 18:11
Âge : 21 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : En couple Métier : Etudiante en 3ème année d'architecture
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Hey ! You disturb...
La façon de parler du malpoli souhaitant être seul devant le Lincoln Memorial montrait sa naissance dans une basse caste. Une manière de parler assez commune parmi les habitants des bidonvilles, et qui lui rappelait un peu trop Riley. Enfin, si elle voulait être honnête, un rien lui rappelait ce garçon dont elle était encore profondément amoureuse, et se rappeler de lui alors qu'elle essayait de gérer sa conversation avec le photographe inconnu n'était pas sa meilleure idée...
« Je suis désolée. Je suis un peu trop dans mes pensées en ce moment ! Heureusement, j'ai réussi à échapper aux connards » souffla-t-elle en réponse, l'insulte lui semblant étrange.
Elle n'avait jamais été du genre à utiliser ce genre de mots, parce qu'ils étaient interdits dans sa famille. Les Miller devaient bien parler, être gentils et polis. Si Charlie s'était totalement affranchi de ce genre de manières, Lexie restait convaincue que la politesse aidait à aller loin et bannissait toujours les insultes de son vocabulaire.
Visiblement, l'habitude de vouvoyer les inconnus semblait irriter le jeune homme, et Lexie ne put que sourire gentiment devant sa réaction. C'était tellement naturel pour elle d'utiliser le vouvoiement envers quelqu'un qu'elle ne connaissait, même dans sa classe d'âge - et encore plus une personne qu'elle venait de bousculer, lui faisant rater la photographie parfaite !
« On peut se tutoyer aussi, mais j'aurai du mal à le faire avec un inconnu. Je m'appelle Lexie » se présenta-t-elle, avant de tendre sa main vers le jeune homme, attendant qu'il ne lui dise son prénom.
Elle s'obligea à rester détendue devant la cigarette qu'il venait de sortir, même si elle avait déjà envie de le sermonner sur l'usage de cette drogue addictive. Ils ne se connaissaient pas, et ce n'était pas son rôle à elle que de surveiller sa consommation de produits mauvais pour la santé. Surtout que la conversation devenait plus civile, ce n'était pas le moment de tout mettre en l'air !
Quoi qu'elle pourrait peut-être le disputer pour cette photo prise à la volée ? Elle n'avait pas réagi, habituée aux photographes qui étaient toujours dans le sillage de son père - même si en grandissant, elle n'apparaissait plus que sur les portraits de famille officiels mais n'était plus autour du président quand il s'agissait de meetings ou de rencontres politiques diverses et variées. L'excuse des études et du travail lui servait bien - et elle avait les notes qui allaient avec !
« L'avantage du dessin, c'est qu'on attend pas le moment parfait. L'inconvénient, c'est qu'on doit s'en souvenir pour pouvoir le graver sur nos feuilles » reprit-elle en souriant. « Et aujourd'hui, je voulais plus esquisser le bâtiment et le parc. Je suis un peu rouillée pour les portraits, j'en ai pas fait depuis longtemps ! »
Quelques uns de Swan, mais ils ne se voyaient pas beaucoup... Et Riley, de mémoire ou pendant leurs rendez-vous. Elle préférait pourtant ne pas trop s'aventurer de ce côté-là, au risque que les larmes ne ressurgissent.
« Je voulais travailler un peu avec les lumières du coucher de soleil, et ça faisait longtemps que je n'avais pas profiter de ce parc en soirée. J'avais oublié comme il était calme et reposant, une fois les familles avec enfants rentrées pour le dîner ! »
Le West Potomac Park était plutôt passant en journée, entre les familles, les joggeurs et les promeneurs avec chiens. C'était une toute autre ambiance, tout aussi appréciable, mais dont elle avait moins envie ces derniers temps. Le coucher de soleil était parfait pour ça, ramenant du zen dans sa vie.
« Et toi ? Tu passes des monuments aux portraits selon ce qui t'inspire ? »
Quoi qu'elle ne devait pas inspirer grand chose, avec ses cernes sous les yeux et son air fatigué... Les nuits étaient courtes, et les journées remplies de devoirs et de dessins. Au moins, elle gardait l'esprit occupé pendant qu'elle était à l'université, ce qui était une bonne chose vu comme elle passait le reste du temps à se torturer à propos de Riley.
Louis se retient d’éclater de rire alors que la rouquine s’excuse, elle risque de se sentir vexée si jamais elle l’entend et le voit se fendre la pipe. Mais un gros mot dans sa petite bouche de demoiselle si courtoise, c’est vraiment super étrange. Ça a même un côté craquant, mais il dégage cette pensée vite fait de son esprit, il n’est pas là pour jouer au lover. Et vu sa bouille aux accents mélancolique et avec une touche de fatigue, le jeune homme doute fortement qu’elle se montre réceptive à un flirt. Surtout que ça sort un peu de nulle part en plus. Bref !
— Visiblement, il n’y a pas qu’aux connards que tu dois échapper, mais aussi à tes pensées.
Woh, c’est qu’il se la joue poète en plus. À nouveau, il retient un rire, mais cette fois plus à cause de sa propre connerie qu’à la demoiselle dont la vulgarité lui semble presque étrangère, et qui ne pas forcément très bien avec la prestance qu’elle dégage. Le jeune photographe l’observe à la dérobée, toujours avec l’étrange sentiment de l’avoir vu quelque part, mais ou déjà ? Impossible de se rappeler pour le moment, c’est super frustrant.
— Bah, essaye, qu’il répond concernant le vouvoiement. C’est toujours intéressant de sortir de sa zone de confort. Enchanté Lexie, moi s’est, Louis.
Il s’empare de la main tendue, qu’il serre sans y mettre trop de force. Elle a des petits mains tellement fine et blanche sous les taches de rousseur, qu’il aurait presque peur de lui faire du mal en mettant y mettant trop de vigueur. Clope au bec, il voit bien le regard que la jeune femme darde sur son bâton de la mort, ce qui manque à nouveau de lui arracher un sourire, suivit d’un rire. Décidément, jamais deux sans trois comme on dit. Et à force, son énervement et sa contrariété se sont pratiquement envolés. Louis est tout de même bien content que la rouquine… Enfin, Lexie ne lui fait pas un sermon sur les dangers de la cigarette, il est vaguement au courant que ce n’est pas bon. Sa mère et son père sont déjà sur son dos à ce propos, donc ça va il a assez de monde pour lui faire la leçon. Merci !
La rouquine ne s’offusque pas que Louis la prenne en photo. En général, les gens ne râlent pas trop, trouvant ça plutôt flatteur d’être pris pour un modèle, le temps de quelques secondes. Puis de toute façon, il peut très bien effacer les clichés à la demande si jamais ça embête trop un tel, ou une telle. Ce qui n’est pas le cas de la rouquine, qui poursuit sur le ton de la conversation.
— C’est une bonne chose le dessin alors, je veux dire, ça t’oblige à faire travailler ta mémoire si tu veux te rappeler des détails des choses que tu dessines, rétorque le gamin en lui rendant son sourire. Alors que la photo, c’est plus une question de timing et d’avoir des bons réflexes, si tu loupes le moment parfait, tu ne peux pas revenir en arrière pour l’immortaliser.
Il tire sur sa clope avant de reprendre, toujours un fin sourire ourlant ses lèvres.
— Encore une bonne raison pour sortir de ta zone de confort, si tu n’as pas fait des portraits depuis un bon moment. C’est le lieu idéal pour ça, le West Potomac Park ne manque pas de visages intéressants à croquer.
Vague signe de la main vers un groupe de personnes, discutant avec bonne humeur.
— En plus de ça, tu peux parfaitement travailler les lumières du coucher de soleil sur des visages, ça a aussi son charme. Mais ouais, ce lieu devient clairement plus sympa quand il n’y a plus grand monde dans les parages… Comme beaucoup de coin dans la ville la nuit en vérité, ou même au petit matin quand l’aurore pointe le bout de son nez. Ché pas je trouve qu’il n’y a rien de plus serein que le lever du soleil…
« Tu t’égard un peu là mon grand là ». #artistesensensible. Il se retient à nouveau de rire.
— C’est ça, sauf quand il y a des rouquines sauvages qui passent dans mon objectif, pour me détourner de mon attention.
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Posté Dim 27 Sep - 20:52
Âge : 21 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : En couple Métier : Etudiante en 3ème année d'architecture
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Hey ! You disturb...
L'inconnu avait l'air de se moquer à moitié d'elle, et Lexie devait avouer qu'elle avait du mal à savoir s'il était juste taquin ou vraiment méchant. Elle devait trop paranoïaque ces derniers temps, et elle n'aimait vraiment pas ça... Mais partant du principe qu'ils ne se connaissaient pas, elle décida de faire comme si son interlocuteur la trouvait juste amusante.
« Si c'était possible d’échapper à ses pensées, ce serait une bonne chose » marmonna-t-elle.
Ce serait plus simple si tout fonctionnait comme sur un ordinateur. Il suffirait juste de supprimer les fichiers dont on ne voulait plus, et d'un coup, la souffrance disparaîtrait. Enfin, Victoria lui dirait sans doute qu'on pouvait toujours retrouver des dossiers supprimés ou introduire un virus rendant les choses pires... Avec tout le tact qu'elle possédait, c'est-à-dire très peu.
Louis, comme il lui dit s'appeler, ne semblait pas avoir ce type de problèmes. Il était souriant et détendu, un peu trop décontracté au goût de Lexie. Mais au moins, au fur et à mesure de leur conversation, il devenait plus agréable, moins sur la défensive comme lors des premières phrases qu'ils avaient échangés, lorsqu'elle avait involontairement gâché sa photo.
Comme les choses devenaient plus agréables entre eux, elle s'abstint de faire un commentaire sur sa cigarette. Elle préféra continuer leur conversation sur l'Art - la photographie pour lui, le dessin pour elle. Deux choses assez complémentaires, même s'il ne fallait pas les mêmes talents pour pratiquer.
« On peut aussi travailler sur la base de photos, ça simplifie le travail » reprit-elle en souriant. « Parce que des fois, capturer le bon mouvement, la bonne lumière... C'est compliqué quand ça ne dure que quelques secondes ! »
Elle pensait aux fois où elle avait rejoint Swan à la piscine pendant ses entraînements de natation. Le capturer quand il nageait était difficile. Le mouvement était pourtant répétitif durant tout le temps de sa séance, mais il était tellement rapide qu'elle n'avait pas le temps de saisir la position du muscle ou l'inclinaison de son corps dans l'eau...
Enfin, là, elle ne travaillait pas vraiment le détail, mais plutôt des sketchs rapides. Elle essayait de voir en combien de temps elle pouvait capturer un visage ou un paysage sans y mettre trop d'éléments. Elle y arrivait plutôt bien quand elle réussissait à rester concentrée. Et travailler lui permettait d'éviter de penser à Riley, ce qui lui faisait vraiment du bien.
« Niveau dessin de paysages, je dirais que chaque endroit de la ville peut avoir son charme. Parfois, ça dépend juste de l'heure, faut arriver à combiner une bonne luminosité et pas trop de passages humains. »
Elle aimait particulièrement s'installer dans le jardin de la Maison Blanche pour faire des croquis, mais elle n'allait certainement pas placer ça dans la conversation. Louis ne l'avait pas reconnue, et ça allait parfaitement à Lexie de passer incognito. C'était exactement pour ça qu'elle ne participait plus vraiment aux événements politiques impliquant sa famille.
« Et personnellement, je n'ai jamais eu de problèmes de rouquines sauvages passant devant moi » releva-t-elle de son ton le plus sérieux. « Tu dois les attirer ! »
Son léger sourire devait démentir l'air sage et solennel qu'elle essayait de se donner. Mais elle avait été amusé du pluriel utilisé par Louis, comme si elle n'avait pas été la première rousse à le déranger au moment critique d'une photographie.
« Mais je suis vraiment désolée de t'avoir dérangé au pire moment ! Je sais combien la lumière change vite. On est dans les mêmes problèmes pour nos arts respectifs. Si je peux faire quoi que ce soit pour me faire pardonner cette agression dont tu es victime ? »
Elle plaisantait légèrement, mais si elle pouvait aider Louis à réussir sa photo, elle était prête à faire ce qu'elle pouvait pour l'aider. Elle s'en voulait un peu d'être arrivée au mauvais moment devant lui... Peut-être qu'elle allait pouvoir l'aider à avoir une nouvelle possibilité sans attendre le lendemain - avec le soleil couchant, le ciel quittait son doré lumineux pour des roses et des violets tout aussi beaux, et qui pourraient aussi être appréciés par le jeune homme.
Bon, visiblement sa phrase qu’il trouvait si poétique n’a pas vraiment eu l’effet escompté, vu que la jeune femme marmonne en lui répondant. En plus de la fatigue sur les traits de son visage, la rouquine à l’air d’en avoir sur le cœur. Mais jusqu’à quel point ? Difficile à dire, ils ne sont pas assez intimes pour se faire des confidences. Sois ça. Soit la miss le trouve complétement con, ce qui est une autre possibilité. Sinon oui, il est plutôt d’accord avec elle, sur certains points, ils seraient tellement plus simples de pouvoir échapper à ses pensées. Surtout celles qui parasitent complétement le cerveau, mais difficile de fuir un truc comme la psyché. Ok, il y a bien quelques solutions pour ça, mais elles sont temporaires, illicites et pas franchement bon pour garder la matière grise en bon état. Sans doute qu’il vaut donc mieux vivre avec ses pensées, plutôt que de griller irrémédiablement ses neurones.
Finalement, Louis découvre que la jolie rouquine se nomme donc Lexie, il ne sait pas trop si c’est un diminutif, ou son vrai prénom. Mais est-ce que ça a une quelconque importance ? Non, clairement pas. Il préfère se concentrer sur la conversation qu’ils ont sûr l’art, c’est tout de même plus sympa que des interrogations à la con.
— Ouais, c’est vrai que vous avez cette chance les dessinateurs, même si ça aide, encore faut-il réussir à capter les spécificités et surtout la beauté de l’image. Les couleurs, la lumière, les ombres, ce genre de truc, pas si évident que ça finalement. Plutôt oui, mais bon, nous les photographes quand on doit recommencer, c’est tout de même moins contraignant que pour vous. Suffis à revenir dans le même coin, avec plus ou moins le même type de conditions dans lesquelles on voulait prendre la photo et y a plus qu’à.
Le jeune homme tire sur sa clope, penser à ça lui fait dire qu’il a vraiment eu une réaction de sale petit con, quand la jeune femme est passée devant son objectif. D’accord, c’était frustrant d’avoir loupé son cliché, mais il n’y avait quand même pas mort d’homme. Il reviendra demain, puis c’est marre.
— C’est vrai, cette ville regorge de chouette coin parfois méconnue. On a tendance à se diriger vers les points les plus connus, mais en cherchant bien, tu peux trouver des perles. Tu ne dessines pas trop la nuit alors ? Je veux dire les paysages nocturnes aussi, ça à un charme fou. Après, je me doute que pour une artiste comme toi, faire des esquisses de nuit ça ne doit pas être simple. Mais bon, ça se tente.
Tiens, peut-être qu’il devrait poursuivre sa tournée de photographie de nuit ? C’est le week-end après tout et à moins de grosses emmerdes au ministère de l'Intérieur, il devrait être tranquille. Mais la pensée de Louis est coupée par la remarque de Lexie, à propos des problèmes de rouquines sauvages. Le faisant rire de bon cœur.
— C’est un souci beaucoup plus fréquent que tu ne le crois, dit-il en souriant, pointant un index soi-disant accusateur sur elle.
Puis il a un sourire un peu plus charmeur.
— Ah ! Ça veut dire que je t’ai attiré ? qu’il ne demande pas franchement sérieux.
Terminant sa clope, Louis l’écrase dans sa petite boite en métal, tout en écoutant Lexie poursuivre, avant d’y placer le mégot et de refermer le contenant. Puis de hausser les épaules.
— Bah en vérité, ce serait plutôt à moi de m’excuser, répond le gamin en massant sa nuque, gêné. Je veux dire, ce n’est pas un drame si j’ai raté ma photo, je n’aurais pas dû te râler dessus, c’était con de ma part. Ce sera pour la prochaine fois, c’est juste partie remise. Par contre, je veux bien voir ce que toi tu fais.
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Posté Dim 4 Oct - 20:15
Âge : 21 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : En couple Métier : Etudiante en 3ème année d'architecture
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Hey ! You disturb...
Ça faisait longtemps que Lexie n'avait pas parlé d'Art avec quelqu'un. A l'université, leurs conversations étaient uniquement sur le côté architectural de leurs dessins, et très peu sur un quelconque versant artistique. Et en dehors de ses cours, elle n'avait pas tellement d'amis intéressés par le dessin. C'était intéressant de pouvoir parler de tout ça avec Louis, même s'il était photographe. Ils avaient la même vision des choses.
« C'est sûr que quand on rate un dessin, il faut tout recommencer au déut ! Ou avoir de bonnes idées pour cacher l'endroit raté... » avoua-t-elle en souriant. « Et il faut s'entraîner pendant des années avant de voir des résultats. »
Même si elle avait toujours été passionnée par le dessin, il avait fallu qu'elle arrive à l'adolescence pour que ses œuvres atteignent un bon niveau de réalisme. Elle avait passé des heures à s'entraîner, à crayonner et gommer, avant de pouvoir être véritablement fière de ce qu'elle avait dessiné. Et encore aujourd'hui, elle se rendait bien compte qu'elle perdait son niveau quand elle cessait de s'entraîner sur des portraits pendant plusieurs mois.
« Les paysages nocturne sont magnifiques, je peux pas dire le contraire ! Mais à dessiner ? Un véritable enfer ! On ne peut pas mettre une lumière au dessus de notre feuille au risque de perturber la faible luminosité naturelle, et c'est compliqué de rendre les bonnes couleurs quand on voit à peine quel crayon on attrape... Le plus simple, c'est vraiment de prendre des photos et de dessiner en rentrant. »
Lexie avait essayé, vraiment. Mais ce n'était vraiment pas évident de pouvoir rendre les bonnes nuances quand on n'y voyait rien. Ce qui était dommage, parce qu'elle n'aimait pas trop dessiner en rentrant, le souvenir un peu flou malgré les photos qu'elle avait prise. Elle se contentait donc des levers et couchers de soleil, sans attendre le cœur de la nuit.
Surtout qu'au contraire de Louis, elle n'avait jamais de soucis de personne interrompant son travail. Une fois installée, le plus gros problème était surtout les gens se penchant derrière son épaule pour voir ce qu'elle faisait. Quelque chose qu'elle détestait, et qui lui donnait généralement envie de tout ranger, même si elle se forçait souvent à d'abord finir son dessin - ou du moins l'esquisse de ce qu'elle voulait imprimer sur le papier.
« Pas vraiment attiré dans ce sens-là. Parce que je ne t'avais même pas vu. Mais peut-être que tu as juste le don de devenir invisible quand tu photographies ? Ce qui peut-être un avantage. Tu peux capturer des moments plus vrais, si tout le monde oublie que tu es là. »
Si pendant un dessin, les gens finissaient souvent par oublier qu'on les dessinait et se détendaient doucement - surtout si l'artiste savait les faire parler pour leur faire penser à autre chose -, la photographie était souvent quelque chose de rapide. Les sourires figés et les corps raides n'étaient pas faciles à décrisper, elle le savait en tant qu'enfant d'un président américain.
Enfin, en tout cas, Louis ne semblait pas lui en vouloir d'être apparue sous son appareil au moment pile de la photo, et c'était plutôt un soulagement. Elle s'en serait voulu d'avoir gâcher quelque chose d'important pour lui. Parce que certes, il pouvait toujours revenir le lendemain - mais il pouvait aussi être pris, ou il pouvait pleuvoir...
Et il était intéressé pour voir ce qu'elle faisait. Elle rougit un peu, avant d'ouvrir son carton à dessin, bien garni entre ses projets pour l'école - qu'elle préférait faire à la main avant de passer sur sa tablette graphique - et ses œuvres plus personnelles. Il y avait même un dessin de la famille Frazier tout au fond, donc elle ne savait plus trop quoi faire maintenant...
« Je suis étudiante en archi, alors j'ai beaucoup de recherches sur des bâtiments de la ville » commença-t-elle en lui tendant les premiers dessins, de la Maison Blanche et du Capitole. « Et j'ai aussi quelques portraits d'amis ! Plus ou moins aboutis, parce que j'ai pas encore fini tous les détails... »
Swan, mais aussi certains amis du lycée ou de l'université. Un portrait de sa mère aussi, mais qu'elle tâcha de garder au fond du carton, espérant que Louis ne l'avait pas vu. Il trouverait ça certainement louche qu'elle se balade avec un portrait de Susan Miller, la Première Dame des Etats-Unis...
Louis hoche la tête parfaitement d’accord avec la jeune femme. C’est vrai que c’est plus facile en photo de rattraper une erreur qu’avec le dessin, mais il n’empêche que parfois quand on se plante après voir pris un paysage ou une personne , rattraper le coup n’est pas toujours une évidence. Encore plus quand l’instant parfait s’est envolé. Quant au fait de devoir s’entraîner pour avoir un bon niveau, cela touche n’importe quel domaine artistique que ce soit le dessin, la poterie, ou va savoir quoi d’autre encore. Même la photo, il faut tout de même un certain niveau pour obtenir de bons et beaux clichés, n’en déplaise à ceux qui pensent que mitrailler fait l’affaire. Non, c’est un toujours un peu plus délicat que ça. Enfin, ceci est un autre débat.
La discussion dérive ensuite sur les paysages nocturnes et de la difficulté que peuvent avoir les dessinateurs à les croquer. C’est vrai que lui, comme ses pairs photographes n’ont pas ce genre de souci. Quoi que dessiner de nuit sans voir les couleurs ça a un côté intéressant.
— Tu devrais voir les paysages nocturnes comme un défi, que comme une contrainte explique Louis en souriant. Quand bien même les couleurs ne sont pas les bonnes, parce que tu ne les vois pas trop, ou même pas du tout. Le résultat pourrait sans doute te surprendre, c’est ça qui est chouette avec l’art, tu n’as aucune limite, seulement celles que tu mets dans ton esprit.
Au pire si ça ne marche pas elle aura tenté le coup, au mieux, si ça fonctionne ça lui fera une bonne expérience en plus d’avoir un dessin original. Bon, à voir comment la suite de leur conversation va se dérouler et si ça la tente de se balader avec un type qu’elle vient de rencontrer. Mais peut-être qu’il lui proposera de tenter le coup du paysage nocturne. Puis boum, visiblement joué au joli cœur ne semble pas avoir fonctionné. Pas spécialement vexé, la réponse de Lexie le fait plutôt marrer. Au moins elle est honnête et n’essaye pas de lui sortir va savoir qu’elle excuse pour éviter de le froisser.
— Outch Lexie, tu viens de me briser le cœur, qu’il répond faussement triste et en portant une main sur son cœur. Mais oui, peut-être, je n’avais jamais vraiment pensé à ça. Globalement, j’essaye toujours de me faire le plus discret possible quand je prends des photos, surtout quand il s’agit de personnes. J’apprécie de les prendre sur le vif, et comme tu dis d'obtenir des moments plus vrais. Bon, je n’ai rien quand les gens tapent des poses, c’est chouette et marrant à voir, mais je préfère quand même capturer l’instant vif d’un mouvement, d’une émotion ou même d’une mimique.
Au moins, si son poste au ministère de l'Intérieur finit par sauter, pour une raison quelconque, ou du fait de Mr Garrison. Il pourra toujours se recycler en photographe, ou même en créateur de jeux vidéo. De toute façon, il n’en est pas arrivé à ce point de non-retour et espère que ça n’arrive pas, ou alors dans très longtemps. Louis finit par s’excuser d’avoir râlé sur la jolie rousse et de fil en aiguille, il lui demande ce qu’elle dessine, curieux et sincèrement intéressé de voir ce qu’elle fait.
Le jeune homme note bien ses joues quelque peu rougis par sa demande et retiens de justesse un sourire en coin. Se concentrant plutôt sur ce qu’elle dit et ce qu’elle lui montre. Étudiante en architecture donc, ça doit être sacrément technique et prenant comme étude. Lui qui n’est déjà pas foutu de dessiner correctement une maison du niveau d’un gamin de maternelle, ne peut qu’être impressionné par les dessins de la demoiselle.
— C’est vraiment chouette ce que tu fais, enfin, je m’y connais pas des masses en dessin, mais j’aime bien, surtout les esquisses où il y a de la verdure. Même si tes dessins de bâtiments sont cools aussi, tu as un sacré souci du détail. Oh ! Je veux bien voir les portraits que tu fais, ce n’est pas grave s’ils ne sont pas finis.
Louis souris avant de passer la lanière de son appareil au-dessus de sa tête et de la mettre autour du cou de Lexie.
— Un prêté pour un rendu, tu me montres ce que tu fais et je te montre ce que je fais. Tu as même le droit de critiquer ! qu’il lui dit en riant.
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Posté Mer 14 Oct - 15:48
Âge : 21 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : En couple Métier : Etudiante en 3ème année d'architecture
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Hey ! You disturb...
« Oh, le problème n'est pas toujours que je ne vois pas les couleurs, mais que j'ai du mal à discerner mes crayons et à choisir le bon » reprit Lexie en souriant.
Devoir allumer son téléphone pour prendre le bon crayon était épuisant et l'empêchait de pouvoir comparer par rapport à ce qu'elle voulait dessiner, mais ne rien allumer ne rendait pas les choses plus faciles... Un dilemme qu'elle n'avait pas encore réussi à résoudre, même si elle tentait parfois de s'y atteler, notamment dans le jardin de la Maison Blanche. Un endroit qu'elle connaissait assez bien pour se sentir à l'aise et sortir de sa zone de confort artistique.
Mais au moins, la lenteur qu'elle mettait à croquer et choisir ses couleurs permettait aux gens ou aux animaux de l'oublier et de vivre leur petite vie sans se concentrer sur elle - elle avait de merveilleux dessins d'oiseaux ou d'insectes dans le jardin derrière chez elle, juste parce qu'elle était restée assez longtemps presque immobile pour qu'ils arrêtent de la considérer comme une menace. Un état plus compliqué à obtenir en photographie, plus instantanée.
« J'imagine que les deux sont intéressants à capturer, mais tout dépend de l'atmosphère que tu veux créer. J'avoue que j'ai un faible pour les photos qui prennent sur le vif, quand le sujet principal n'est pas au courant » dit-elle, plus pensive.
Elle pensait surtout aux photographies officielles, celles des politiciens qui vivaient autour d'elle. Il y avait quelque chose d'assez impressionnant à les voir sur le vif, dans des mouvements qui ne les mettaient pas toujours en valeurs mais permettaient de mieux capturer leurs véritables pensées. Ou peut-être y mettait-elle trop d'a priori, elle qui vivait au cœur du gouvernement.
Louis demanda à voir ce qu'elle faisait, et passionnée comme elle était, Lexie était plus que ravie de le lui montrer. Un peu rougissante aussi, parce que montrer son travail à des inconnus était toujours un peu impressionnant. Elle avait passé des heures sur ces dessins, et elle craignait toujours les critiques trop négatives...
« J'espère bien qu'il y ait le souci du détail, c'est quand même sensé être mon futur métier » plaisanta-t-elle. « Les portraits, c'est plus pour ne pas perdre la main et travailler d'autres techniques. J'aime le dessin dans toutes ses formes, et pas juste en archi. »
Et puis, travailler avec quelqu'un posant pour elle ou s'installer en ville et croquer les gens sur le vif lui permettait de pratiquer sa passion sans que ce ne soit concentré sur ses études. Une manière de dessiner sans se mettre la pression. Elle avait besoin de cette soupape pour équilibrer un peu les choses.
Elle commença à chercher dans l'appareil photo de Louis, admirant les dernières photographies qu'il avait prises. Elle y devinait pas mal d'endroits du West Potomac Park, pris plus tôt dans la soirée, avec des essais d'angles ou de luminosité.
« Oh, j'aime bien ce que tu fais ! On voit que tu cherches plusieurs poses, que tu joues avec la lumière et l'agencement des choses. C'est ton métier la photographie, ou quelque chose que tu fais en plus d'un vrai métier plus honorable ? »
Elle grimaça devant sa propre expression, ayant subitement l'impression d'être son père. Mais avoir un véritable travail était quelque chose d'important pour elle... Raison pour laquelle elle était entrée en architecture, filière où elle pouvait exploiter son don pour le dessin sans que ce ne soit moqué.
La conversation entre les deux jeunes gens se passent de mieux en mieux et Louis est finalement content que la rouquine se soit mise devant l’objectif de son appareil photo. Le jeune homme adore parler d’art, mais il n’a pas vraiment l’occasion de le faire hélas, il adore ses proches, mais ce n’est clairement pas leur truc. Il a pourtant essayé de les initier, même récemment, avec Lois sont petit-frère, mais il est plus intéressé par les filles et le sport que par des activités qui demandent plus de réflexion. Enfin, pas qu’il ne trouve les filles et le sport inintéressant, mais disons qu’il n’y a pas que ça dans la vie, lui-même quand il était ado avait d’autres activités à côté. Si tenté que les filles sont une activité a proprement parlé. Bref, il est donc plus que content de pouvoir le faire avec Lexie.
Surtout qu’ils pratiquent dans deux domaines assez différents, c’est donc encore plus chouette d’avoir son point de vue et son ressenti sur la vision de son art à elle. Et il d’autant plus content quand il lui demande de montrer ce qu’elle fait et que la jeune femme accepte. Louis a toujours été très curieux et très intéressé de ce que les autres font. La demoiselle a d’ailleurs un sacré coup de crayon alors qu’il observe ses divers dessins, que ce soit pour croquer des bâtiments, des gens ou la nature, il aime beaucoup ce qu’il voit en tout cas.
— Bah, je suis sûr que certains dans ta promo ne doivent pas trop se fouler et faire le minimum syndical, il y en a toujours deux trois des comme ça, qui ne sont pas fichus d’aller au bout des choses. Ce qui n’est absolument pas ton cas ! C’est super que tu ne poses pas de limites dans le dessin, c’est une activité tellement variée en plus, rien qu’avec la mise en couleur, tu en as pour tous les goûts. Je n’ai pas forcément cette chance avec la photo, même s’il peut y avoir des petites différences d’un appareil à un autre.
Et d’ailleurs, en parlant d’appareil photo, Louis finit par tendre le sien à Lexie. Autant parce qu’elle lui a montré ce qu’elle fait, que pour avoir l’avis de la rouquine. Quand bien même elle ne s’y connaît pas forcément en photo, avoir le point de vu d’une novice et toujours intéressant, elle verra sans doute les choses sous un autre angle artistique que le sien.
— Merci beaucoup Lexie, ça fait plaisir, répond le jeune homme. Oui, je ne me contente pas de simplement shooter ce qui passe devant mon nez, j’essaye quand même d’être un minimum créatif dans les photos que je prends…
Cependant, il perd son sourire à la dernière question, avant de légèrement froncer les sourcils. En quoi est-ce que le métier de photographe ne serait-il pas honorable. Tiens, pour le principe, il aimerait bien lui dire qu’il est justement photographe pour voir sa réaction, mais il se retient. Il est clair que ce qu’elle vient de dire est plus que maladroit, voir même vexant si on cherche la petite bête. Cependant, la conversation est légère donc il va essayer de ne pas trop plomber l’ambiance.
— Non, c’est un loisir et si tu veux tout savoir, je suis Ingénieur informaticien système & réseaux au Ministère de l'Intérieur. Est-ce que c’est assez honorable ?
Okay, il joue un peu à la provoc’ là et il y a son sourire de petit con qui arrive plus vite que son ombre. Oups !
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Posté Mer 21 Oct - 22:19
Âge : 21 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : En couple Métier : Etudiante en 3ème année d'architecture
Alexandra C. Miller It always seems impossible until it's done.
Hey ! You disturb...
Lexie réprima un petit rire amer en entendant les remarques de Louis sur ses camarades de classe. Certains étaient effectivement très peu assidus, assurés d'avoir leur diplôme quand même, grâce aux donations faites par leurs parents. En soi, elle était sûre qu'en demandant gentiment à son père, elle pourrait bénéficier des mêmes avantages sans avoir à travailler. Mais c'était quelque chose qui la mettait assez mal à l'aise.
« Disons que pour quelques personnes, c'est plus simple de laisser papa-maman négocier le diplôme et se laisser aller » répondit-elle. « Pour finir à des postes élevés et piquer le travail de personnes plus douées mais issues de milieux moins favorisés. »
Elle se mordilla la lèvre, se demandant ce que Louis pouvait penser. Il était bien habillé et avait un bel appareil, montrant qu'il avait les moyens. Il pouvait tout à faire être de caste zéro ou ce genre de nouveau riche qui adhérait à The Alternative et croyait à fond dans le système des castes. Elle espérait sincèrement qu'il ne soit pas de ce style-là...
Quels que soient ses engagements politiques, elle ne pouvait que saluer son esprit créatif. Il lui avait passé son appareil photo, et elle était plutôt impressionnée du travail qu'il y avait derrière. Elle n'était pas une spécialiste de la photographie, loin de là, mais elle en savait assez pour savoir que Louis se creusait la tête plutôt que de faire les mêmes plans vus et répétés.
Elle lui demanda s'il faisait autre chose ou s'il se consacrait uniquement à la photographie, d'une manière qui sembla le faire se crisper un peu. Lexie ne comprit pas bien ce qu'elle avait pu dire, avant qu'il ne répète le mot qui l'avait fait tiquer. Elle rougit, gênée. Elle avait beau essayer de se sortir de l'éducation qu'elle avait reçue, il y avait toujours des tics de langage qui lui revenaient.
« Je n'aurais sans doute pas dû le formuler ainsi » s'excusa-t-elle. « C'est sans doute un peu de jalousie, parce que ma famille ne m'aurait jamais laissé être que dessinatrice, même si ça m'aurait beaucoup plu. »
C'était certes une carrière plutôt compliquée, et qui nécessitait un talent pour l'écriture en plus d'un don pour le dessin, mais elle aurait bien aimé pouvoir travailler dans ce domaine. L'architecture lui permettait de continuer à dessiner tout en s'assurant une carrière que ses parents approuvaient.
« Mais je te voyais pas dans l'informatique ! Ma sœur est informaticienne aussi, et elle est beaucoup moins fun. Je ne suis même pas sûre qu'elle ait une passion dans la vie, autre que son travail » reprit-elle en grimaçant.
Victoria Miller était une personne à part, ceci étant dit. Lexie ne pouvait pas vraiment étendre le caractère particulier de son aînée à toutes les personnes travaillant dans l'informatique. Pourtant, elle ne réussissait pas à les imaginer autrement que comme Victoria, froids et toujours à travailler sur leurs écrans.
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