Sa première rencontre avec Caleb lui avait laissé l'impression d'un homme certes passionné par les animaux mais plutôt rude avec les humains. On devinait qu'il avait été blessé, mais Julianna avait eu du mal à rester polie et agréable alors qu'il semblait tout faire pour la sortir de ses gonds. La conversation qu'elle avait eue avec Elise et Malya lui avait pourtant donné une autre vision de cet homme qu'elle connaissait à peine.
Qui qu'il soit actuellement, il était en tout cas un père aimant, et que ses deux adolescentes aimaient au point de vouloir le voir de nouveau heureux. Julianna n'était pas persuadée que le pousser à rencontrer de nouvelles femmes soit forcément ce qu'il fallait - pour avoir perdu elle-même son mari, elle savait combien c'était dur de rencontrer de nouveaux partenaires potentiels. Caleb avait sans doute besoin de temps avant de passer à autre chose, et elle ne pouvait lui en vouloir.
Mais s'il avait accepté le rendez-vous concocté par ses filles, c'était sans doute qu'il était aussi prêt à avancer ? Elle l'espérait en tout cas, alors qu'elle se dirigeait vers le zoo. Elle avait choisi des vêtements confortables et résistants, tout en se demandant si les deux jeunes filles n'avaient pas plaisanté et lui disant qu'elle allait nourrir un bébé tigre. L'activité était étonnante, et un peu angoissante quand le seul bébé à qui elle ait jamais donné à manger était son fils.
Julianna sortit son téléphone pour consulter les derniers messages d'Elise et Malya, relisant leurs explications pour savoir où trouver Caleb exactement. Elle était déjà allée plusieurs fois au zoo, Cameron adorant cette sortie et la possibilité de voir autant d'animaux exotiques, mais elle n'aurait jamais vu les portes menant aux coulisses du lieu, et notamment à l'endroit où elle devait retrouver Caleb. Elle ne mit pas longtemps à rejoindre ce qu'elle pensait être le bon endroit, le laisser-passer envoyé par les O'Loughlin sur son écran, au cas où elle croise quelqu'un qui lui demande ce qu'elle faisait là.
« Bonjour Caleb ! C'est un plaisir de vous revoir » le salua-t-elle, avec une once de soulagement dans la voix, quand elle le reconnut.
Il travaillait à un des bureaux, des gestes techniques qu'elle n'identifiait pas vraiment, ses connaissances sur les animaux et les soins à leur apporter étant plus que réduite. Elle s'approcha doucement, pour le laisser rester concentré jusqu'à ce qu'il ait fini.
Je savais que mes filles voulaient me remettre avec quelqu'un, que je ne pouvais pas passer ma vie seul alors que c'était contraire à ce qu'aurait voulu ma femme, mais ça ne m'intéressait pas. Je préférais m'occuper des animaux, je préférais faire en sorte que ce monde ne s'écroule pas entièrement. Mais lutter était impossible et quand je finis par réaliser ce qu'elles manigançaient, c'était trop tard. Elles avaient contacté la soeur de Jessie, elles lui avaient parlé et étrangement la femme avait accepté de me revoir alors que j'avais été odieux, enfin odieux... Ok j'avais peut-être abusé et elle semblait d'être une femme bien, indépendante, consciente de son monde, le genre de femme qui ressemblait à celle que j'avais perdu, mais... J'avais été prit assez de court, j'avais été pour la première fois depuis longtemps étonné par le comportement d'une personne. Alors j'avais accepté, même si ce que mes filles avaient prévu n'était pas très sécuritaire pour la femme, au moins ferais-je l'effort de la voir et au moins j'essaierais de la connaitre.
Je n'étais pas du genre à croire que le monde réservé des surprises, mais mes filles si, alors je pouvais bien faire ça pour elles. Le rendez-vous avait donc été donné au zoo, dans une partie réservé au personnel. Je lui avais d'ailleurs envoyé une autorisation pour se trouver là, au cas ou. J'avais aussi eu le droit à un relooking, enfin j'avais eu pour ordre de partir avec des vêtements moins désastreux que d'habitude. Ce qui me semblait illogique par rapport à ce que je comptais faire. Boots, jean (sale), t-shirt gris, j'étais moins à l'aise comme ça qu'en bermuda, mais si ça pouvait faire plaisir.
J'étais donc en train d'examiner une loutre à la hanche sans doute déboité quand j'entendis la voix de la jeune femme. Ne levant pas vraiment la tête, je préférais rester concentrer sur ce que je faisais jusqu’à ce que je n’identifie exactement le problème. C’était luxé, pas déboité. Bon, il n’y aurait pas qu’une articulation à remettre dans le bon sens, mais bien quelque chose à manipuler pour ne pas créer plus de lésion. Fort heureusement l’animal était déjà anesthésier, manipuler une loutre comme ça pourrait-être un suicide pour l’étanchéité de la peau de mes bras. Laissant donc la bête endormie et sous oxygène sur la table, je levais enfin les yeux vers la femme pour lui sourire avec autant de naturel que possible, à savoir pas grand chose, mais la situation était gênante non ? J’avais le droit de ne pas savoir exactement comment me placer, « Vous n’étiez pas obligé d’accepter. », lui déclarai-je donc en allant chercher de quoi immobiliser l’animal le temps de la guérison. « Mes filles sont persuadé d’un bon nombre de chose, je n’irais pas jusqu’à dire qu’elles ont tords, mais c’était pas très mature de leurs part de… Vous parlez de moins en essayant de me rendre plus abordable. », je n’étais pas certain non plus d’avoir besoin de quelqu’un, mais je devais reconnaitre que le décès de ma femme n’avait pas été sans conséquence. « Mais ca me fait aussi plaisir de vous revoir. Étrangement. », mais elle était agréable, on ne pouvait pas l’ignorer et elle avait du caractère, ce qui était encore mieux.
Posté Dim 5 Juil - 15:27
Âge : 34 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Veuve, 1 fils de 8 ans Métier : Ingénieure en hydraulique
Julianna avait tenté de se préparer à beaucoup d'alternatives, mais certainement pas aux phrases de rejet de Caleb. C'était pourtant peu étonnant venant de lui, mais vu la discussion qu'elle avait eue avec ses filles, elle avait pensé qu'il serait peut-être au moins un peu ouvert à l'idée de ce rendez-vous. Elle se demandait presque ce que Malya ou Elise avait pu promettre pour qu'il accepte de la revoir.
« Disons qu'elles savent se montrer convainquantes » répondit-elle cependant à l'homme qui lui faisait face, essayant de garder un ton neutre, voire légèrement amusé. « Elles sont débrouillardes et plutôt douées ! »
Parler de ses filles devaient être un bon moyen de s'approcher de cet homme, avait-elle décidé. Elle tâchait d'éviter de penser à leur première rencontre - si catastrophique - et de se concentrer sur ce rendez-vous, aussi original soit-il. Elle voulait lui donner une vraie chance, même si ignorer sa première impression était un peu compliqué.
L'entendre avouer qu'il était content de la revoir était surprenant, mais ça rendait les choses plus faciles. Ils semblaient prêts tous les deux à faire des efforts, et c'était ce qui comptait. Après tout, ils ne savaient rien l'une de l'autre. Julianna avait tout juste pu se rendre compte du caractère entêté de l'homme, ainsi que de son amour pour les animaux, mais elle ne connaissait rien de lui.
« Je crois qu'on a tous les deux promis à vos filles de faire en sorte que cette rencontre se passe bien » dit-elle en souriant. « Je suis contente de pouvoir vous revoir au milieu des animaux. Je sais combien ils sont important pour vous. »
Il travaillait avec et faisait du bénévolat pour eux, il passait donc une majeure partie de son temps avec eux. Ce qui expliquait aisément qu'il ne soit pas à l'aise avec des êtres humains. Il allait falloir qu'elle prenne sur elle pour la rudesse dont il allait certainement faire prendre - même si elle savait aussi qu'elle ne tolérerait pas qu'il lui manque de respect.
« Vous avez besoin que je vous aide pour quelque chose ? » demanda-t-elle ensuite.
Elle le voyait évoluer autour de cette petite loutre, se demandant bien ce qui avait pu amener l'animal sur la table d'examen. Elle n'était pas sûre non plus de vouloir savoir, ayant le cœur trop sensible et détestant voir des gens ou des animaux souffrir. Quoi que Caleb semble savoir quoi faire et ne s'affaire actuellement à la soulager.
« Cette loutre a un nom ? »
Cameron lui avait fait parcourir suffisamment de zoos pour qu'elle sache que les animaux avaient des noms, souvent inspirés de la zone géographique dont ils étaient originaires. Ce petit animal endormi devait certainement aussi avoir le sien.
Le fait qu'on soit tous les deux ici démontrait bien qu'elles étaient convaincante, un peu trop même. Elle les avait d'ailleurs assez bien cerné. Elles étaient débrouillardes, douées, « Comme leur mère. » soufflais-je donc avant d'avouer que j'étais tout de même content de la revoir. Aussi étrange cela était, un autre adulte pas trop stupide n'était pas de trop dans ma vie et ce contrairement à ce que j'avais pensé jusque là. Et puis comme elle venait de le dire, on avait promit à mes filles que ça se passe bien et elle était contente de pouvoir me revoir ici, avec des animaux, des animaux précieux. Se proposant alors pour m'aider, elle chercha à connaitre le long de la loutre. Baissant les yeux, je regardais un instant l'animal endormi avant de répondre, « Eugène. » ce qui n'était absolument pas un nom d'animal, mais parfois les autres soigneurs avaient des goûts discutable et visiblement honorifique envers quelqu'un.
Lui tendant alors le stéthoscope, je lui confiais quelque chose de mineur, enfin du moins de facile vu que ça reposait que une simple écoute et que ça me libérait une main. « Vous pourriez écouter son cœur pendant que je finis la manipulation ? Vous devez vous assurer qu'il y ai bien 110 battements par minutes, j'ai une montre là pour vous aider. », soufflais-je en lui posant un appareil devant les yeux. « Je dois finaliser une manipulation pour consolider son articulation, ça va peut-être faire accélérer son cœur, si vous n'arrivez plus à compter c'est qu'il va trop vite. », ce qui pouvait être compliqué à deviner, ou stressant, « Et si jamais ça vous effraie et ce même si ça risque rien pour l'animal, vous pouvez toujours le caresser. Tout les animaux aiment être caresser. Même les alligators, ça les apaises. On trouve d'ailleurs le plus de symptôme de dépression, de stresse, ou de maladie chez des animaux solitaires. » Surtout quand l'isolement était forcé. Ils finissaient par chercher un contact, même temporaire avant de retourner à leurs vies. Certes certains étaient en situation de stresse extrême si nous nous les caressions, mais c'était notre position de prédateur qui jouait contre nous, pas l'attention.
« La peur les maintient loin de nous et pourtant, sauvez un animal d'un feu et il restera blotti contre vous le temps de pouvoir parfaitement repartir. Il ralentira son rythme cardiaque et sera moins menaçant, plus reconnaissant. » je fixais toujours l'animal, préparant mes derniers gestes, « L'on pourrait faire beaucoup de bien à la faune, mais ca impliquerait de ne pas s’approprier ce qu'on touche, de laisser le sauvage dehors et de ne pas être perpétuellement une menace au point d'être fatale pour les animaux les moins sauvage. », pour une fois il n'y avait pas de colère, mais de la fatigue, de l'épuisement.
Posté Lun 20 Juil - 16:55
Âge : 34 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Veuve, 1 fils de 8 ans Métier : Ingénieure en hydraulique
Julianna laissa échapper une grimace horrifiée devant le nom de la pauvre petite loutre. Personne ne méritait de s'appeler Eugène, peu importe les bêtises faites, et cet animal ne semblait pas méchant, surtout endormi sous les mains de Caleb. Elle se garda cependant de dire quoi que ce soit, bien qu'apparemment son interlocuteur semble du même avis qu'elle sur ce choix de prénom très particulier.
Elle aurait pourtant presque préféré deviser sur les prénoms quand Caleb lui demanda d'écouter le cœur de la loutre. A l'hôpital, elle savait qu'ils avaient des scopes et de quoi surveiller les constantes en permanence, et elle s'attendait donc à voir la même chose en médecine vétérinaire. Soit le zoo n'avait pas les moyens, soit le matériel n'était pas adapté pour de si petites bêtes.
Julianna attrapa donc le stéthoscope, les doigts un peu tremblants, avant d'essayer de le mettre sur ses oreilles. Elle posa ensuite ses doigts sur le pavillon, essayant de compter les battements de cœur qui résonnait maintenant dans ses oreilles. Le rythme était rapide mais régulier, et c'était assez étrange de l'entendre tout à coup.
« J'ai pas peur de caresser des loutres, mais c'est assez étrange de le faire en sachant qu'il est anesthésié. J'avais détesté caresser les cheveux de Cameron quand il était encore tout shooté par les drogues après son opération des amygdales ! »
La sensation que la personne - ou l'animal - sous ses mains n'était pas conscient était assez étrange, et elle détestait ça. Elle aurait presque préféré qu'Eugène soit bien réveillé, cherchant à se débattre et à échapper aux caresses. Elle caressa quand même le crâne de la loutre, le plus doucement possible pour ne pas la blesser par inadvertance.
Elle écouta avec attention Caleb lui parler des animaux, surprise de l'aisance qu'il avait quand il parlait de faune. Il était tellement plus à l'aise que lorsqu'il devait parler à un être humain d'un sujet lambda... Il se transformait presque sous sa passion, ce qui était assez amusant à observer finalement.
« Vous avez toujours eu envie de travailler avec les animaux ? » demanda-t-elle, toujours concentrée sur le cœur d'Eugène. « On voit que ça vous passionne, mais je me demandais si vous aviez toujours vécu avec des animaux ou voulu les soigner. »
Il lui semblait que Caleb avait même travaillé à l'étranger, toujours auprès des animaux. Et au vu de son travail au zoo, il devait préférer les animaux sauvages aux domestiques - et elle comprenait que des loutres ou des tigres soient plus intéressants que de faire des vaccins par centaines tous les jours sur des chats ou des chiens.
« Mais oui, préserver les zones d'habitat naturel des espèces, ça devrait être une priorité ! C'est tellement important de pouvoir protéger ces espèces et d'éviter les milliers de disparition chaque année ! » approuva-t-elle.
Julianna avait grandi avec une forte conscience écologique, développée par ses études et les discussions avec son mari. Si elle avait stoppé pas mal de ses bénévolats quand elle était devenue maman, elle était restée pas mal active au sein du Parti Ecologique pour compenser et continuer d'agir en faveur de la nature.
« Vous avez des programmes de réinsertion en milieu naturel, ici ? Ou vous les gardez au zoo pour pouvoir les protéger ? »
Elle aurait bien continué à parler de tout ça avec Caleb, mais le bruit dans ses oreilles se fit soudain bien plus rapide et irréguliers, la faisant paniquer un peu. Elle se figea quelques secondes avant de pouvoir enfin réagir.
« Son cœur bat plus vite » lâcha-t-elle à l'homme auprès d'elle, incapable de savoir quoi faire de plus.
J’étais définitivement plus à l’aise comme ça, à parler d’animaux. Et ça semblait lui aller aussi. S'exécutant quand je lui demandais de surveiller les constantes de l’animal, elle me confia ne pas avoir peur de caresser l’animal, simplement de ne pas aimer le faire en la sachant anesthésié, ce qui m’arracha un sourire, il était vrai que ce n’était pas l’idéal, voir même un signe de respect que je ne pouvais que saluer. « Les loutres c’est mignons, mais c’est des teignes ! » l’informais-je donc tout en travaillant. Elle commença alors à me poser des questions, des questions sur moi, sur les animaux. Est-ce que j’avais toujours eu envie de travailler avec des animaux, ou avais-je vécu avec eux ? J’avouais que les animaux, ou du moins pour travailler avec eux, il fallait être passionné, accepté d’y sacrifier plusieurs vies, son confort et son sommeil. Les animaux étaient une vocation, « Mes parents font de la recherche, ils sont très impliqué dans l’écologie, je suppose que c’est partie de là, je les voyais parler nature, mais rarement animaux, du coup à la sortie du lycée j’ai commencé une double formation la dedans. » répondis-je donc avant de parler de ce que l’homme pourrait faire, mais qui malheureusement impliqué qu’il puisse se retenir et pas devenir intrusif et destructeur.
On en demandait sans doute trop aux hommes, mais là encore elle me rejoignait. C’était fou comme elle n’était définitivement pas cette femme passive face au monde. Elle avait une force, celle d’avoir des convictions et de ne pas craindre de les exposer. Elle continua en demandant si il y avait des programme de réinsertion ou si l’on gardait les animaux ici pour les protéger, la question était intéressante, elle démontrait même de l’intérêt. « On ne peut pas trop réinséré quand les animaux sont imprégnés de nous, la partie zoo ici à donc vocation à exclusivement protéger des espèces et à faire des échanges avec d’autres zoo du pays et du monde pour créer un brassage génétique. », ce qui était important pour ne pas créer des failles dans les espèces que l’on gardait. Il fallait penser à l’avenir et à ce que l’on pourrait éventuellement faire avec nos ressources.
« Mais on a une réserve en dehors de la ville, avec l’isolement des populations, il nous a été permit de créer un sanctuaire ou les animaux ne sont pas ou peu en contact avec nous. C’est souvent des animaux blessés, ou des jeunes d’ici qu’on isole de nous pour les faire redevenir sauvage, les soins se font uniquement par anesthésie, la nourriture est donnés le plus rapidement possible et c’est tout. Le sanctuaire est réellement important, mais méconnu. », je n’eus toutefois pas le temps d’en dire plus qu’Eugêne commença à réagir négativement à l’anesthésie, du moins d’après Julianna. M’avançant donc, je me plaçais à côté d’elle pour prendre le stéthoscope et écouter ce qui n’allait pas et en effet c’était rapide, un peu trop même. « Ok, on va s’arrêter là... » soufflais-je avant de procéder à quelques manipulation d’urgence pour rattraper la situation et stabiliser l’animal. De toute façon j’avais fini, continuer serait dangereux. « Bien réagit. » la complimentais-je alors.
Posté Mer 26 Aoû - 11:01
Âge : 34 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Veuve, 1 fils de 8 ans Métier : Ingénieure en hydraulique
Julianna afficha une moue surprise quand Caleb qualifia les loutres de "teignes". Elle les avait toujours trouvées mignonnes et drôles, mais il fallait dire qu'elle ne s'était autant approchée d'animaux sauvages de sa vie, avant ce rendez-vous original au milieu d'une salle d'opération, dans un zoo. Elle ne pouvait que faire confiance à son interlocuteur, dont c'était le domaine d'expertise depuis des années.
Surtout qu'il apportait toujours des réponses précises aux questions qu'elle avait, sans la prendre de haut ou sembler irrité qu'elle parle pendant qu'il opérait. Leur conversation était bien plus détendue qu'à leur précédente rencontre, parce qu'ils prenaient enfin le temps d'écouter vraiment l'autre. Elle se rendait compte qu'il était effectivement un homme intéressant, avec des convictions proches des siennes.
« C'est pas trop dur de voir vos animaux partir pour un autre zoo ? Même si je comprends bien l'intérêt d'éviter la consanguinité, je me dis que voir partir des animaux qu'on connait depuis des années, ça doit pas être simple. » demanda-t-elle, curieuse.
C'était un point auquel elle n'avait jamais pensé, mais la façon dont Caleb avait formulé sa phrase... C'était évident qu'il faisait attention à ses petits patients et connaissait leurs habitudes. Il était un passionné, du genre à ne pas compter ses heures et à partir que lorsqu'il était sûr que tout allait bien et que personne n'avait besoin de lui.
Julianna l'écouta avec intérêt parler de la réserve. Elle se doutait qu'il y avait une telle organisation quand il avait évoqué la "partie zoo", un peu plus tôt, mais c'était captivant de l'entendre parler de ce sanctuaire. Elle aurait bien voulu lui poser d'autres questions, mais le cœur d'Eugène commença à battre plus vite, et elle en informa rapidement Caleb.
C'était stressant d'avoir cette responsabilité, surtout pour elle qui n'y connaissait rien en médecine, et elle fut soulagée qu'il reprenne les choses en main. Il décida rapidement d'en arrêter là pour l'opération, et Jules se contenta de rester dans son coin, le regardant finir ses soins.
« Vous faites quoi d'Eugène ensuite ? » questionna-t-elle. « Je veux dire... Il doit rester à l'écart des autres pour ne pas se blesser, ou il a le droit de rejoindre sa famille ? »
La plupart des humains avait un temps de convalescence après une opération, surtout avec un risque cardiaque. Mais garder une loutre au repos ne devait pas être si simple que ça. Si elle avait vu nombre de reportages sur la vie sauvage, avec des animaux dans leurs milieux de naissance, elle ne savait en revanche pas du tout comment les choses pouvaient se faire dans les zoos, avec une grosse implication des hommes pour les sauver et les soigner.
Était-il dur de voir partir ses animaux au loin ? Je supposais qu’elle voyait ça depuis un prisme beaucoup plus restreint, un prisme limité à ce qu’on connaissait les animaux de compagnies qui devait nous être dédié. « Un chat ou un chien nous appartient inconsciemment, on le garde chez soit et on le quitte que quand il meurt, d’ou la dureté de la chose. Il faut voir les animaux comme des enfants, on les aime, on les élèves, mais on ne peut pas interférer dans leurs vies et il faut être conscient qu’il passeront une majeur partie de leurs vies loin de nous. On y tient, on leur veut du bien, mais on doit les laisser partir si on veut qu’ils soient heureux. », beaucoup me jugerait d’idiot de comparer des animaux sauvage à des humains, mais c’était ma vision des choses. « On achète des animaux de compagnie, mais on achète pas des humains, ils ne nous appartiennent pas. Dans l’idéale, les animaux ne devraient pas être considérer comme des biens et donc pas nous appartenir. », mais des cons avaient du mal à le saisir.
Et puis Eugène sembla avoir des problèmes, hors de question alors de continuer plus longtemps. Faisant donc les dernière soin, je relevais les yeux vers elle lorsqu’elle se demanda ce qui allait advenir d’Eugène. « Il va passer les premières jours dans une cage ici, puis dans un box de rééducation avant d’être réintroduit avec les autres. Il est nécessaire de devoir le surveiller dans les premiers jours et de limiter les risques d’infection et vu l’hyperactivité d’une loutre, on préfère le laisser reprendre pleinement avant de le relâcher.. », portant alors la loutre jusqu’à une cage semblable à celle chez un vétérinaire, je l’y déposais avant de notre les prescription et de remplir un rapport sur tout ce que je venais de faire avant de regarder de nouveau la femme. C’était agréable de lui parler ainsi. De la découvrir sous ce jour. Bon c’était moi le problème à la base, mais tout de même, je n’allais pas me plaindre de la situation. Mes filles avaient eu raison.
« Prête à donner le biberon à des tigres ? » demandais-je dans un sourire timide. C’était bien rare que j’en offre aux gens, mais elle s'intéressait, elle était brillante et respectueuse. Je ne pouvais que la respecter.
Posté Mer 2 Sep - 17:44
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Les explications de Caleb rendaient les choses un peu plus claires. C'était logique que les soigneurs ne s'occupent pas d'eux comme ils le faisaient d'animaux domestiques ou de ceux destinés à rester toute leur vie au zoo parce qu'ils étaient non réhabilitables. C'était une facette qu'elle n'avait pas pris en compte - mais elle connaissait l'existence de ce programme depuis à peine quelques minutes. Et puis, quelque part, elle se demandait si seul Caleb arrivait à faire la part des choses, ou si tout le reste de l'équipe pensait comme lui. Après tout, Julianna avait déjà pu s'apercevoir de combien il était détaché, parfois.
Les soucis d'Eugène centrèrent leurs préoccupations sur la petite loutre, Caleb décidant de stopper l'opération. Il n'y avait plus qu'à espérer que ce qu'il avait réussi à faire suffise à guérir Eugène et que l'animal n'ait plus à repasser par tout ça. La chirurgie vétérinaire avait l'air encore plus sensible que celle des Hommes.
« Le pauvre, j'imagine qu'il ne va pas aimer être séparé de ses congénères et placer dans un enclos plus petit que ce dont il a l'habitude » répondit-elle.
Julianna était soulagée de voir que la conversation se faisait facilement. Sa dernière impression de Caleb avait été plutôt négative, et elle en avait gardé le souvenir d'un homme qui n'aimait pas tellement parler. Mais là, il répondait à ses questions et lui donnait plein de détails qu'elle n'aurait même pas soupçonné si elle n'avait pas accepté ce rendez-vous.
Malgré tout, elle ne put retenir une exclamation enthousiaste quand il lui parla d'aller nourrir les bébés tigres, après qu'Eugène ait été conduit à sa cage de réveil. Donner le biberon à un animal avait quelque chose de rare et d'intéressant, quelque chose qu'elle ne ferait sans doute qu'une fois dans sa vie.
« Vous leur donnez le biberon parce que leur mère n'est plus présente pour les allaiter ? » demanda-t-elle doucement, le cœur un peu serré en pensant aux tigres sans doute orphelins.
Elle suivait Caleb dans le labyrinthe qu'étaient les coulisses du zoo, ne cherchant même pas à se repérer. Elle savait déjà qu'elle serait incapable de retrouver la sortie sans l'aide de Caleb ou d'un de ses collègues. Elle n'avait jamais été très douée en orientation, et elle avait l'impression que toutes les salles se ressemblaient, même si elle voyait bien que le matériel était adapté à la grosseur des animaux auxquels il était destiné.
« Il nous le fera savoir rapidement quand il sera réveillé et oui, il ne va pas apprécier, croyez moi. » lui assurais-je presque amusé à l’idée d’avoir à gérer le jeune animal en détresse dans son petit enclos. Il n’allait pas apprécier, mais c’était pour son bien. Lui demandant alors si elle était prête à donner le biberons aux tigres, elle sembla assez enjouée à l’idée. C’était une expérience rare, que l’on ne voulait pas vraiment voir se produire et le plus souvent je faisais cela avec mes filles, pour partager un moment. Mais aujourd’hui ca serait bien avec cette femme que mes filles avaient cherché à me présenter. Ce n’était pas un mal, ca ne me dérangeait pas dans le fond, en plus elle était intéressé et ça me donnait une nouvelle image d’elle. Elle était d’une agréable compagnie et elle réussissait presque à me faire oublier pourquoi j’étais aussi fermé avec les autres.
S'intéressant donc du destin de la mère, elle imaginait que cette dernière était décédé, ce qui aurait pu être possible, mais fort heureusement nous n’avions aucune tigre à déplorer. « Non, c’est une jeune tigresse. Elle est inexpérimentée et à tué un de ses petits par accident, donc on préfère limiter la casse sur une espèce déjà aussi fragilisé que celle là. », ce n’était pas moins tragique, mais c’était déjà plus facile de solutionner. Il nous restait deux petits sur les trois, même si l’on ne pourrait pas les réintroduire de part l’accoutumance qu’ils auraient à notre contact, mais ils pourraient être de bon reproducteur permettant des réintroduction futur. C’était une action négative à court terme, mais qui serait positif à long terme.
La guidant donc jusqu’à la nurserie, je lui ouvris la porte avant de m’arrêter pour me laver les mains et lui indiquer de faire pareil. « C’est pour éviter de transmettre des maladies qu’un Tigre ne devrait pas rencontrer.. », une fois fait j’avançais prêt de l’enclos grossièrement encadré qui accueillait deux petits en train de jouer avec une grosse corde. N’y entrant pas tout de suite, je prenais des biberons que je commençais à remplir et doser avec tous les compléments nécessaire. Finissant donc, je lui en tendis un avant de noter l’heure sur la feuille de suivi et finalement rentrer. Les petits ne tardèrent pas à vouloir grimper sur les jambes et c’est donc pour ne pas me retrouver blesser que je m’assis sur le sol. « Ils ont déjà des bonnes dents et des bonnes griffes. » et c’était pas peu dire, la moitié des petites blessures que j’avais sur les bras venaient de ça. De leur empressement à manger et à jouer.
Posté Lun 21 Sep - 10:44
Âge : 34 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Veuve, 1 fils de 8 ans Métier : Ingénieure en hydraulique
Etre dans les coulisses du zoo était très différent de ce que Julianna imaginait. Elle n'avait pensé qu'au fait de nourrir les animaux ou nettoyer leurs enclos, sans réfléchir au fait qu'ils devaient avoir des soins, voire des opérations. Le découvrir avec Caleb, qui expliquait bien malgré ses airs abruptes, était intéressant.
Ça lui permettait aussi d'en découvrir plus sur les animaux présents au zoo, et leurs particularités en tant qu'individus. Les soigneurs étaient capables de reconnaître leurs protégés et de découvrir leur caractère, ce qui devait être passionnant. Elle regrettait presque de ne pas avoir suivi d'études vétérinaires quand elle était plus jeune - même si elle appréciait beaucoup son travail, l'équipe qu'elle dirigeait et la relative souplesse d'horaires qu'elle avait depuis le décès de son mari.
« Je me souviens que quand j'ai eu mon fils, toutes les sages-femmes et les infirmières me disaient que je saurai m'occuper de lui, parce que c'était naturel et que toutes les femelles avaient un instinct maternel » observa-t-elle après que Caleb lui ait expliqué l'histoire des petits tigres. « Comme quoi c'est un tissu de mensonge, puisque certains animaux semblent avoir du mal eux aussi ! »
Peut-être que dans la nature, cette femelle aurait eu d'autres individus de son espèce pour lui montrer comment faire. Mais en l'état actuel des choses, elle se voyait juste retirer ses enfants, sans vraiment comprendre quel était le problème. Enfin, ses bébés ne semblaient pas trop traumatisés, jouant ensemble dans le petit coin de nurserie qui leur avait été attribué.
Julianna se lava les mains en faisant bien attention de reproduire les gestes de Caleb, avant de l'observer préparer les biberons. Il dosa plusieurs éléments, puis lui tendit le biberon fini. Ils allaient pouvoir s'approcher des bébés, ce qui lui faisait autant peur qu'envie. Ça n'avait beau être que des bébés, ils n'en restaient pas moins des tigres, un animal impressionnant et prenant part à plusieurs légendes.
Elle s'installa au sol, souriant quand l'un des deux s'approcha d'elle sans appréhension, attiré par l'odeur de la nourriture. Il s'empressa de prendre la tétine, ses grosses pattes se posant sur ses mains. Il n'avait sans doute que quelques semaines, mais sa taille était déjà assez phénoménale - il serait sans doute un adulte imposant, d'ici quelques mois.
« J'imagine qu'ils seront réintroduits avec les tigres quand ils seront sevrés du lait ? » demanda-t-elle tout en essayant de maintenir le biberon dans la bonne position. « Ou vous allez les envoyer dans un autre zoo dès qu'ils seront assez grands ? »
Ce n'était sans doute pas une bonne idée de les laisser vivre non loin de leur mère, puisqu'ils seraient capables de concevoir un enfant avec elle. Ils n'allaient donc pas pouvoir vivre longtemps tous ensemble à Washington DC. C'était dommage, même si Jules comprenait tout à fait la logique derrière cette idée.
« Mon fils va être totalement jaloux quand il saura ce que j'ai fait de ma journée ! Lui qui adorerait pouvoir s'occuper d'animaux... »
Cameron était encore trop jeune pour avoir une idée bien arrêtée de ce qu'il voulait faire plus tard, mais ça faisait bien quelques mois que les animaux étaient un sujet phare pour lui. Il serait sans doute fou quand Julianna lui parlerait des petits tigres - sans trop s'étendre sur le sujet, par égard aux sentiments de son fils !
Je ne pensais pas vraiment pouvoir discuter de ce genre de chose avec elle, à cet instant. Je n’avais certes pas attendu grand chose de la journée, mais la voir faire l’aveux de ce que d’autres femmes avaient pu dire au sujet de sa maternité et que de toute évidence, son histoire et celle de notre tigresse avait des points communs. « Les gens sont souvent bien pensant... », sans pour autant connaître quoi que ce soit, c’était sans doute ça le pire. Les gens qui parlaient et imposaient des choses sans jamais savoir, sans jamais connaître réellement les personnes, « Quand ma femme… Ex femme est tombé enceinte à la fin du lycée, on a tout entendu, des discours rassurant voulant nous faire croire qu’à 17 ans on avait ça dans le sang, à ceux affirmant qu’on avait raté nos vies. », j’étais pas certain que ce soit le cas, presque 20 ans après. J’avais de filles que j’aimais, mais que je ne comprenais pas toujours et j’avais un métier, j’avais vécu de magnifiques années avec ma femme. Personne n’auraient pu prévoir et on avait eu une belle vie. J’étais simplement incapable de peut-être m’ouvrir aux autres sans raison.
Nous installant sur le sol, l’on commença à s’occuper des petits et elle s'intéressa à nouveau à eux, à leur avenir, à ce qu’il adviendrait d’eux une fois sevrés. « Ils seront trop imprégné pour un retour dans la nature. Ils ne fuiraient pas l’homme, ils pourraient essayer de rentrer dans des villes et causer des accidents. Ils resteront des reproducteurs et seront envoyé dans d’autres zoos ou réserve. », mais jamais à l’état sauvage, ça serait dangereux pour les hommes, mais surtout pour eux.
Elle eut alors des mots sur son fils qui serait complètement jaloux en apprenant ça et je n’eus aucun mal à sourire en l’imaginant, « Ca ne m’étonne pas. », déclarais-je avant de repousser toutefois sur d’autres animaux, « Il est trop jeune pour la faune sauvage, mais je suis sur qu’au refuge il y aura quelques bébés à biberonner aussi. », c’était une proposition silencieuse, mais qui respecter les animaux. Pas d’exposition inutile, juste des approches raisonnés et non stressantes.
Posté Mer 30 Sep - 16:42
Âge : 34 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Veuve, 1 fils de 8 ans Métier : Ingénieure en hydraulique
Julianna regardait les bébés tigres, triste qu'ils se retrouvent ainsi livrés à eux-mêmes. S'ils avaient été dans la nature, et pas au zoo dans un programme de protection de leur espèce, ils seraient sûrement morts, trop petits pour survivre sans l'aide d'un adulte. Leur mère n'avait pas envie de s'en occuper, et sans doute pas la charge morale que la société humaine pouvait envoyer sur les futures mères.
Elle écouta Caleb lui faire part de sa propre expérience en la matière, choquée de ce qu'il avait pu entendre, mais pas surprise pour autant. Elle savait qu'en matière de parentalité, tout le monde avait son avis à donner - c'était la raison pour laquelle elle s'était éloignée de sa propre mère quand elle était tombée enceinte, après tout.
« J'étais déjà morte de peur quand je suis tombée enceinte, et j'étais à la fin de mes études. Je n'ose imaginer ce que vous avez dû traverser en étant si jeunes » compatit-elle gentiment.
Caleb avait même réussit à poursuivre ses études de zoologiste, avec un bébé chez lui. Elle se souvenait des premiers mois avec Cameron, des nuits écourtés et du mal qu'elle avait à sortir de chez elle parce qu'il y avait trop de choses à embarquer pour un si petit bébé... C'était impressionnant qu'il ait réussi à aller à l'université tout en s'occupant de sa fille !
Ils s'installèrent à même le sol pour nourrir les petits tigres, visiblement habitués à ce rituel puisqu'ils ne tardèrent pas à venir vers les humains pour boire au biberon. Un geste adorable, même si malgré leur état de nourrisson, ils semblaient déjà gros - plus qu'un chat domestique adulte. Julianna n'était pas sûre de pouvoir afficher un tel air de détente devant les spécimens adultes quand elle voyait déjà la taille de leurs rejetons.
« Oh... Oui, en s'approchant des villages pour rester proches des humains, ils risqueraient de créer des paniques » murmura-t-elle.
Et de se faire tuer, ou de provoquer des accidents sur leurs trajets. Enfin, ces deux-là n'avaient pas l'air très perturbé par l'action des Hommes pour le moment. Et puis, se posait la question de comment ils pourraient assurer leur survie s'ils étaient relâchés. Elle voyait mal les soigneurs leur apprendre à chasser de façon efficace.
En attendant, les petits semblaient profiter des interactions avec les humains, comme de gros bébés maladroits. Cameron aurait sans doute adorer voir ça, lui qui aimait tant les animaux. Une pensée qu'elle partagea avec Caleb, qui s'y connaissait mieux qu'elle en matière de soins animaliers. Cameron adorait tout ça, et serait certainement en admiration devant un homme travaillant au contact de gros animaux de la sorte.
« Ce serait possible qu'il puisse venir biberonner des petits animaux ? » demanda-t-elle, contente de la proposition de Caleb. « Il en serait ravi. Et il faudra faire avec ses milliers de questions... J'essaye de l'aider à trouver des réponses, mais je suis loin de m'y connaître ! »
Le tigre qu'elle nourrissait râla un peu en arrivant à la fin de son biberon, avant qu'il ne se décide à retourner jouer, se collant à sa fratrie. Il cherchait visiblement la bagarre, et Julianna sourit en le regardant faire, avant de reporter son attention sur Caleb.
« J'imagine que vos filles doivent adorer venir aider au zoo ? Elles ont dû adorer grandir dans cet environnement. »
Elles avaient surtout dû apprendre beaucoup de choses sur la zoologie et l'écologie, devant tous ces animaux dont l'espèce ne survivait que grâce à l'action des zoos - mais qui s'éteignaient à cause de l'action des Hommes sur l'environemment...
« Étrangement ça a rapidement été. On s’aimait, ça ne pouvait pas aller mal. », peut-être la part de mon existence que j’avais le plus oublié après sa mort. Cherchant donc à changer de sujet pour en revenir sur les animaux, sur le danger de ces tigres et de ce qu’ils pourraient faire en voulant retourner dans des villes ou à des endroits habités. Sans vouloir retrouver les relations qu’ils auraient pu avoir avec nous, ils pourraient ne jamais craindre l’homme et en devenir dangereux. Elle avait donc compris ce que je voulais dire, une nouvelle fois. Lui proposant alors de faire venir son fils pour quelque chose de moins risqué, j’en profitais pour relâcher le tigrons et me relever pour continuer à remplir un des nombreux dossier de suivi. Elle continuait en expliquant qu’il aurait milles question et que elle n’avait pas beaucoup de réponse à lui fournir, j’allais devoir l’aider « J’ai peut-être pas toute les réponses, mais j’en ai beaucoup. », lui assurais-je alors.
Elle s’intéressa alors à ce que mes filles avaient pu ressentir en vivant ainsi, et il était vrai que cette vie avait été assez animée du moins je ne l’espérais, aujourd’hui la seule chose dont elles se plaignaient, c’était bien que je ne sois toujours pas remarié, ni même retourné voir qui que ce soit. Peut-être que cela était sur le point de changer, et ce même si ça me donnait surtout l’impression d’avoir était orchestré par mes filles. Peut-être n’avaient-elles pas trop manqué, pour une fois. Je n’étais pas bien sur de tout ça. Avais-je vraiment envie de tourner la page ? Avais-je vraiment envie de voir Julianna comme un après ? Je ne savais pas vraiment, j’avais besoin de plus de temps, de plus de temps avec elle surement.
« Elles ont toujours semblé aimer cette vie, mais je ne peux pas parler pour elles, je ne peux qu’espérer leur avoir offert une belle vie dans cet environnement. », je préférais vraiment me dire que je n’avais pas fait d’erreur, mais je ne pouvais être sur de rien. J’espérais simplement avoir réussit, « C’est compliqué de présumer pour nos enfants. » soufflais-je dans un rire un peu désabusé.
Posté Mar 13 Oct - 16:53
Âge : 34 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Veuve, 1 fils de 8 ans Métier : Ingénieure en hydraulique
Sous ses airs bourrus, Caleb était quand même un véritable passionné de zoologie. Quelque chose que Julianna n'avait pas perçu dans leurs premiers échanges, même si elle apprenait doucement à le cerner : lui parler de son sujet de prédilection aidait à le faire parler, et il semblait pouvoir tenir des heures sur la cause animale. Elle l'écoutait avec intérêt, d'une part parce qu'elle appréciait en apprendre plus sur un sujet qu'elle ne connaissait pas, et d'autre part parce qu'elle avait toujours aimé écouter les gens qui s'intéressaient vraiment à leur sujet - sans doute la raison pour laquelle elle ne coupait jamais Victoria, même si elle n'y connaissait rien en informatique et comprenait un terme technique sur deux.
Elle imaginait combien vivre avec un père comme Caleb avait dû rendre ses filles relativement expertes, pour leur âge, en zoologie. Elle savait que c'était un sujet qui intéressait beaucoup les enfants, pour le vivre avec Cameron et ses copains.
« Au moins, vous leur avez offert énormément d'informations, et, je suppose, une bonne éducation sur l'écologie. »
Vu comme il alliait son travail de vétérinaire au zoo et la préservation des espèces dans leur milieu naturel, Julianna ne doutait pas qu'il s'agissait de valeurs importantes pour lui et qu'il les avait sans nul doute transmis à ses filles.
« C'est facile de présumer pour eux quand ils sont petits... Mais dès qu'ils grandissent, ça devient plus compliqué. C'est beau pourtant de les voir affirmer leur personnalité et devenir une personne indépendante, faisant leurs choix et leurs erreurs. »
C'était sans doute ce qui lui avait manqué quand elle était enfant - la liberté de suivre d'autres options que celles de ses parents, de se tromper et de se corriger par elle-même. Elle avait du coup mis du temps à accepter que Cameron avait besoin de tester par lui-même, et c'était encore quelque chose avec lequel elle se débattait, intérieurement. (John lui manquait énormément dans ces moments-là.)
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