$ : 1669 Avatar : Millie Bobby Brown Crédits : mood & James & Moii Messages : 73 Inscription : 11/11/2019
Henna Sydänmaa I have a right to live...
Notre Renvez-vous...
Henna & Astrid
« La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. »
Ce matin est particulier. Je me suis réveillée toute seule, sans personnes autour de moi. J'ai d'abord été surprise de ne pas être réveillée par mon père qui cri quelque chose comme “Putain ! Mon café !” Ou quelque chose de plus cinglant… Non, la me suis réveillée toute seule dans une caravane vide. Cela fait plusieurs jours (deux ou trois…) que mon père ne me donne plus autant d'importance. Il ne me parle plus, il fait des choses lui-même… Comme si il ne voulait plus que je lui sois utile… Il continue de me rabaisser, mais c'est normal, je ne fais pas ce qu'il veut. Mais dans l'ensemble, cela change d'habitude. Loin d'être contente, je suis stressée. Qu'est-ce que je vais faire toute seule ? Qu'est-ce que je dois faire ? Je me lève pour regarder si mon père ne m'a pas laissé un mot, ce que je doute. Il n'y a rien… Je regarde autour de moi. Quelque chose de bizarre se passe… De très bizarre ! Il n'y a plus de vêtements de mon père au sol ! Je commence à chercher sous le canapé convertible et même dans la salle de bain, mais il n'y a rien ! Je panique, je regarde partout ou c'est possible de mettre des vêtements. Le stresse monte vite, très vite… Je regarde même dans la penderie ! Il n'y a rien … Les vêtements de mon père ne sont plus la… Il n'y a plus sa valise !
Mon père est parti, parti sans moi. Il m’a laissée, abandonné. Je commence à pleurer, je me laisse tomber sur le sol les mains devant le visage, me répétant que ce n’est pas possible. Comment je vais faire ?! Comment je peux m’en sortir toute seule ! Je cherche une solution à mon problème… Ou trouver de l’aide … La pisicologue ! Je relève la tête pour réfléchir. Je mets le nombre de doigts qu’elle m’avait montrée et le regarde le mur ou j’ai gravé les jours passés, demain… Demain je pourrai la voir… Mais qu’est-ce que je peux faire maintenant ? Je suis seule, toute seule… Sans lui… Sans lui que je voulais voir partir ! Je suis enfin seule ! Mes pleures se transforme en fou rire. Je rigole à m’en faire mal au ventre. Je laisse tout s'échapper de moi sans rien contrôler. Puis, une fois mes abdos bien douloureux, le me relève. Du ménage. Je veux changer des choses ici !
Ma journée a été remplie de ménage ce jour-là. J'ai secoué les draps, que j'ai lavé comme je pouvais en y mettant de la menthe pour éliminer (ou du moins essayer) l'odeur désastreuse que mon père y a laissé. J'ai lavé les vitres et ouvert les rideaux toujours fermés, j'ai lavé le sol et essayé de réparer le trou dans le mur de la douche… Avec peu de succès… J'ai vraiment essayée de changer l'atmosphère de chez moi. Ça n'a pas changé beaucoup de choses, mais c'est déjà mieux. Puis, je reste assise sur le lit, sans savoir quoi faire… Et si je marchais ? Bof … Une douche, une douche sans mon père qui me surveille ! Je peux faire ce que je veux maintenant ! Je marche jusqu'à la douche, semant mes vêtements sur mon passage. L'eau n'est pas très chaude et le trou dans le mur est encore bien présent, mais c'est la meilleure douche de ma vie. J'y passe un temps infini, jusqu'à n'y avoir plus d'eau chaude en fait … Je sors nue comme un vers, avant de m'enrouler dans une serviette sans trou. Je me couche sur le lit et m'endors en pleine après midi.
Je suis réveillée par quelque chose d'horrible. La voix de mon père…. Mon père … PAPA ?! Mais ... ? Je suis dans les draps, nue, il me regarde d'un air sévère… “Tu prends tes vêtements et tu te tires de la. Je ne veux plus te revoir. Jamais. J'ai une famille à élever et tu n'es pas dedans. Tu dégages de là, tu vas ou tu veux, mais je ne veux plus de toi ici.” Il avait dit tout ça d'un ton si froid… “TU DÉGAGES PUTAIN !” Je sursaute. Je sors du lit en vitesse, j'attrape mes vêtements, mon sac, ma veste et je me dirige vers la porte de la caravane, sous le choc. Il m'attrape par la nuque et me tire en arrière. “Que je ne te voie jamais plus dans le coin compris ?” Il serre ma nuque tellement fort que j'ai du mal à rester debout. “COMPRIS ?” dit-il plus fort. “Oui, monsieur” il sourit. “Pas si conne en fait ? Bon, dégage. Ma femme s'installe avec moi.” J'avance vers la porte, mes vêtements sous le bras, quand j'aperçois une femme, petite, blonde, au visage très fin et trop bronzé avec des vêtements désaccordé. Elle porte des talons rouges qui ont dû avoir l'air chic dans une autre vie… Mais ce qui attire mon visage, c'est son ventre rond. Elle va avoir un bébé. Je ne sais pas comment on en fait, mais papa m'a toujours dit qu'une femme avec un ventre si rond c'est qu'elle va avoir un bébé… Je passe sur les commentaire qu'il faisait… “Ouais, je suis sa nouvelle femme” dit-elle d'une voix nasillarde. “Alors, ne viens pas perturber notre bonheur !” Elle me montre sa main orange ou une bague défraîchis ou manque plusieurs pierres pends à un doigt trop fin pour tenir comme il faut. “Il s'est marié avec moi hier, alors ne viens pas nous emmerder avec tes problèmes de fille ratée. Ton père m'à tout dis, tu sais ! Il a tout fait pour toi et tu ne l'aides jamais, tu es la pire fille qu'un père si gentil puisse avoir !” Je n'écoute plus. Je sors dans le froid et je fais le tour de la caravane pour enfiler mes vêtements. Comment c'est possible ? Tout à l'heure j'étais une caravane à moi et maintenant je suis à la rue ? J'enfile mon pantalon avant de mettre mes chaussettes troués. Où je vais dormir ? Et puis… On est le matin … Je regarde autour de moi, le soleil se lève… J'ai dormi tout l'après-midi et la nuit ?! Je regarde le sol. J'ai mon sac, où j'ai rangée le couteau … C'est déjà ça.
Bon, il ne reste plus qu'à aller voir la femme, elle pourra peut-être m'aider… Je marche, la mort dans l'âme, toujours sous le choc de ce qu'il s'est passé en si peu de temps… J'arrive très vite au bâtiment… Enfin je pense que c'est ça… Il y a quelque chose de marqué, mais je n'arrive pas à lire ce que c'est … Je pousse un soupire en commençant à pleurer. J'entre dans le bâtiment et va vers une chaise sur laquelle je me laisse tomber en laissant mes pleures m'emporter.
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Posté Lun 20 Jan - 10:21
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Henna & Astrid
Les premiers rendez-vous d’Astrid ne sont pas programmés avant quelques heures encore, mais c’est pourtant très tôt qu’elle arrive au centre d’accueil pour mineurs ce matin-là. Quand elle entre, il n’y a personne hormis l’hôtesse d’accueil derrière son comptoir, mais ça ne dure jamais bien longtemps dans un endroit tel que celui-là. Les jeunes viennent souvent très tôt, même quand ils n’ont pas de cours ou de rendez-vous, simplement pour se retrouver dans un endroit au chaud avec d’autres jeunes de leur âge, un endroit qu’ils connaissent dans une ville qui ne leur donne pas la chance qu’ils espéraient en arrivant dans ce pays. La psychologue aime bien être là quand ils arrivent, parler un peu avec eux, les aider comme elle le peut, même si ce n’est pas grand chose. C’est ce qu’elle fait, après avoir salué l’hôtesse. Elle se rend jusqu’à la grande salle qui sert de réfectoire et vient donner un coup de mains aux bénévoles et employés qui sont déjà là, occupés à préparer les petits-déjeuners qui seront distribués aux jeunes qui se présenteront à l’heure de l’ouverture.
Quand elle sort du réfectoire, il est encore assez tôt et au premier regard, le hall lui semble complètement vide. Elle remarque la petite silhouette repliée sur une chaise un peu tardivement, mais aussitôt que son attention se pose sur elle, Astrid reconnaît le visage de l’adolescente qu’elle a rencontré récemment à l’extérieur de la ville. Elles sont censées avoir rendez-vous aujourd’hui, mais la psychologue ne s’attendait certainement pas à la trouver ici avant le début de l’après-midi. Mais puisqu’elle est là, après tout… Doucement, Astrid s’approche, un sourire doux au visage et s’arrête à un ou deux pas de la jeune fille. “Bonjour Henna,” salut-elle doucement, comme si elle avait peur de l’effrayer en parlant trop fort, “je ne m’attendais pas à te voir si tôt !” Peut-être à tort, Astrid n’est pas vraiment inquiète de la voir ici. Elles ont rendez-vous et du peu dont elles ont parlé la dernière fois, elle imagine sans mal l’impatience de l’adolescente à ce que cette entrevue arrive.
“Est-ce que tu as faim ?” demande-t-elle, plutôt que de l’inviter tout de suite à entrer dans son bureau. Elles auront tout le temps pour parler de tout ce qui inquiète la jeune fille, rien ne sert de se précipiter tant qu’elle n’est pas sûre que tout va bien. “On sert des petits-déjeuners dans le réfectoire, je suis sûre qu’on peut te trouver quelque chose qui te fera plaisir ! Suis-moi.” Après un dernier sourire, la psychologue se retourne et revient sur ses pas, guidant Henna vers la pièce dont elle vient tout juste de sortir. De l’autre côté des grandes portes, la pièce semble plutôt petite finalement, pleine de grandes tables et de chaises qui encombrent tout l’espace. Contre le mur du fond, plusieurs tables sont alignées sur lesquelles reposent tout ce qui constitue le buffet du petit-déjeuner : briques de jus de fruit, de lait au chocolat, gâteaux, pâtisseries, … Il y en a pour tous les goûts, même s’il est assez évident que la qualité n’est pas tout à fait au rendez-vous.”Prends ce que tu veux, vas-y !” invite Astrid alors qu’elle désigne le semblant de buffet d’un geste de la main. Tandis qu’elle laisse Henna se servir, elle s’installe à la table la plus proche et attend sagement que la jeune fille ne vienne la rejoindre. “Comment tu vas ? Tu as passé une bonne semaine ?”
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« La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. »
Comment ? Comment tout a pu déraper si vite ? Comment c'était possible. Mon père me laisse de plus en plus de liberté avant de disparaître pour revenir me mettre dehors… Qu'est-ce que j'ai bien pu faire ? Où je vais dormir ? Je suis recroquevillé sur une chaise, en pleure. Je lève la tête quand j'entends la pisicologue me dire bonjour. Je me retiens de lui sauter dans les bras. J'essaye de calmer mes pleures pour lui dire bonjour. J'hoquette un bonjour pas forcément très audible. Si tôt … J'essaye de me redresser pour être en face d'elle et pouvoir la regarder. Puis elle me demande si j'ai faim. Je suis prise de court. Est-ce que j'ai faim ? Oui… un peu. Mais la peur me tords le ventre. Je ne sais pas si je vais réussir à manger quelque chose… “ Je …” Je renifle “ Je n'ai pas d'argent” dis-je en suivant la jeune femme qui m'amène vers de grande porte.
La pièce est grande, enfin pour moi. Il y a des chaises partout. Je n'ai pas de souvenir d'être entrée dans une maison en dure. J'ai toujours vécue dans des cabanes ou des caravanes… le plafond est dur et assez haut, des lumières y sont installées au cas où on besoin. Dans la caravane, il y a deux lampes, au-dessus de la table, avec la banquette, la ou je dors et au-dessus de la plaque de cuisse. Sinon on ne voit rien une fois la nuit tombée. Contre le mur du fond, il y a une table plus longe, ou il y a des choses à manger et à boire. La jeune femme me dit de prendre ce que je veux… Je regarde la jeune femme, puis la table, encore une fois la jeune femme avant vraiment prendre le temps de regarder ce qui se trouvait sur la table. Une des victuailles à une forme de croissant de lune, doré. C'est vraiment à manger ? Je passe ma manche sur mon oeil droit pour enlever les larmes. “ Je peux prendre, c'est vrai ?” je pointe du doigt cette chose, mais la femme est déjà attablée. Elle m'a dit de prendre ce que je veux… Je pose une main dessus et le prend. C'est à la fois dur et moue, ça fait des miettes, comme le pain. Je prends une brique de jus que je ne connais pas, mais il y a le dessin d'une pomme, alors je fais confiance et une brique de lait au chocolat. Il y a tellement à manger ! Ils vont tout manger aujourd'hui ? Je prends autre chose, qui ressemble au premier, mais avec du chocolat, je crois … Je prends le tout et je vais vers la jeune femme qui m'attend à une table. Je m'installe et je pose tout ce que j'ai pris devant moi. En général avec papa on mange le matin ce qu'on a mangé le soir, quand j'en avais le droit. Elle me demande comment je vais, comment était la semaine. Je la regarde, je pousse un peu la nourriture et je pose mes bras dessus avant de lui dire : “ La semaine été bizarre… Au début, papa étre normal, mais après, il dire plus rien, me demande plus rien. J'étais presque libre. Mais, il est parti sans laisser ou il aller. Suis restée deux jours comme ça. Et ce matin, il est revient, avec une femme, en me dire que je devoir partir, qu'il s'est marié, qu'elle être enceinte. Elle a dire que… Comment elle dire ça ? Que j'étais “la pire fille qu'un père si gentil puisse avoir”. Il m'avoir jetée toute nue dehors avec mes vêtements et mon sac tout à l'heure et me voilà…” Mes larmes coule de nouveau. Je sais pas si je suis contente de ne plus l'avoir ou si je suis triste d'être toute seule. J'essaye de m'expliquer, mais je n'y arrive pas, je ne sais pas comment le dire. “ Je ne être plus triste de ne plus été avec papa, je vouloir partir depuis un moment déjà. Mais, je ne pas vouloir vivre dehors… Papa m'avoir dit très souvent que les filles dehors font des bébés pour vivrer. Je ne pas vouloir ça, pas moi.” J'essaye de me calmer, puis je regarde la brique, parce que j'ai soif, j'ai mal à la tête et au ventre, comme quand j'ai faim. Je regarde les deux briques devant moi. Papa achetait souvent des grosse brique comme ça, avec du liquide rouge très foncé qui ne sent pas bon. Papa coupe le bout et vers dans un verre, mais je n'en ai, je peux … Je soulève un côté de la brique de jus et la déchire avec mes dents pour pouvoir y boire. Le jus est bon ! on dirait de la pomme liquide ! Une fois que j'ai assez bu, je pose la brique et regarde la femme. “ Désolée, mais je n'avoir pas vous demander votre nom la dernière fois, c'est quoi ?” dis-je doucement, en essuyant mes larmes avec le sweat trop grand et raccommodé de toute part avant de renifler.
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Posté Sam 1 Fév - 21:51
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Henna & Astrid
D’abord concentrée pour bien comprendre ce que lui explique l’adolescente, le silence d’Astrid finit par devenir surtout horrifié. Elle sait, bien sûr, que la situation familiale d’Henna est très compliquée, mais ce que la jeune fille lui raconte maintenant, elle ne l’avait pas vu venir. Et un affreux sentiment de culpabilité vient s’ajouter à la boule d’angoisse et de colère qui pèse dans sa poitrine. Cet homme… Elle rêverait de pouvoir lui faire payer cher les abus qu’il a fait subir à cette enfant tout au long de sa pourtant courte vie. Hélas, elle n’en a pas le pouvoir et si elle impliquait les autorités dans cette histoire… Elle doute que ça fasse très plaisir à Henna. C’est malgré tout un sujet qu’elle garde dans un coin de sa tête et qu’elle se promet d’aborder plus tard avec l’adolescente, quand elle sera plus apte à considérer l’option et ses conséquences. Pour l’heure, Astrid se contente de poser sa main sur celle d’Henna, la caresse très doucement dans un geste qu’elle espère réconfortant et offre un sourire à la jeune fille. “Je suis vraiment désolée, Henna.” souffle-t-elle d’une voix douce. “Tu as bien fait de venir ici, on va s’occuper de toi je te le promets.” Et si elle doit se mouiller elle-même pour que cette jeune fille ait enfin droit à une vie un peu plus stable, alors elle le fera. Il y a forcément une solution pour aider Henna.
Un sourire attendri prend place sur ses lèvres quand elle observe l’adolescente se débattre avec sa brique de jus de fruit. Il est un peu tard pour ça quand Astrid lui enlève la petite brique des mains et retire la paille en carton accrochée dessus. “Regarde.” D’un geste ferme, elle enfonce le bout pointu de la paille dans le petit cercle argenté sur le dessus de la brique, même si désormais, elle est ouverte de l’autre côté et qu’il ne sert plus à rien d’utiliser une paille. Au moins, pour la prochaine fois, Henna saura. “Tu vois ? C’est très ingénieux, n’est-ce pas ?” Il n’y a pas de jugement dans sa voix, mais une pointe d’émerveillement un peu étrange venant de quelqu’un qui sait pourtant ouvrir une brique de jus de fruit depuis toujours ou presque. C’est surtout l’innocence d’Henna qui l’attendrit tellement. C’est incroyable, triste et douloureux d’une certaine façon, mais merveilleux aussi de tomber sur quelqu’un d’aussi innocent, d’aussi pur et simple. Le monde manque cruellement de personnes comme Henna, qui arrivent encore à le voir avec les yeux d’un enfant. “Je m’appelle Astrid.” répond-t-elle dans un sourire, quand l’adolescente s’inquiète de ne pas le lui avoir demandé plus tôt.
“Mange, d’accord ? Récupère un peu de forces, détends-toi, on s’occupera de tout le reste ensuite.” propose-t-elle, sans perdre de son doux optimisme. La journée risque d’être difficile pour Henna, mais il n’y a aucune raison qu’elle s’inquiète, car Astrid vient de se donner comme mission personnelle de l’aider. “Tu peux rester ici toute la journée, si tu veux et tu pourras dormir dans mon bureau si tu es fatiguée. Ensuite, je trouverai un endroit où tu pourras dormir ce soir et quelques jours, même, s’il le faut. Le temps qu’on trouve un endroit où tu pourras vivre pour de bon, des projets pour ton avenir.” Peut-être qu’elle ne s’attarde pas suffisamment sur le drame qui a déboussolé Henna ce matin, mais elle n’est pas de ceux qui pensent qu’il faut absolument se concentrer sur le négatif jusqu’à ce qu’il disparaisse. Ce n’est que très rarement comme ça que les choses se passent dans le monde réel. “Je sais que ce qui t’est arrivé ce matin est très difficile, mais tu dois le voir comme une chance. C’est un nouveau départ et cette fois, il n’y a que toi qui peux décider quelle direction tu veux prendre ! Qu’est-ce que tu voudrais faire ? Tu as une petite idée ?” C’est sûrement difficile d’imaginer l’avenir pour Henna, mais tout ce qu’Astrid espère, c’est qu’elle essaye enfin, maintenant qu’elle en a le droit.
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« La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. »
La femme est très gentille avec moi, je l'aime bien. Je la regarde avec un sourire, les larmes aux yeux. "Merci !" Après, j'essaie d'ouvrir la boîte de jus. Apparemment, déchirer le côté n'est pas la bonne façon. La femme prend la boîte et me montre un cercle argenté. Je pensais que c'était la pour faire joli, même si ce n'est pas très beau… La femme prend le tube accroché dessus et utilise la pointe pour percer le rond argenté. Je regarde ça avec de grand yeux, émerveillée par quelque chose qu'elle doit voir tous les jours. "Oui ! C'est très… Bien pour ouvrir plus vite. L'autre aussi a ça ?" dis-je plus pour moi-même. Je prends la boîte de chocolat et regarde dessus, il y a bien le même rond argenté. Je sourie en me touchant du doigt. C'est plus moue ! Je me demande si il y a la même chose sur les grosse boîtes… Je pose la boîte non troué à côté. "Je ne pas ouvrir maintenant, sinon plus bon. Ou en mettre partout si je bouger“. Je prend l'autre boîte, que j'ai ouverte avec les dents, pour rebaisser le côté ouvert pour pouvoir boire avec le tube. La femme s'appelle Astrid, c'est joli ! "Bonjour, Astrid“ dis-je avec un petit sourire.
J'essuie mes yeux, distraite de ma situation. Astrid me dit de manger, je regarde le tout avant de dire : "J'ai voir ça" je montre le croissant de lune et le truc lui ressemble. "Sur journal que papa utilisé pour le trou de la douche, à l'air bon !" Je commence par le plus petit, le croissant de lune. Je croque dedans avant de sourire "C'est cro bon !" Je continue de manger, assez rapidement en l'écoutant parler. Je peux rester ici la journée et me trouver un endroit pour dormir ?! Mais c'est trop bien ! Je reste stupéfaite. Pourquoi Astrid est-elle plus gentille que papa ? Je ne vais pas dormir dehors… Pas pour le moment en tout cas. Je lui fais un immense sourire, heureuse. J'hésite vraiment à lui sauter dans les bras. "J'ai beaucoup dormir hier… Mais je pouvoir aider !" Je n'en reviens pas. Astrid est trop gentille ! Des projets d'avenir. Je ne comprends pas bien ce que c'est.
Puis, ce que dit Astrid me fait ouvrir de grand yeux. C'est à moi de construire ma vie, d'en faire ce que je veux… Tellement de possibilités… Peut-être pas autant… Je ne parle pas bien, je ne sais pas lire ni écrire… Mais ce n'est pas grave ça… Je peux aller à l'école maintenant. Astrid à raison, c'est une chance ! Je vais choisir toute seule. Sans papa pour m'en empêcher ! "C'est quoi un projet pour l'avenir ?" Je passe la main dans mes cheveux. "Ce que je veux faire… Me couper les cheveux, aller à l'école. Je vouloir apprendre, lire, écrire, compter. J'ai besoin. Après… Je ne sais pas, un travail pour avoir une caravane, ou un maison. Préfère les murs en dur. Et peut-être aide les autres. Ça va être long. Mais je pouvoir, non ?"
Puis, j'attaque l'autre nourriture. Le plus gros. Je croque dedans, c'est bien du chocolat ! Je mâche un moment avant d'avaler et prendre un peu de jus avec le tube. Je continue de manger un manger un moment avant de relever la tête. "Papa déteste les mé-de-cins” dis-je en détachant les syllabes. “je ne pas bien savoir que c'est. Je crois que ça aider les gens, alors je veux être ça, pour quelque chose comme ça. Je vouloir aider." Après avoir fini de manger, je remarque les miettes sur la table. C'est toujours à manger. Je commence à les réunir en les poussant pour en faire un petit tas avant de les pousser sur le bord de la table pour les mettre dans ma main et les manger. "Vous avoir besoin d'aide ?" je demande avec un sourire.
(c) DΛNDELION
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Posté Dim 9 Fév - 14:32
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Henna & Astrid
C’est un vrai soulagement et un plaisir indicible de voir qu’Henna prend bien l’idée de construire sa vie par elle-même. Astrid se détend immédiatement en la voyant sourire et en l’écoutant s’exciter pour ce qui ne devrait être qu’une chose bien normale dans la vie de n’importe qui. Certains des projets d’Henna sont incroyablement simples, banales. Se couper les cheveux, il n’y a rien d'extravagant là-dedans, c’est même un peu ridicule au regard de tout ce que la vie peut offrir à cette enfant. Mais c’est facile, elles peuvent même régler ça aujourd’hui et avancer dans la bonne direction. Certains projets sont bien plus difficiles, comme devenir médecin par exemple. Ce n’est pas totalement impossible, mais forcément, peu importe la bonne volonté qu’elle y met, Henna ne pourra pas réaliser ce rêve en un claquement de doigts. Astrid la laisse parler et profiter un moment de pouvoir manger, rêver, se détendre et surtout penser à tout ce qui n’est pas son père et la vie terrible qu’elle menait jusqu’à aujourd’hui. Elle sourit toujours avec la même tendresse quand l’adolescente termine son petit-déjeuner et lui propose son aide. “Un projet d’avenir, ça veut dire avoir un rêve et faire tout ce qu’il faut pour qu’il devienne réalité. Comme de devenir médecin, par exemple, c’est un projet d’avenir.” explique-t-elle tout d’abord. Henna arrive à en avoir sans même comprendre de quoi il s’agit et c’est une petite victoire que la psychologue tient à souligner dès maintenant.
“Pour commencer, on va aller dans les toilettes et je vais te couper les cheveux, d’accord ?” propose ensuite la jeune femme. Elle coupe parfois les cheveux de Noah elle-même, mais ne s’est jamais essayé aux cheveux d’une fille. Ça risque d’être une sacrée expérience, qu’Astrid espère de tout son coeur ne pas rater complètement. Il n’y aurait rien de pire que d’assombrir cette belle journée par une coupe désastreuse. Car il faut que ce soit une belle journée, Astrid y tient tout particulièrement. “Ensuite… On verra ce que tu peux faire. J’ai quelques rendez-vous dans la journée et malheureusement il n’y a rien où tu puisses aider là-dedans, mais peut-être que quelqu’un d’autre au centre pourrait avoir besoin de toi !” Elle ne se fait pas trop de soucis à ce sujet, quelqu’un voudra bien passer un peu de temps avec Henna pour l’occuper pendant qu’Astrid verra ses patients, c’est évident. “Allez, viens !” invite-t-elle avant de se lever pour emmener Henna avec elle jusqu’aux toilettes des femmes, non sans avoir récupéré sa propre chaise au passage.
Quand elles entrent, Astrid pose la chaise au milieu de la pièce, face aux nombreux miroirs et lavabos qui s’alignent contre le mur et fait signe à Henna de s’installer. “Je vais chercher des ciseaux, je reviens.” informe-t-elle. Elle presse l’épaule de l’adolescente avant de quitter la pièce pour aller récupérer une paire de ciseaux dans son bureau. Ils ne sont pas fait pour cette tâche, mais c’est mieux que rien et beaucoup plus simple pour le moment. Et si vraiment, Astrid lui fait une tête affreuse, elle se promet de l’emmener chez un vrai coiffeur après le travail. Quand elle revient dans les toilettes, il ne s’est pas écoulé plus de deux ou trois minutes. Son sourire revient aussitôt qu’elle prend place derrière Henna et l’observe dans le miroir. “Comment tu veux les couper ?” demande-t-elle, déjà armée et prête à exécuter les ordres.
“Comme je te disais la dernière fois qu’on s’est vues, tu peux prendre des cours ici pour apprendre à lire et écrire.” explique-t-elle ensuite, alors qu’elle se lance dans l'exécution de sa grande mission de coiffure. “Il faut que tu apprennes le minimum avant de pouvoir t’inscrire dans une vraie école, pour ne pas être en retard par rapport aux autres. Ensuite, quand tu seras capable de suivre les cours et d’apprendre des choses plus difficiles, tu pourras aller à l’école et étudier tout ce que tu veux ! Mais il faut que tu saches que devenir médecin, c’est très difficile.” C’est le passage le plus compliqué de toute cette conversation. Astrid ne veut pas briser les rêves d’Henna alors qu’ils sont tout juste formulés. Elle ne veut pas non plus que l’adolescente se retrouve écrasée par le poids d’un projet que très peu parviennent à mener à bien. “C’est très dur, même pour les gens qui parlent très bien l’anglais et sont très bons à l’école. Et les études durent plus de dix ans. Tu pourras peut-être y arriver, ça demande beaucoup de travail, mais ça ne veut pas dire que c’est impossible !” nuance tout de même la jeune femme. “Mais, il faut que tu te prépares à ce que ne soit pas faisable, finalement. Et que tu penses à d’autres choses, peut-être. Si tu veux aider les autres, il y a plein de façon de le faire et qui demandent des études moins difficiles. Moi par exemple, je ne suis pas un médecin, mais les gens pensent souvent que si, je fais presque le même travail que les médecins qui soignent la tête, je n’ai juste pas le droit de prescrire des médicaments ! Et puis ici, il y a plein de gens qui aident sans être médecins non plus. Tu pourrais te servir de ton expérience pour accompagner d’autres jeunes qui sont tous seuls vers une vie plus heureuse par exemple. Ça t’inspire quelque chose ?”
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« La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. »
J'ai fait un projet d'avenir sans même savoir ce que c'était. Quand Astrid me le dit, je lui fais un grand sourire, bouche ouverte. Je dois ressembler à une petite fille comme ça ! Mais qu'importe ! Puis, elle me dit qu'elle va me couper les cheveux dans les toilettes. Je suis tout excitée ! D'habitude, papa les coupes avec son couteau quand il en marre de les voir trop long. Je vais pouvoir choisir la taille cette fois ! Heureuse, je veux courir jusqu'au toilette, mais je ne sais pas où elles sont… " D'accord" dis-je quand elle m'explique que je ne pourrais pas l'aider dans son travail. Mon sourire ne s'efface pas, si ce n'est pas elle qui a besoin d'aide, c'est une autre personne, il y a toujours quelque chose à faire ! " Je pouvoir aider n'importe, peux faire n'importe quoi pour aider." j'ajoute avec un sourire. Puis elle me dit de venir pour aller au toilette avec elle. Je saute de ma chaise avec un grand “Merci !” Je reste difficilement tranquille à ses côtés.
Une fois dans la pièce, elle met la chaise devant les miroirs avant de me dire qu'elle va chercher des ciseaux. Elle va me couper les cheveux avec des ciseaux ! Rien que pour les petites choses, ma vie change déjà ! Je sens la pression de sa main sur mon épaule. J'aime ça, j'aime beaucoup les contacts, plus que je ne le pensais. Une fois qu'elle a quittée la pièce, je me retrouve seule devant les miroirs. Je reste là, à me fixer. Je me suis rarement vue dans un miroir. Papa l'enlevait tout temps. Je me lève et je m'approche pour me regarder de plus près. J'ouvre la bouche, fais les gros yeux, des grimaces. Je commence à regarder mon corps dans le miroir, curieuse de ce à quoi il semble. Je regarde mes yeux, mes cheveux… Ils sont longs, il arrive à mi-dos, de façon très inégale. Je ne sais pas si je me trouve belle ou pas. Peut-être avec d'autres vêtements… La porte s'ouvre et Astrid entre. Je retourne m'asseoir sur la chaise avec un sourire. "Au…" Je me rends alors compte que je ne sais pas comment ça se dis, ou si je l'ai su, je l'ai oubliée… "Là" dis-je en montrant mon épaule. " Plus haut là, pas très " je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre… Papa n'aime pas les femmes avec les cheveux trop longs ou trop court, mais maintenant je peux faire ce que je veux !
" Oui, je vouloir apprendre ici pour aller à l'école après. C'est très dur ? Ce que je vouloir, c'est aider. C'est quoi les travail pour ça ?" je l'écoute parler en regardant les mèches de cheveux tomber. " C'est beaucoup 10 ans ?" Aider les jeunes… Les jeunes comme moi, comme elle m'aide… C'est une très bonne idée ! " Oui, comme vous aidée moi ! Je pouvoir apprendre à faire la même ? Ça être génial ! Mais j'avoir du travail pour arriver à ça. Je doive changer de vêtements. Y sont trop grands…" dis-je en tirant sur le sweet-shirt. Il est troué, trop grand, délavé et détendu. J'ouvre des yeux ronds. " J'oubliée mon truc pour réparer mon pull !" comment je vais réparer mes affaires ! " Astrid, ça va être dur ? Avoir une vie à moi. Et… Ça coûter de l'argent pour aller à l'école, je n'ai rien… Il y a des travails pour les gens qui n'ont pas allé à l'école ? Je pouvoir faire le ménage ici si vous avoir besoin. J'avoir fais ça chez papa !" Plus je vois les mèches tomber, plus je suis contente. Une nouvelle vie. Je ne pense pas que papa va me manquer. J'ai tellement de gens à connaître, tellement de choses à faire, de gens à aider, à aimer, tellement de choses à voir !
(c) DΛNDELION
Posté Mer 12 Fév - 15:08
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Henna & Astrid
Comme elle peut, Astrid essaye de se concentrer à la fois sur la conversation et sur la tâche hautement importante de couper correctement les cheveux d’Henna. C’est plutôt difficile de faire ça bien avec des ciseaux de bureau, mais elle met vraiment beaucoup de soin dans son projet d’obtenir quelque chose de droit et de correct. Elle est donc assez distraite en ce qui concerne la conversation de l’adolescente, qui continue de s’interroger sur ce qu’elle peut faire de son avenir. “Je crois que si tu te donnes du mal et que tu travailles, tu pourras faire un métier qui te plairas beaucoup sans que ce soit difficile. Tu peux devenir infirmière ou travailleuse sociale comme on fait ici. Ce sont des études beaucoup plus courtes.” Elle n’a en revanche aucune idée de comment expliquer simplement ce que représentent dix années d’études. “Toi, tu as quel âge ?” demande-t-elle, un peu honteuse à l’idée qu’elle ait pu ne jamais lui poser la question ou, pire encore, ne s’en souvient pas. “À vue d’oeil, je dirais que tu as plus de dix ans, donc ça fait au moins une bonne partie de ta vie ! Presque tout, en fait. Mais avant de devoir faire ces dix années d’études, tu dois aller au collège et au lycée, ça fait encore plus long, plus que ton âge !”
Elle retire quelques mèches de cheveux des épaules de l’adolescente et lève les yeux sur son reflet dans le miroir, alors qu’Henna parle de ses vêtements. C’est vrai qu’ils n’ont pas l’air soignés et à sa taille comme ils le devraient, mais pour la psychologue, ce n’est qu’un autre de ces détails qui seront très simples à régler. “Peut-être que tu pourrais te trouver de nouveaux vêtements.” propose-t-elle, sans promettre ni forcer. Elle n’est pas sûre de ce qu’elle peut se permettre ou non avec l’adolescente. Pour une autre patiente, elle voudrait aider sans s’impliquer personnellement, mais avec Henna, elle se sent presque incapable de rester en dehors de sa vie et de n’être qu’un soutien moral. Elle doit déjà lutter pour ne pas ramener la jeune fille chez elle dès maintenant, lui offrir un endroit où se reposer, l’emmener chez le coiffeur ou faire les boutiques… Ce n’est pas son rôle de faire ça, elle peut conseiller et aider Henna, mais pas devenir sa mère juste en claquant des doigts.
Finalement, parler de travail et d’études est bien plus simple et c’est avec plaisir qu’Astrid laisse l’adolescente changer de sujet. “La vie n’est jamais facile, Henna.” murmure-t-elle tristement, quoi qu’un sourire reste timidement au coin de ses lèvres. “Tout le monde ne voudra pas toujours te laisser ta chance et parfois, même en essayant très fort, on ne réussit pas. Mais tu ne seras jamais toute seule, tu pourras toujours venir ici si tu as besoin d’aide et au fil du temps, je suis sûre que tu te feras plein d’amis et que tu auras une très belle vie, assez belle pour te sentir heureuse même dans les moments difficiles.” Elle ne se fait pas tellement de soucis pour cette jeune fille qui lui semble trop courageuse pour se laisser abattre. Elle a déjà vécu l’Enfer, comparé à la vie de la plupart des gens, et elle reste pleine de joie de vivre malgré tout. “Pour un travail, tu pourras trouver oui ! Sans diplôme, ça peut être difficile de convaincre des gens de te donner du travail, mais si tu montres que tu es motivée et que tu veux apprendre, ça ira pour toi !”
D’une main, Astrid replace les cheveux sur la tête d’Henna et lui offre un grand sourire. Ça la change beaucoup, cette coupe et ce n’est probablement pas parfait, mais la psychologue a l’impression de s’en être plutôt bien sortie pour lui donner ce qu’elle voulait. “Alors, tu en dis quoi ? C’est joli, non ?” Elle bouge pour venir se placer à côté de la jeune fille et bouge encore ses cheveux jusqu’à trouver quelque chose qui lui convient. “Je vais t’emmener voir le directeur du centre, d’accord ? Il pourra te dire qui aider ou quoi faire, te présenter l’endroit et les gens qui y travaillent. Et quand tu voudras, tu pourras demander à ce qu’on t’accompagne à mon bureau pour qu’on passe un petit moment ensemble. Ça te convient ?” Il faut bien qu’elle voit ses autres patients, ceux qui ont pris rendez-vous et qui vont finir par arriver, même si elle aimerait autant passer le reste de la journée à trouver un moyen d’installer Henna dans un endroit confortable. Toute seule, elle ne voit pas comment s’y prendre de toute façon, ce n’est pas vraiment dans ses cordes de gérer tout ça.
$ : 1669 Avatar : Millie Bobby Brown Crédits : mood & James & Moii Messages : 73 Inscription : 11/11/2019
Henna Sydänmaa I have a right to live...
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Henna & Astrid
« La croyance que rien ne change provient soit d'une mauvaise vue, soit d'une mauvaise foi. La première se corrige, la seconde se combat. »
Devenir infirmière, travailleuse sociale… Je ne sais pas vraiment ce que c’est, mais apparemment, il y en a ici. Tout en continuant de regarder mes cheveux tomber, je réfléchis à ce que je peux faire, maintenant. Je n’ai pas peur de devoir apprendre, tout apprendre maintenant. Je veux le faire et je pense que j’y arriverai. “Infirmière… Comme les médecins ?” Dix ans de travaille. Je ne sais pas du tout ce que c’est… Astrid me demande mon âge… “Je ne pas être sûr. Papa dire que j’ai 16 ans. Mais je n’avoir rien pour dire que c’être vrai… Ça ne pas me faire peur. C’être très beaucoup, mais c’être pas grave. Je dois faire pour arriver. J’avoir plus peur de ou dormir, comment manger. J’être près pour y aller.” dis-je d’un ton convaincu. Je ne sais pas si ce que je veux faire maintenant le sera aussi plus tard. Puis je parle de mes vêtements. J’ai toujours les mêmes depuis longtemps. Je dois recoudre les trous au fur et à mesure. Ils sont délavés, trop grand et vraiment pas beau ni assez chaud. Elle me dit que je pourrais en trouver des nouveaux. Je souris en la regardant. “Je pouvoir trouver en couleur . J’aimer les couleurs ! Mais je ne pas les connaître toutes… J’aimer les couleurs du soleil !”
Je baisse les yeux en réfléchissant à mon future. Aller à l’école ne me dérange pas, c’est même le contraire, je veux le faire ! Je veux apprendre ! Je veux pouvoir vivre toute seule et faire ce que je veux quand je le veux ! Mais je sais que l’argent ouvre toute les portes. C’est bien la seule chose que papa m’a apprise. Avec l’argent, on à ce qu’on veut. Papa me disait qu’on pouvait acheter des femmes pour une nuit. C’est fameuse nuit ou je devrai sortir … Mais il y a forcément quelque chose de mieux à faire avec cet argent ! Je fais part à Astrid de mon inquiétude. J'espère pouvoir réussir, je n’ai rien. En écoutant Astrid, je relève le regard. Elle à raison. Je n’ai peut-être pas de vêtements, ou de maison, ni d’argent. Mais je ne serai pas seule. Je ne sais pas si ca sera assez pour toute ma vie, mais aujourd’hui, c’est beaucoup plus que ce que je n’ai jamais eu ! La vie est dure oui, je l’ai vu avec papa. Et même si on ne me laisse pas ma chance, je la prendrai quand même. Si je n’y arrive pas, je travaillerai encore plus fort ! Je ne veux pas rester ici ! Je veux une vraie maison, un vrai travail et un jour être peut-être avec quelqu’un ! Mais je vais un peu vite là. “J’avoir arrivé !” dis-je avec un grand sourire. “Merci !” dis-je avec un grand sourire. Je sens Astrid remettre en place mes cheveux, elle me fait un grand sourire auquel je réponds avec plaisir. Je regarde alors ce qu’elle à fait de mes cheveux avec un grand sourire. Elle continue de bouger mes cheveux. Je suis sans voix. “mais … J’être jolie ! Papa dire que personne ne vouloir de moi ! Mais j’être jolie ! Non ?” dis-je avec étonnement. “Merci beaucoup !” dis-je en sautant de ma chaise pour l’entourer de mes bras. Je la serre contre moi. Je suis tellement contente ! Je recule un peu, les larmes aux yeux. “C’être parfait”
Après tout ça, elle veut m'emmener voir le directeur du centre. J’espère que tout ira bien … Il doit me montrer qui aider. Je lui fais un signe de tête affirmatif en continuant de me regarder dans la glace. Puis, je me détourne du miroir pour me pencher vers le sol. Je commence à récupérer mes cheveux au sol. Ça me fait bizarre de voir mes cheveux par terre. Je suis contente, elle à vraiment coupé mes cheveux super bien ! Mais j’ai quand même un pincement au cœur. Je ramasse tout ce que je peux et regarde la poubelle. J’y apporte mes cheveux avant de m’arrêter devant. Je récupère une mèche de cheveux avant de jeter le reste. Je fais un nœud au milieu pour pas qu’ils s’éparpillent. JE me retourne vers Astrid et lui dit : “Je garder un peu, pour souvenir. Je ne pas vouloir oublier ce jour. C’être le premier jour bien.” Je la suis dans les couloirs. J’ai beau savoir que je pourrai revenir la voire. Je n’ai pas envie d’être toute seule, sans elle. Je ne lui dit pas, évidemment, je n’ai pas envie de m’imposer. Elle travaille. Elle a déjà prit beaucoup de temps pour moi. “Je pouvoir te revoir quand ?” dis-je d’une petite voix.
(c) DΛNDELION
Spoiler:
Désolé du retard !!!
Posté Lun 2 Mar - 19:17
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Henna & Astrid
Henna semble ravie de sa nouvelle coupe et même si Astrid aurait pu faire mieux, elle ne peut s’empêcher de sourire aussi largement que l’adolescente en la voyant découvrir son nouveau visage. Le moment est tellement joyeux que même les paroles plutôt déprimantes de la jeune fille n’arrivent pas à effacer le sourire de la psychologue. Elle ressent toujours une haine assez profonde et inattendue pour l’homme qui a bien failli détruire la vie de sa propre fille, mais refuse de le laisser gagner, de gâcher encore plus cette journée qui est censée être la première d’une nouvelle vie heureuse pour Henna. “Bien sûr que tu es belle !” lance-t-elle joyeusement, alors que l’adolescente se jette sur elle pour la prendre dans ses bras. Astrid répond à son étreinte sans trop réfléchir, un peu triste malgré ce moment heureux, déçue de ne pas pouvoir en faire plus pour cette enfant qui mérite qu’on lui offre le monde.
Quand l’adolescente s’éloigne, il est bien difficile d’ignorer les larmes dans ses yeux, mais sachant qu’elles ne sont pas là par tristesse, Astrid essaye tant bien que mal de ne pas s’y arrêter. Au contraire, même, elle essaye de continuer à positiver en expliquant le projet du jour à Henna. Si la psychologue regrette un peu de ne pas pouvoir passer cette journée avec l’adolescente, elle n’en montre rien et fait plutôt en sorte d’afficher un air enjoué et positif. Comme le souligne Henna, cette journée marque le début d’un grand changement pour elle et il est hors de question qu’Astrid vienne assombrir ce moment avec ses sentiments personnels. Elle n’a pas eu tant de mal à se détacher d’un patient depuis très longtemps et n’a sûrement besoin que d’une chose : prendre un peu de recul pour se remettre les idées en place. C’est exactement ce qu’elle compte faire dès qu’elle aura accompagné Henna jusqu’au bureau du directeur du centre. “On pourra se revoir dans l’après-midi si je n’ai pas trop de travail, ou bien… Je passerai te dire au revoir ce soir avant de rentrer chez moi, quoi qu’il arrive. Et on se croisera très souvent si tu reviens par ici !” promet-elle. Il n’y a rien de mal à ce qu’elle veuille apporter une forme de stabilité à l’adolescente, n’est-ce pas ? C’est important dans cette période de transition intense qu’elle sache qu’il y a au moins un adulte vers qui elle peut se tourner. “Je vais te donner mon numéro de téléphone, comme ça tu pourras m’écrire ou m’appeler si tu as besoin de quelque chose et qu’on n’arrive pas à se croiser ! Tu pourras utiliser le téléphone de quelqu’un ici si tu lui demandes.”
“Allez, on y va !” décide-t-elle finalement, alors qu’elle sort des toilettes avec l’adolescente. Avant de foncer jusqu’au bureau du directeur, elle fait un détour jusqu’au sien. “C’est ici que je suis quand je travaille, si tu as besoin de me voir.” informe-t-elle à Henna alors qu’elle ouvre la porte de la petite pièce et va jusqu’au bureau pour récupérer une petite carte de visite dans son sac à main, qu’elle donne ensuite à la jeune fille. “Mon numéro est là. Ne t’en fais pas, si je ne réponds pas tout de suite c’est sûrement que je suis avec un patient.” La carte remise à Henna, la porte de son bureau de nouveau close, Astrid se remet en marche et guide l’adolescente jusqu’à un autre bureau, à l’étage supérieur. Elle laisse la jeune fille attendre dans le couloir quelques minutes, le temps d’expliquer au directeur la situation et quand elle ressort après cinq minutes, elle force un nouveau sourire radieux sur ses lèvres. “Il t’attend et il est impatient de te rencontrer ! Et il veut bien que tu travailles un peu ici et que tu restes le temps qu’on trouve un endroit où tu pourras vivre pour de bon. Tu verras, je suis sûre que tu vas te plaire ici.” Elle hésite une seconde, mais fait finalement un pas vers l’adolescente pour la serre rapidement dans ses bras. “Tout va bien se passer, je te le promets.” souffle-t-elle à son oreille juste avant de s’éloigner. Elle ne sait pas trop comment elle va se débrouiller encore, mais elle fera en sorte que ce ne soit pas qu’une promesse en l’air. “On se revoit tout à l’heure !” ajoute-t-elle en guise d’au revoir.
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