Ce soir ma fille est gardée par mes parents d'accueil ils avaient trouvé que j'étais beaucoup trop sur les nerfs ces derniers temps, que j'étais encore jeune et qu'il fallait que j'en profite. Ouais, c'est bien beau la jeunesse mais c'est pas ça qui va soigner la fièvre de ma gamine. Enfin ma gamine ... Oui ma gamine adoptive en fait ... Ma mère, avait insisté sur le fait que j'avais besoin de voir autre chose que ma fille et mon dermographe. 


J'avais donc laissé Meira aux gens qui m'ont élevée avec ses médicaments et tout le tintouin, leur faisant promettre de m'appeler au moindre problème. 


J'étais alors sortie pour me diriger vers l'île principale, vers la rue où ce trouvait tous les centres de loisirs. Il faisait froid, beaucoup trop froid, certes nous sommes toujours en hiver mais malgré tout, cette vague de froid est arrivée sans prévenir. C'était étrange, je ne me rappelais pas d'hiver aussi brutal en vingt-trois ans de vie à Washington D.C


Le ciel ne montrait rien de bon, je ne pouvais m'empêcher de penser que l'activité humaine était à l'origine de ce qui allait nous tomber sur la tronche incessamment sous peu. Le système actuel est bien beau -sur le papier du moins- mais il arrive trop tard. 


Il se pourrait bien que Washington prennent des airs de film catastrophe dans les prochains jours. 


Je poussais la porte du bar espérant y trouver chaleur, ce fut le cas. Je vins m'installer à un tabouret quand je vis un jeune homme sortir des toilettes, ensanglanté et torse nu. Je soupire, non seulement il était blessé, à moitié à poil -alors que dehors il fait plus froid qu'en Alaska- mais en plus il recommande un verre. Il n'avait pas plus urgent à faire non? Je ne sais pas se faire recoudre par exemple. De fait le barman sembla penser la même chose que moi, car, il refusa de le servir.


-  Il y a-t-il un médecin dans la salle? Non parce que visiblement ce jeune homme n'a pas conscience d'être blessé..


Dis-je un peu perplexe sur l'état du jeune homme peut-être était-il déjà trop bourré pour se rendre compte de son état.

Je suis assez vite éberluée de voir un médecin dans un cadre aussi peu stérile. Je ne dis cependant rien, il est médecin après tout, il sait ce qu'il fait -ou pas mais après tout j'ai fait ma BA, le reste ne me concerne en rien- Un truc me perturbe tout de même le jeune homme se fait recoudre à vif et n'a pas l'air de souffrir le moins du monde. Il est peut-être hyper résistant à la douleur, après tout qui sait? Je laisse le médecin faire, sans intervenir. Lorsque le jeune homme revint vers moi, pour me remercier. Je levais les yeux sur lui, genre attendait-il que je lui propose mon aide pour ses provisions durant la tempête qui était à deux doigts de nous exploser à  la tête ? Alors désolée mais non, je vais pas proposer mon aide à un gars qui se fait éclater un verre à la tronche parce que sa simple présence dérange. 

Je ne sais pas ce qu'il avait bien pu faire pour en arriver là mais j'avais une fille et il était hors de question que je traîne avec quelqu'un qui s'attire des problèmes si facilement.


- Je n'ai fait que mon devoir de citoyenne, puis j'aide quand je peux. Dis-je tout simplement.

Après tout c'était devenu obligatoire d'être serviable, de nos jours ici à Washington. C'était notre seul moyen de gagner du galon, ou du moins ne pas perdre de points de ne pas finir dans les bidonvilles. Je voulais la meilleure vie possible pour ma fille et rester au minimum dans la Caste 2, ce sera plus simple pour elle. 

Parlant de ma fille, mon téléphone sonna, la petite pleurait après moi et voulait que je vienne. Je n'avais même pas entamé mon verre mais je m'en fichais royalement. Je posais la monnaie sur le comptoir:


- Il y a de quoi payer mon verre et de quoi payer un taxi au jeune homme, appelez-lui il est à moitié ivre et blessé il ne faut pas qu'il rentre à pied.

Je m'adressais au Barman parlant du jeune homme qui venait de se faire recoudre. Le barman hocha la tête et je pris la direction de la sortie toujours au téléphone avec ma mère d'accueil:

-  Haylee, n'insiste pas je rentre ma fille me réclame je rentre point barre, oui moi aussi je t'aime, j'arrive d'ici quinze minutes.

Je poussais la porte du bar en sortis en la laissant se fermer derrière moi. Je pris  un taxi et partis en route pour retrouver ma fille chez ma famille d'accueil.