Les gens ne se rendent pas compte à quel point c’est difficile d’être à la tête de tout un réseau de rébellion quand on a seulement vingt-six ans et qu’on doit aller en cours en plus de ça. Matt fait ça avec tant de grâce que ça peut sembler facile vu de l’extérieur, mais non. Non, non, non. Surtout pas quand les quelques personnes qu’il parvient à recruter pour l’aider se mettent à le ghoster du jour au lendemain. C’est tellement 2020 de faire ça. En 2083, un homme est en droit de s’attendre à un peu plus de respect, non ? Surtout quand l’avenir de tout un district est en jeu, des milliers de gens, la liberté dans son essence même ! Ce Charlie Miller n’est qu’un malotru et Matthew ne le laissera pas s’en sortir comme ça ! Il s’est engagé dans ce combat, il va le mener, parole de Matt !

Bien sûr, ce serait plus simple s’il commençait par répondre au téléphone, mais puisqu’il s’y refuse, Matthew a décidé de sortir les grands moyens et marche actuellement en direction de l’appartement où le fils du Président habite avec son mec ou Dieu sait ce qu’est ce type avec qui il traîne tout le temps et qui ne parle jamais. Franchement, Matt l’a accepté dans le groupe pour avoir Miller, fin de l’histoire. Il a préparé sa petite attaque avec soin et a attendu patiemment qu’il soit suffisamment tard pour être sûr que Miller sera chez lui. Enfin, un étudiant avec des responsabilités est souvent chez lui à vingt-deux heures, mais Matt a l’air de croire que tout le monde fait comme lui donc…

Derrière la porte de l’appartement, il se racle la gorge, replace ses cheveux, ses lunettes, ses vêtements, puis frappe trois coups secs pour bien montrer qu’il n’a pas l’intention de se laisser faire. Son assurance retombe un peu quand la porte s’ouvre et qu’il fait face au petit-copain, justement. Ce n’est pas que le type l’impressionne, loin de là, juste qu’il y a un monde entre ce qu’il se dit dans sa tête et la réalité. “Euh, salut. Je cherche Charlie ?” Il se racle de nouveau la gorge quand il réalise que ça ressemble plus à une question qu’à une demande qu’on ne doit pas pouvoir lui refuser et reprend, un peu plus ferme. “Je cherche Charlie. Je suis Matt. Matthew ? On s’est déjà vu quelques fois.” Le bon côté, c’est qu’il a quelques secondes devant lui pour retrouver toute son assurance avant que le fils du Président ne se tienne face à lui !

Après plus d’un mois d’absence à retourner tous les bidonvilles, toutes les clinique, tous les endroits ou il aurait pu finir, j’avais fini par accepter le fait que peut-être Charlie ne voulait plus me voir. J’avais alors ressassé tous les moments ou j’avais été insistant, ou je l’avais poussé hors de ses limites, j’avais même fini par penser que je n’aurais jamais dû essayer de lui faire arrêter la cigarette. Mais je l’aimais, et j’avais longtemps pensé que cela suffirait. Au début de la semaine, j’avais finalement eu des nouvelles, il n’était pas mort au moins, mais il voulait faire annuler notre mariage. Effacer d’un simple revers de la main ce que nous étions. Alors oui, on était bourré, on aurait jamais du, pas en ce connaissant aussi peu, mais il aurait pu m’en parler, il aurait pu ne serait-ce qu’essayer. Il aurait pu me prévenir et peut-être que je n’aurais pas de nouveau cherché à le trouver à le contacter simplement car je trouvais ça injuste et que je n’étais pas d’accord. Il ne m’aimait peut-être pas, ou plus… Dans tous les cas Charlie était assez doué dans la disparition et bien plus encore pour effacer quelqu’un de sa vie. J’avais simplement fini par recevoir un : S’il te plait, signe. Simple, mais terriblement efficace et douloureux.

Mais je ne pouvais pas, pas vrai ? Il fallait se battre non ? C’était ce qu’on faisait quand on tenait à quelqu’un, du moins c’était ce dont je m’étais convaincu. Ce soir, alors que j’ignorais encore une fois ou il était et les papier sur mon bureau, j’étais en train de prendre des notes sur un livre de médecine au programme et qu’on devait apprendre presque par coeur pour pouvoir passer un examen. J’étais pas vraiment concentré et c’est sans sursauté que j’entendis quelqu’un frappé avec détermination à la porte de la coloc. Un instant j’eus un espoir, ça pourrait être Charlie, il pouvait revenir, mais lorsqu’après m’être levé et avoir ouvert la porte je découvris quelqu’un d’autre, cette espoir s’envola. Lui aussi cherchait Charlie, comme quoi il n’avait peut-être pas fait qu’un trait sur moi, mais bien sur tout ce que j’avais pu faire dans sa vie.

Matt donc, je le connaissais, enfin pas vraiment, je connaissais son prénom et j’avais déjà plusieurs fois poussé Charlie vers lui car j’avais l’impression qu’ils avaient des intérêts communs, mais c’était tout. Ne réfléchissant pas vraiment, je le fis rentrer avant de me demander ce qu’il pourrait bien se passer maintenant que j’avais fait ça et qu’au final, il n’avait aucun intérêt à rester, « Je me souviens très bien. » répondis-je simplement avant de me faire envahir par la gêne, « En fait je sais pas pourquoi je t’ai fait rentrer… Charlie n’est plus là, en fait j’ai plus de nouvelle de lui depuis des semaines. » évitant peut-être de signifier qu’il voulait mettre fin à mon mariage, je repris, « Je pensais que c’était que moi qu’il ghostait, mais visiblemen pas. » ajoutais-je dans un rire un peu triste, « Je peux peut-être te donner des adresses, mais je l’ai pas trouvé en y allant. », donc très peu de chance qui lui aussi y arrive, mais l’on ne savait jamais non ?

Sans dire un mot - pour changer - le petit-copain probablement muet invite Matthew a entrer dans l’appartement, ce que ce dernier s’empresse de faire. Se faisant, un sourire s’installe confortablement sur ses lèvres : c’est une première victoire, il a réussi à pénétrer dans l’antre de sa proie, où Charlie Miller ne pourra pas lui échapper ! Enfin, du moins, c’est ce dont Matt se félicite dans l’intimité de ses pensées, mais quand il découvre enfin que le petit-copain n’est pas du tout muet, il apprend aussi que Charlie n’est pas là. Son sourire disparaît si vite que ça en devient presque impressionnant. “Oh…” trouve-t-il à répondre, perdant visiblement l’usage de la parole à son tour. Le petit-copain continue de s’expliquer quelques secondes, mais Matt n’écoute pas avec tellement d’attention, trop occupé à aller se laisser dans le canapé où il prend sa tête entre ses mains et essaye de ravaler sa déception. Il était tellement sûr de pouvoir enfin mener à bien une action concrète jusqu’à son terme !

Il réfléchit en silence une bonne minute avant d’essayer de se reprendre, relevant les yeux pour chercher le petit-copain du regard. “T’es sûr qu’il n’est pas mort ?” s’inquiète-t-il, l’ombre de la panique palpable dans sa voix. Ce serait la pire chose qui puisse arriver, que finalement Liam Miller ait décidé de mettre fin à la menace de son fils en le faisant tout bonnement supprimer ! Peut-être que tout ça tient plus du fantasme d’un film d’espionnage dont Matt serait le héros, mais franchement on vit dans un monde tellement troublé que l’idée ne lui semble pas si folle. Les assassinats liés aux agendas politiques ont toujours existé dans l’Histoire. Matt voit mal quel genre de menace réelle pouvait représenter Charlie Miller, mais ça ne le surprendrait qu’à moitié d’apprendre que c’est ce qui s’est passé. Après tout, c’est le seul enfant biologique du Président, il est réputé à D.C pour ses petites actions de rébellions, pas dangereuses, mais qui peuvent faire réfléchir… Il représente une menace idéologique, précisément la raison pour laquelle Matt tenait tellement à l’enrôler au PRP.

“Il t’a dit quelque chose avant de disparaître ? Peut-être qu’il comptait faire quelque chose pour se soulever contre son père ?” continue Matt, plus motivé que jamais à découvrir le fin mot de cette histoire. Tant pis s’il n’arrive pas à avoir Charlie dans ses rangs, il peut quand même exploiter son assassinat parfaitement injuste et révoltant comme un symbole de son combat ! “Il a laissé des affaires avant de disparaître ? Si tu pouvais me laisser regarder… Je ne veux pas te créer de problèmes, bien sûr, mais si quelqu’un a fait assassiner Charlie Miller, on ne peut pas rester là assis sans rien dire ! On doit le faire savoir à toute la ville, on doit réagir et exiger réparation ! Je serai là pour te soutenir dans ce combat, tu verras le petit-copain muet éploré ça fera vraiment bien dans les médias. Je connais un journaliste indépendant qui a une petite notoriété en ville, il peut peut-être nous écrire un article pour faire parler de cette injustice !” D’accord, Matt s’emballe légèrement et il n’est pas vraiment sûr de pouvoir convaincre Finnik de l’aider, mais il ne se rendra pas sans se battre.

”Oh”, c’était tout ce que notre histoire, sa fin, méritait au final. M’asseyant finalement non loin de lui, je l’écoutais délirer, partir du principe qu’il était peut-être mort, qu’il avait du me dire quelque chose, donner un plan pour se soulever contre son père. Il voulait voir ses affaires, il voulait fouiller, car il était persuadé que Charlie venait de se faire assassiner et qu’on ne pouvait pas rester là sans rien faire. Toute la ville devait savoir que mon petit amis était mort, il voulait me soutenir dans ce combat, il voulait me faire passer dans les médias, il voulait parler de ça et… « Mari… Ex Mari. » soufflais-je alors pour le corriger. Je n’avais jamais été le petit ami de Charlie, on s’était marié presque aussitôt et c’était à l’origine de tout, de définitivement tous.

« Il n’est pas mort, sinon il n’aurait pas demandé à faire annuler le mariage. », ou quelqu’un imitait très bien son écriture. Non, aussi romantique cela aurait pu t’être, Charlie était juste parti. La journée n’avait rien eu de spéciale, j’avais pu me la passer en boucle, repenser à chaque instant, il avait juste disparu, comme si il n’avait jamais existé et que nous n’avions finalement rien à partager. « Charlie avait pas l’ambition que tu lui portes... » finis-je par souffler, pas sur que ça aide, mais quelque part, la colère que j’avais contre l’homme m’animait encore trop pour que je lutte, pour que j’ignore ses défauts, combien ce n’était jamais facile. « Je parlais pas car je voulais qu’il se batte, c’était pas juste d’être renié comme ça, mais sans moi il aurait même pas su passer vos petites épreuves. », il avait échoué, c’était moi qui avait trouvé, « Je pensais que tu pourrais l’aider... », mais j’avais eu tort visiblement.

« Charlie a souvent fui, je crois juste qu’on lui en a trop demandé. », qu’il fallait qu’il change, qu’il soit peut-être différent et il n’en était pas capable. Il avait simplement explosé en plein vol. « Il reviendra peut-être, mais ne fait pas courir la rumeur qu’il est mort, ne plus exister pour son père c’est déjà assez. », pourquoi je le protégé encore ? Pourquoi c’était si important ? J’avais l’impression d’être stupide et pourtant, je ne pouvais pas renoncer à le protéger. Si j’allais devoir lui dire adieu, je ne pouvais pas le poignarder dans le dos.

Ok. Bon. C’est officiel. Du début à la fin, Charlie Miller n’aura servi absolument à rien au PRP. Même dans sa mort, il ne fait aucun effort pour les aider. Enfin, certes, il n’est pas mort donc forcément… Mais bref, Matt est assez saoulé, là. Il regarde le sol du salon en maudissant le monde entier à voix basse, alors qu’il prend de plus en plus conscience qu’ils arrivent à court d’options pour se faire remarquer et qu’on les prenne enfin au sérieux. Les Miller rebelles n’aideront pas, il n’arrive toujours pas à forcer les serveurs officiels… Ils vont devoir aller ramper aux pieds de ces abrutis des Systemics s’ils veulent que ça bouge et ça... C’est mort. Cent fois plus mort que Charlie Miller !

Ça le déprime tellement qu’il finit par juste arrêter d’y penser avant de devenir dingue et se force à relever les yeux sur le petit-copain-mari-ex-mari. Franchement, super nul comme titre, ils vont devoir penser à en trouver un autre. “Je suis désolé pour euh… Votre rupture.” C’est plutôt gênant, pour tout dire, d’être assis dans le salon d’un mec qu’il pensait muet jusqu’à aujourd’hui et dont il ne connait même pas le nom. Il note dans un coin de son crâne d’essayer de découvrir comment s’appelle le jeune homme à un moment ou à un autre de la discussion, avant de se demander surtout de quoi il compte lui parler au final. Il voulait Charlie Miller, par un inconnu qui ne peut pas lui apporter des contacts avec le gouvernement !

D’un autre côté, ce type dit que c’est lui qui a poussé Charlie dans les filets du PRP et même qu’il a résolu les énigmes à la place du rejeton présidentiel, donc forcément… “Pourquoi tu n’as jamais rien dit pendant toutes mes rencontres avec Charlie ?!” demande Matt, parce que vraiment ça le dépasse. “Ok, clairement, j’étais plus intéressé par choper un gros poisson, mais tu sais on accepte tout le monde dans nos rangs. Enfin presque tout le monde.” Vraiment tout le monde, vu qu’il n’y a personne pour l’instant, mais bon ça, son nouvel ami n’a pas besoin de le savoir. “Si c’était toi le cerveau derrière le fils de Miller, clairement, c’est toi que je veux ! Enfin, ce serait carrément mieux si tu me disais que t’es le fils d’un Ministre ou du PDG de DoubleThink, mais bon… Déjà quelqu’un qui sait se servir de sa tête et qui veut aider, je signe aussi !”

Désolé pour une rupture, c’était une façon comme une autre de le dire et pour seule réponse, il eut un sourire, un simple sourire. Il y eut ensuite les révélations, ce que Charlie faisait vraiment, ce qu’il aurait fait sans moi. Il s’étonna alors de mon silence lors de mes rencontres avec lui et Charlie. Il était certes plus intéressé par mon ex mari, mais ils acceptaient tout le monde, du moins presque tout le monde et si c’était moi le cerveau derrière Charlie, c’était moi qu’il voulait. Même si c’était évident qu’il aurait préféré que je sois le fils d’un ministre, d’un PDG de DoubleThink. Je n’étais jamais ce qu’on espérait dans un sens. Pas le bon fils pour ma mère, pas le bon mari pour Charlie et pas le bon profil pour Matthew. Ne m’en offusquant pas, habitué sans doute, « Tu voulais Charlie justement, j’allais pas m’imposer. », ca ne me dérangeait pas pour ça. Ca ne me dérangeait pas d’être dans l’ombre de Charlie car c’était justement pour l’aider à avance. Pour l’aider à prendre de l’ampleur.

« Je voyais bien que c’était le "fils de" qui vous intéressez et justement je ne suis personne, désolé. » avouais-je dans un sourire triste. « Je sais pas trop ce que je pourrais apporter. Je suis qu’un étudiant, même si j’étais celui derrière Charlie. » déclarais-je, sans trop savoir si même si il acceptait presque tout le monde je voulais y aller. D’ailleurs c’était vraiment ça, est-ce que je voulais être là ? Avoir quoi que ce soit à faire avec eux ? Je n’étais pas certain de savoir, ou de vouloir quoi que ce soit Juste… Sans Charlie est-ce que moi aussi j’étais capable de faire quelque chose ?

Libérer Charlie était une chose, mais moi… Je n’en savais rien. « Je suis un peu perdu la Matthew… » lui avouais-je alors. Il était là pour Charlie et finalement pour moi. Ce n’était peut-être pas le bon moment, ou peut-être que si. J’avais juste besoin de temps, de toujours plus de temps. Savoir ou j’irais, ce que je pourrais faire ou même voudrait faire. C’était vraiment trop.

Ce que Jessie est en train de dire en ce moment, c’est exactement ce qui exaspère Matt au quotidien dans son combat. Tout le monde lui sort cet argument. Je ne suis personne. Je n’ai rien à vous offrir. Ils ne comprennent donc pas. Et peut-être bien que ce type n’est personne, Matt ne veut surtout pas remettre sa parole en doute à ce sujet, mais ça le frustre tellement de se prendre cette réponse dans la tronche chaque fois qu’il essaye de convaincre quelqu’un de l’intérêt de son combat que… Tant pis pour lui, Jessie va payer pour tous les autres. C’est en train de devenir une affaire personnelle : s’il arrive à convaincre celui-là, alors il pourra convaincre tout le monde ! A peu de choses près. “Tu crois que je suis quelqu’un, moi ?” demande-t-il, légèrement révolté. “Bien sûr que c’est utile d’avoir des grandes figures et des gens avec des talents particuliers pour mener ce genre de combat, mais ce genre de personnes, ce sont des exceptions ! Les révolutions, on les gagne grâce au peuple. C’est trop facile de dire que c’est pas ta responsabilité parce que t’es personne. Si The Alternative arrive à faire passer toutes ses conneries aussi facilement, c’est bien parce qu’on les laisse faire. Si on était des milliers à leur dire non, ils n’auraient pas le choix que d’écouter.”

Il se lève assez brusquement et commence à tourner en rond dans le salon de ce pauvre Jessie qui n’a probablement jamais voulu se retrouver dans cette situation. Surtout pas dans un moment comme celui-là. Malheureusement pour lui, Matt se soucie beaucoup plus de son travail avec le PRP que des peines de coeur d’un inconnu. Et puis, au fond, lui donner un projet, c’est peut-être ce dont il a besoin pour se changer les idées ! “Tu aimes le monde dans lequel on vit, Jessie ? Tu trouves ça normal que de nos jours, alors qu’on a une chance de tout recommencer à zéro, y ait encore des gens qui crèvent de faim dans les rues ? Que tous nos faits et gestes soient enregistrés contre nous et utilisés comme excuse pour nous tuer ?” Il n’est pas mauvais dans le rôle du leader politique, ça ne se voit pas forcément de l’extérieur, mais il sait tenir un discours. Dommage qu’on se base trop souvent sur sa petite tête de geek et qu’on lui laisse rarement une chance de se dévoiler. “Ce qu’ils font dans ce gouvernement, c’est pas normal et tout le monde le sait. Bien sûr que ça fout les jetons de se dire que si tu parles trop fort, ils peuvent t’éjecter en plein désert et te laisser pour mort, mais si on était plus nombreux qu’eux, qu’est-ce que tu voudrais qu’ils fassent ? Alors oui, je voulais Charlie pour en faire ma figure marketing, mais c’est pas Charlie qui compte, c’est tous les autres ! Les types comme toi et moi qui ne sont personnes, mais qui veulent quand même un monde meilleur, exactement comme ils nous l’ont promis !”

Il comprend que le jeune homme se sente perdu, lui aussi il l’est parfois, mais c’est de ça dont profitent tous ces idiots assoiffés de pouvoir et ça ne peut plus durer, tout simplement. “T’es aussi important que le fils du Président. Toutes les vies ont la même valeur. Il suffirait qu’une seule personne comme toi se décide à se révolter pour en convaincre une autre et une autre, jusqu’à ce qu’on puisse tous avoir ce qu’on veut.”