Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
Matt est assis sur le dossier d’un banc depuis une dizaine de minutes quand il repère enfin le visage de Vanessa parmi les visiteurs. Elle est encore assez loin, mais il a bien étudié la photo de son profil sur Perfect Love et il est certain que c’est bien elle. Cette fille l’intrigue. Il ne croit pas vraiment aux promesses de DoubleThink et ne s’attend pas à ce qu’elle soit l’amour de sa vie, mais elle est intelligente et elle a envie de se réveiller du coma dans lequel The Alternative les oblige à se plonger. Deux points qui suffisent à Matthew pour se dire qu’elle ferait une bonne recrue pour le PRP et probablement une très bonne amie, à défaut d’autre chose. Il reste pourtant bien assis à sa place après l’avoir reconnu et la laisse faire les quelques mètres qu’il reste avant qu’elle ne soit à sa hauteur. Il reste toujours prudent et un peu inquiet. De son propre aveu, Vanessa n’a commencé à ouvrir les yeux que très récemment. Ce serait bête qu’il fasse confiance à la mauvaise personne et que sa petite vie de rebelle prenne brusquement fin avant d’avoir réellement commencée.
Quand la jeune femme s’approche du banc, Matt saute sur ses pieds et se redresse de toute sa hauteur. Il plaque un grand sourire sur ses lèvres et replace ses lunettes avant d’aller se planter devant elle. “Vanessa ?” demande-t-il, même s’il est persuadé que c’est bien elle. “Je suis Matt !” indique-t-il, juste au cas où. On ne voit pas forcément bien son visage sur sa photo de profil, mais il ose espérer qu’elle n’a pas rendez-vous avec des dizaines de types différents aujourd’hui… “Je suis ravi de te rencontrer en chair et en os ! J’espère que l’endroit ne te dérange pas ? Je me disais qu’on serait plus tranquilles et j’adore l’énergie ici.” Quand il l’a invitée, Matthew a proposé un café, mais finalement il a donné rendez-vous à la jeune femme aux Halles de l’île Est, où les bars et autres cafés avec terrasses ne sont pas légions. L’avantage, c’est qu’il y a toujours du monde dans cet immense marché, toujours plein de bruits, des choses incroyables venues des quatre coins du monde à découvrir. C’est l’un des rares endroits dans cette ville où le jeune homme se sent libre.
“Il y a un petit stand un peu plus haut, où ils vendent du café qui vient tout droit d’Amérique du Sud. C’est le meilleur de la ville, tu vas voir.” promet-t-il alors qu’après un dernier sourire, il vient se mettre à côté de la jeune femme et ouvre la marche pour la mener jusqu’à ce fameux stand. Ce n’est pas très loin donc il n’a pas vraiment le temps de se lancer dans une longue et passionnante conversation, mais au moins ils sont rapidement servis et Matt paye les deux gobelets de café sans rien demander à Vanessa. Quand c’est chose faite, il s’éloigne un peu du stand et va s’asseoir sur un autre banc pas loin. “Alors, Vanessa…” Il y a une soudaine hésitation dans sa voix, mais il se reprend très vite. “Vanessa comment ? Je ne connais même pas ton nom complet ! Moi c’est Matt Sorringer. Donc, je disais, chère inconnue, parle-moi du dernier livre que tu as lu ! Je veux tout savoir.” Il commence par aller sur un terrain qu’elle maîtrise pour la rassurer un peu. Il y a fort à parier qu’il ne parle même pas du PRP aujourd’hui, il veut surtout voir si cette fille est sincère et s’il peut compter sur elle.
Posté Mar 23 Juin - 11:27
Âge : 29 Nationalité : Américaine avec des origines chinoises Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Serveuse
Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
Quand elle lui donne enfin son nom complet, la surprise se fait une place de choix sur le visage de Matt. Il l’observe avec attention, détaille les traits de son visage à la recherche de quelque chose de familier. Il doit y avoir des centaines de gens qui portent le nom de Harper, rien que dans cette ville… C’est probablement un hasard, même s’il est évident que Vanessa a des origines asiatiques, tout comme lui… Mais quelles sont les chances ? Certainement faibles, mais maintenant qu’il a fait le rapprochement, c’est dingue, Matt n’arrive pas à penser à autre chose. Et il décide assez rapidement qu’il vaut mieux régler cette question maintenant, qu’il puisse au moins se concentrer sur le reste de la conversation. “C’est drôle, ce prof de littérature dont je t’ai parlé, tu sais ? Il s’appelle Harper aussi ! Le destin !” lâche-t-il avec humour, en apparence du moins car son regard est sérieux et attentif tandis qu’il scrute le visage de la jeune femme pour voir si elle laisse échapper quelque chose. L’important, c’est que maintenant qu’il a posé la question, un poids en moins pèse sur ses épaules et il peut se concentrer davantage sur la suite, les choses vraiment importantes.
Comme lorsqu’il l’a abordé sur l’application, le jeune homme lui parle d’abord de livres puisqu’il semble qu’elle aime vraiment ça. Un bon moyen de la mettre en confiance, de la laisser se détendre si besoin est. De la connaître aussi. Il faut bien l’admettre, Matt est assez impressionné de découvrir qu’elle a lu deux livres entiers depuis leur dernière conversation, qui ne remonte à pas si longtemps que ça. “Jamais entendu parler de ce bouquin, mais ça a l’air marrant, de la façon dont t’en parles !” Il sourit franchement, jusqu’à ce qu’elle lui demande de parler de lui tout du moins. Non pas que ça l’ennuie particulièrement, mais il a toujours un peu peur d’en dire trop à la mauvaise personne. Elle a déjà son nom complet, son vrai nom… Si elle voulait lui nuire un jour ou l’autre, elle en aurait déjà les capacités. “Je ne sais pas si ce nom vient de quelque part en particulier, mais ma famille est originaire du Canada. Je suis le premier à être né sur le sol américain.” accorde-t-il malgré tout. Ils peuvent très bien apprendre à se connaître sans que ça n’aille plus loin, après tout. Sans qu’il ne lui donne une bonne raison de vouloir lui faire du mal. “Quant à mon oeil, pas sûr qu’il soit si aiguisé que ça, je n’y vois presque rien sans elles !” plaisante-t-il en touchant la monture de ses lunettes. Il sait bien que ce n’est pas de ça dont elle veut parler, mais on est jamais trop prudent, pas vrai ?
“En fait, j’étudie la politique parce que j’aimais bien être délégué de classe au lycée… Je suis pas sûr que j’en ferais mon métier plus tard, mais quand il a fallu choisir ma matière principale en entrant à la fac, j’ai juste pris celle dont je savais que je pouvais avoir la moyenne !” Il rit légèrement à ces mots, comme s’il s’agissait encore d’une blague, alors qu’il y a tellement de vrai dans cette réponse. “C’est intéressant et ça me permet de mieux comprendre ce dont nous parlent nos dirigeants quand ils font de beaux discours mystérieux… Mais de là à savoir ce que je ferai de ce diplôme une fois sorti de l’école… Sûrement rien, je n’ai pas la carrure pour intégrer The Alternative et monter les échelons chez eux.” Sans compter qu’il n’en a clairement pas envie, mais ça, Vanessa n’a pas besoin de le savoir pour le moment et puis, il l’a déjà montré. “Je suppose qu’on a tous un peu envie de participer à ce que le monde soit meilleur, mais je peux pas m’empêcher de me dire que c’est impossible pour quelqu’un comme moi. Je suis personne, tu vois ? Même si je sors major de ma promo, que j’ai les meilleures notes jamais vues dans cette ville, qui va m’écouter ?” Ces derniers mots, il les ajoute comme un test plus qu’un véritable sentiment. Il est curieux de voir comment cette chère Vanessa voit l’engagement politique. Et, d’accord, il espère un peu que ce sera de la même manière que lui.
Posté Dim 5 Juil - 10:10
Âge : 29 Nationalité : Américaine avec des origines chinoises Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Serveuse
Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
Oh. Donc, il vient de proposer un rencard à la soeur de son prof. Génial. Il n’a presque pas besoin de parler pour que Vanessa referme ses griffes autour de lui. Hormis Alba qu’il connaît depuis des années, ou sa propre famille, la petite soeur de son prof est maintenant dans la liste des personnes qui le connaissent le mieux dans cette ville. Il a beaucoup trop à se reprocher pour que ça ne l’ennuie pas un peu. D’un autre côté, le professeur Harper n’est pas ce que Matt appellerait un bon soldat de The Alternative. Parfois, l’étudiant se demande même comment il fait pour échapper à la prison depuis si longtemps. C’est bien ce qui retient Matt de prendre la fuite dès maintenant : l’espoir, peut-être idiot, que la rébellion coule dans le sang des Harper. “Génial, donc si je te fais mauvaise impression, je vais foirer mon partiel de littérature !” plaisante-t-il comme seule réponse à ce petit secret révélé. Quelque part, ses notes le préoccupent réellement, mais il doit seulement ne pas briser le coeur de Vanessa pour s’assurer d’avoir la moyenne cette année.
Facile. En tout cas, il le croit quand ils commencent à parler un peu plus sérieusement et que la politique entre en ligne de mire. Il est un peu déçu de constater que la jeune femme se pose encore des questions, hésite, mais soulagé que ce soit pour s’éloigner du noyau que pour s’en rapprocher. “Marvin a raison.” lance Matt, lâchant un petit ricanement en utilisant le prénom de son professeur. “Le Gouvernement fait de belles promesses, mais je ne sais pas… j’ai l’impression qu’il y a de grosses failles dans leur plan et ça m’inquiète que personne ne le voit. Ou bien que tout le monde s’en fiche, ce qui serait pire en fait.” explique-t-il avec une petite grimace. Bien sûr, il sait pourquoi la promesse de The Alternative fonctionne, c’est assez évident : les gens sont fondamentalement égocentriques. Ils pensent à eux d’abord, à leur bien-être, leurs gains. Et le système est parfait pour ça, à vous encourager subtilement à détruire les autres pour son appât personnel. Matthew n’est pas comme ça. “Je ne dis pas que tout est à jeter dans le programme du Président, il a réussi à faire des choses intéressantes et parfois simplement nécessaires, mais… j’ai le sentiment de devoir sacrifier des droits pourtant élémentaires en échange d’une vie correcte.” Peut-être qu’ils sont sur la même longueur d’onde, finalement. Ou en tout cas, que Matt peut aider la jeune femme à voir le monde sous un tout nouveau jour et les ravir elle et son frère au passage.
Facile. Ou pas. Bien sûr, ils se sont connus sur une application de rencontre et c’est lui qui a proposé ce rendez-vous. Normal que Vanessa en vienne immédiatement à la conclusion que ceci est en rencard. Ça n’empêche pas Matt d’angoisser légèrement quand elle se met à parler ouvertement d’engagement et de long terme. “Hum…” Il se racle la gorge, légèrement dépassé par la tournure des événements. “C’est important de savoir ce qu’on veut.” accorde-t-il, sympathique. “Je ne crois pas que j’en sois déjà là.” Il a encore toute la vie devant lui pour trouver une personne avec qui se caser pour de bon, après tout. Et ce n’est franchement pas sa priorité pour le moment, loin de là. “Pour le moment, je dédie toute ma vie à finir mes études avec les honneurs ! Et Dieu sait que c’est compliqué…” Il lâche un rire un peu nerveux alors qu’il cherche désespérément une façon de changer de sujet sans que ça ne semble trop abrupt.
“Et après le diplôme, il faudra sûrement que je trouve quoi faire de ma vie… J’aime bien ton idée de fonder un parti, mais…” Ça, c’est plutôt réussi non ? Il la repousse gentiment, sans la repousser réellement et trouve même une piste pour reprendre le sujet de conversation qui l’intéresse vraiment. “Tu as suivi les élections, non ? J’ai vraiment du mal à comprendre comment ça se fait que ce soit encore Miller qui soit passé. Cette fille, Anna Douglas… Elle avait l’étiquette The Alternative et un programme beaucoup plus social, tous les sondages l’annonçaient gagnante ! Et malgré ça, tout le monde aurait voté pour lui ? Ça ne donne pas tellement envie de créer son propre parti… Visiblement, ce ne sont pas les idées qui importent, mais le nom. Le propre fils du Président n'a pas réussi à s'en sortir, alors moi ? Aucune chance !”
Posté Ven 17 Juil - 15:51
Âge : 29 Nationalité : Américaine avec des origines chinoises Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Serveuse
Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
Malgré ce qu’elle en dit, Vanessa n’a pas l’air tout à fait aveugle à ce qui se passe autour d’elle. Si Matt devait vraiment lui reprocher quelque chose en ce moment, c’est qu’elle en parle en plein milieu des Halles, alors que des centaines de gens sont là juste à côté et pourraient les entendre en tendant un peu l’oreille. Elle fait l’effort de parler plus bas, mais Matthew sent le malaise s’installer malgré tout et avec lui, la paranoïa. Alors, trop occupé à regarder discrètement autour d’eux pour s’assurer que personne ne les écoute, ne les surveille, il ne fait même plus l’effort de lui répondre, quand bien même il suit la conversation avec attention et aurait bien des choses à dire. Il revient un peu à lui quand elle lui dit qu’il s’entendrait bien avec son frère. Le professeur Harper lui plait bien et s’il partage ne serait-ce qu’un peu des idées politiques de Matt, ce dernier rêverait de le savoir. Il se retient de poser la question, cela dit et à la place, il se lève presque dans un bond et se tourne vers Vanessa. “Je crois qu’il est temps qu’on trouve un endroit un peu plus intime.” remarque-t-il, la nervosité évidente dans sa voix, sur son visage et même dans la tension dans ses épaules.
Il referme ses doigts autour du poignet de la jeune femme et la tire doucement mais fermement vers lui pour l’inviter à se lever aussi. Il ne la regarde presque pas, cherche un endroit où aller qui ne soit pas complètement bondé et, quand il semble avoir trouvé, se met en marche sans prendre la peine de prévenir Vanessa qu’il entraîne son sillage non sans une certaine dureté. De longues minutes s’écoulent sans que Matt ne fasse rien d’autre qu’avancer droit devant lui, sa main bien accrochée à celle de la jeune femme, comme s’il avait la mort aux trousses. Quand il s’arrête enfin, ils sont à quelques rues des Halles, là où il n’y a plus personne. Plus rien, en fait, si ce n’est les ruines d’une ancienne gare ferroviaire avec ses rails couverts de rouille et ses bâtiments insalubres. Enfin, Matt libère la main de Vanessa et s'assoit sur les restes d’un mur maintenant semblables à un vieux banc de pierres.
“Désolé pour tout ça.” souffle-t-il, gêné. “On ne peut jamais savoir qui écoute ce qu’on dit et quand.” D’une main experte, il extirpe son smartphone de sa poche et l’éteint soigneusement avant de le ranger. “Si tu pouvais éteindre ton téléphone, toi aussi, ce serait très apprécié.” Il ne peut évidemment pas la forcer à se couper entièrement du monde alors qu’ils se connaissent à peine et qu’il vient de l’attirer dans un coin abandonné où personne ne l’entendra crier, mais ça ne coûte rien de demander. “Quand les eaux ont commencé à monter, des centaines de gens sont arrivés de partout sur la côte dans cette gare.” raconte-t-il, assez abruptement d’ailleurs, tandis qu’il observe les rails à quelques mètres devant eux. “Il y en avait tellement, que le gouvernement ne savait plus quoi faire et ils ont installé tout le monde dans des camps de fortune dans tout le quartier. C’est comme ça que cette île est devenue le bastion des Castes 3 de la ville.” Aujourd’hui, les tentes ont laissé la place aux mobile-homes et à des appartements à peine habitables, alors qu’un moins d’un kilomètre au pied du Capitole, la vie a à peine changé pour les plus chanceux. “La situation était ingérable et le Gouvernement n’a pas réussi à s’en sortir. Quand The Alternative et Miller sont arrivés, ils étaient les seuls à avoir la réponse appropriée. Ils ont sauvé la ville et des milliers de gens avec elle et il se serve de cet argument comme excuse pour faire tout ce qu’ils veulent. Parce qu’ils savent mieux que nous, parce sans eux on serait sûrement tous morts, on doit suivre leurs lois et dire merci avec ça.”
Et sur ce point, Matt n’a rien à redire : The Alternative a fait plus que sauver la ville, ils l’ont transformée en l’un des centres névralgiques les plus prospères du monde entier. “Sauf qu’on ne risque plus nos vies, maintenant. La Planète va mieux, elle commence à guérir et les gens qui ont accepté de renoncer à leur dignité pour survivre se rendent compte que le gouvernement n’a aucune intention de leur rendre. C’est ce qui me dérange avec la politique actuelle : ils continuent de ne penser qu’à eux et vont même jusqu’à mentir et tricher, alors que c’est exactement ce qui a failli causer notre perte au départ.”
Posté Mar 25 Aoû - 19:01
Âge : 29 Nationalité : Américaine avec des origines chinoises Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Serveuse
Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
Mentir est certainement la chose la plus intelligente à faire dans la situation actuelle, mais vu son comportement, Matt se voit mal regarder Vanessa dans les yeux et prétendre qu’il n’a pas l’habitude de faire des choses peu recommandables. Il baisse les yeux et se mord la lèvre au lieu de lui répondre, son air coupable aussi efficace qu’un aveu fait à voix haute. Il passe de coupable à soulagé quand elle sort son téléphone à son tour et accepte même de l'éteindre. À sa place, il ne serait clairement pas aussi détendu, quoi qu’elle ne semble pas spécialement à l’aise, mais… Décidée à lui faire confiance. Et même s’il ne lui veut aucun mal, il est gêné par la facilité avec laquelle elle le suit les yeux fermés. “Je te ferai aucun mal, c’est promis.” assure-t-il sans entrer plus dans les détails. “Tu peux partir quand tu veux, si tu te sens mal à l’aise. Je n’essaierai pas de te retenir.” Il n’a pas envie de finir sa vie en exil, mais même si elle refusait d’éteindre son téléphone, il ne l’en empêcherait pas. Heureusement, elle le fait et va même jusqu’à lui proposer de le prendre. D’un simple signe de la tête, il refuse, lui laisse le smartphone, sans doute pour la rassurer un peu. Au moins, si elle se sent en danger, elle aura toujours l’occasion de le rallumer et d’appeler la police dans son dos. Du moins, il espère qu’elle le comprenne ainsi, mais ne s’attarde pas trop sur la question et se lance plutôt dans un petit laïus sur l’Histoire de leur ville, qu’il clôture en exprimant à demi-mots son véritable problème avec leur vie actuelle.
Il est surpris et nerveux quand, après son monologue, Vanessa se lève pour lui faire face. Toujours assis, Matt lève les yeux sur elle et reste bien immobile, écoutant avec attention tout ce qu’elle a à répondre. Il parvient enfin à sourire quand elle admet vouloir comprendre, connaître la vérité et, la seconde suivante, il attrape la main qu’elle tend vers lui et se lève à son tour. Ils sont un peu trop proches quand Matt se retrouve sur ses pieds et après une seconde un peu gênante, il s’éloigne pour lui laisser la place de respirer, son regard déjà posé loin d’elle. “Désolé pour mon comportement, tout à l’heure.” souffle-t-il. “Je sais que j’ai sûrement l’air d’un fou, mais je préfère ça que de me laisser avoir comme un crétin. E.VA. écoute ce qu’on dit, tout le temps. Je ne sais pas si les enregistrements sont écoutés, j’en doute sincèrement, il y en a trop, mais…” Il se mord de nouveau la lèvre et ose enfin regarder la jeune femme. “Mieux vaut éviter de prendre le risque.” Un autre sourire apparaît timidement au coin de ses lèvres. Il a pris un sérieux risque en acceptant de faire confiance à Vanessa, mais étrangement il croit en sa sincérité. Il lui fait confiance, sans doute parce qu’elle a l’air trop douce pour être une terrible manipulatrice. Il espère seulement ne pas se tromper à ce sujet.
“Ça fait un moment que j’ai commencé à… Essayer de faire ouvrir les yeux aux gens ?” Sa déclaration sonne comme une question, en partie parce qu’il n’est pas très sûr de ce qu’il cherche à faire. Hormis dévoiler la vérité. C’est une chose, mais ça implique un but à long terme, non ? Si, par miracle, il parvenait à prouver que The Alternative a de mauvaises intentions, il faudrait bien qu’il propose une autre alternative, sinon ça n’a aucun intérêt. Il n’est pas encore au point sur cette partie, malheureusement. “C’est difficile de se lancer dans une telle tâche tout seul, alors… J’ai besoin d’aide. Pour l’instant, c’est surtout à ça que je consacre mon temps. C’est dangereux et ça demande beaucoup de patience, mais on ne peut pas continuer de laisser faire Miller sans bouger. C’est impossible que ce type ait été réélu avec plus de cinquante pourcent des voix. Pas avec sa Milice qui terrorise tout le monde, avec la peur constante d’être exilé si tu n’es pas de son avis ou avec l’état de la Caste 3… Il doit y avoir un moyen de réunir des preuves de ce qui se passe, je dois juste trouver comment !”
Posté Mer 2 Sep - 12:07
Âge : 29 Nationalité : Américaine avec des origines chinoises Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Serveuse
Je le regarde baisser les yeux et se mordre la lèvre. Je sourie. J'ai donc raison ! Mais bon, ce n'était pas dur de deviner. Partir... Je sais que c'est peut-être la chose que je devrai faire. Si c'est bien ce que je pense... Quoi que, je ne sais pas si c'est hors la loi de parler des défauts du gouvernement... J'eteins mon téléphone, je lui propose même de le prendre. Perdu pour perdu, autant aller jusqu'au bout non ? Mais d'un mouvement de la tête, il refuse. Je ne sais pas si je dois être soulagée ou pas ... Il a promis.... il m'a dit que je peux partir si j'ai envie... Je suis à la fois mal à l'aise et en confiance. Peut-être pas totalement ... Mais je reste.
Matt fini par me faire un cours d'histoire qui me fait comprendre ce qui se passe. Je ne me suis pas tenue au courant de tout cela, je le regrette. J'en ai même honte. Une fois son explication terminée, je prends la parole pour lui expliquer que je fermais les yeux sur ce qui se passait autour de moi, que je veux que ça change, qu'il me montre tout ce que je n'ai pas vue. Il finit par sourire et attrape la main que je lui tends. Je lui sourie, il est proche, très proche, mais j'aime bien. Il est assez proche pour que je puisse sentir son odeur, mais il s'écart rapidement. Mes yeux restent sur lui, mais il ne me regarde pas. Mon sourire reste affiché sur mon visage. Il ne le voit probablement pas, il s'excuse pour tout à l'heure. Il me parle d'être sur écoute par E.V.A, chose que je ne savais pas...
Mon sourire s'efface, je ne pensais que mon téléphone pourrait être à ce point contre nous. Mais je suis idiote, c'est évident que tout ce qui peut être utiliser pour écouter le sera. Mais c'est tout nouveau pour moi. "Il y en a peut-être beaucoup, mais tu as raison, Matt, on n'est jamais trop prudent. Mais ne t'excuse pas, c'est à moi de le faire. J'ai parlé trop vite dans un lieu bondé sans me rendre compte que ça pouvait être dangereux. Excuse-moi." je réponds à son sourire timide. Si tout ça est vrai, que Marvin à raison, que les présidentielles ont véritablement été truqué ... Il y a trop de choses pour ne pas que ce soit vrai et je ne pense pas tout savoir. Je regarde Matt. Je ne suis plus mal à l'aise, mais j'espère que tout ira bien. Matt me dit que ça fait un moment qu'il essaye d'ouvrir les yeux des gens. Même si, bizarrement, on dirait qu'il me pose une question. Il n'est pas sûr de lui ? Avec ce qui pourrait se passer si ça venait à se savoir, c'est compréhensible. Je ne l'interromps pas, je le laisse parler. Je sourie quand il a terminé.
"Tu n'es pas seul. Tu n'as vraiment pas réussi à convaincre quelqu'un d'autre ? Tu as pourtant de bonne raison, qui font mouche. Mais la peur est plus forte je pense... Pour trouver des preuves, il faudrait savoir ou chercher et je ne pense pas que E.V.A soit disposé à nous les données. Tu ne connais pas quelqu'un qui se débrouille bien en informatique ? Et puis... Tu as le même discourt que mon frère, pourquoi ne pas essayer avec lui ? On serait au moins trois... après, faudrait faire des recherches... " je me détourne pour réfléchir. Je passe les mains dans mes cheveux pour m'aider à réfléchir avant m'assoir par terre. "T'as vraiment pris des risques avec moi... Imagine que je sois une ultra conservateur ? Il faut que tu fasses plus attention à toi." Je replonge la tête dans mes mains, mon téléphone posé à côté de moi, au sol. Je cherche vraiment un moyen d'y arriver, de trouver des informations, mais je ne pense pas qu'il y ai beaucoup de documentation sur les élections présidentielles si elles sont véritablement manipulées. "Je peux essayer d'aller regarder dans les document sur les élections, voir si il y a des incohérences, je poserais aussi des questions à Marvin, je me demande comment il à vu tout ça, ce qu'il sait de tout ça..." je regarde Matt avec un sourire. C'est séduisant, un homme voulant faire le bien comme lui. En plus d'être beau, il a bon coeur... C'est dommage qu'il ne veuille pas d'histoire sérieuse. Je pousse un soupire avant de lui demander : "Dis-moi, tu veux manger un truc ? Je t'invite. On pourra parler de tout ça devant un bon plat ou un verre ! Il suffit juste de faire attention à ce que l'on dit ..."
Pando
Posté Mer 23 Sep - 15:59
Âge : 26 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Etudiant en Sciences Politiques
War is peace.
Freedom is slavery.
Ignorance is strength.
Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
C’est un tel soulagement de constater que Vanessa ne le prend pas pour un fou. Elle aurait de quoi, honnêtement. Il agit comme un parano et il le sait, il n’a même aucun mal à le dire à la jeune femme, mais ça lui fait du bien de l’entendre confirmer qu’il fait ce qu’il faut en prenant autant de précautions. Il est beaucoup plus calme quand il lui explique donc ce à quoi il consacre sa vie en dehors de ses heures de cours. Quels faits lui semblent improbables dans la vie qu’ils mènent tous actuellement. Peut-être que Vanessa n’a jamais pris le temps de regarder vraiment autour d’elle avant aujourd’hui, mais l’instinct de Matt lui dit qu’elle est sur la bonne voie pour ouvrir les yeux si grand que plus aucun détail ne lui échappera. “Bien sûr, je ne suis pas tout seul dans cette affaire,” la rassure-t-il quand Vanessa s’étonne qu’il n’ait jamais réussi à convaincre quelqu’un d’autre. “En fait, entre les soutiens et les membres officiels et les membres actifs, je dirais que j’ai un vrai petit groupe derrière moi. C’est juste… Frustrant qu’on soit si peu à être prêt à se salir les mains pour prouver quelque chose qui est tellement évident…” Et Dieu sait qu’avec The Alternative et DoubleThink aux commandes, c’est une tâche herculéenne que de se faire entendre quand on ne suit pas la version officielle. Pour l’instant, Matt parvient à maintenir quelques réseaux d’informations qui passent sous les radars du gouvernement, mais il sait bien que si on le laisse tranquille, c’est surtout que personne au Capitole ne prend le PRP pour une menace sérieuse. Ils ne sont que de pauvres gamins qui hurlent et qu’on peut ignorer sans mal en se bouchant les oreilles, voire même dont on peut se moquer avec toute la condescendance du monde, sans pour autant les empêcher de parler. Tout pouvoir a besoin d’une opposition, on n’a pas de héros sans un ennemi, aussi ridicule soit-il.
Il se mord la lèvre pour cacher un sourire quand la jeune femme lui demande s’il ne connaît pas quelqu’un qui se débrouille en informatique. Si elle savait… Malheureusement, même comme ça, Matt a du mal à venir à bout des sécurités des serveurs officiels. “Il me faudrait un véritable expert. On a déjà essayé d’entrer dans les serveurs officiels, mais c’est quasiment impossible et à la moindre erreur, on risque de se faire repérer et exiler plus vite que notre ombre… Il nous faut quelqu’un de l’intérieur. C’est la seule solution pour entrer sans se faire chopper.” Il y pense presque jour et nuit depuis un petit moment et c’est la meilleure façon qu’il ait trouvé pour obtenir satisfaction : convaincre quelqu’un qui a déjà l’autorisation de fouiller. Au moins, personne ne verra rien comme ça et ils pourront sortir toutes les données qu’ils voudront sans que ça ne déclenche aucune alarme. Malheureusement, comme le souligne Vanessa, c’est déjà un gros risque qu’il prend en s’adressant à une parfaite inconnue qui n’a aucun lien particulier avec les hautes sphères du pouvoir. Ce serait du suicide d’essayer de trouver quelqu’un du gouvernement ou de DoubleThink et d’espérer que son petit laïus réussisse à le convaincre.
Quant à l’offre de Vanessa de faire appel à Marvin… Matt n’est pas sûr que ça change grand chose, mais l’idée l’excite clairement. Comploter avec son prof de littérature, c’est trop cool, non ? Ca lui fait penser à un vieux film qu’il a vu une fois, où un prof forme un genre de cercle avec des élèves et éveille leurs esprits. Il se souvient de la scène où des élèves montent sur des tables et disent un truc comme “oh capitaine, mon capitaine !”. Trop, trop cool. Il sourit comme si elle venait de lui proposer de lui offrir un million de dollars. “Ok, allons manger un truc, je meurs de faim !” répond-t-il, décidé à garder le sujet Marvin pour leur petit tête-à-tête en public. Après tout, la soeur et l’élève de Marvin ont bien le droit de parler de lui dans un lieu public sans que ça ne semble bizarre. “Qu’est-ce qui te fait envie ? Je pourrais avaler n’importe quoi ! Et on pourra parler un peu de ton frère, je veux tout savoir sur lui, tout !” Il lui offre sa main pour l’aider à se relever, prêt à lui rendre sa marque de confiance en la suivant où elle voudra aller.
Posté Sam 26 Sep - 19:09
Âge : 29 Nationalité : Américaine avec des origines chinoises Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Serveuse
C'est quand il me dit qu'il n'est pas tout seul, que je me demande ce que je pourrais apporter, lui apporter. Mais peut-être que le simple fait de savoir que le gouvernement n'est plus très enclin à vraiment aider ses citoyens est déjà un premier pas ? Si je dois savoir tout ça, je veux aider. Même si je ne sais pas vraiment comment. "Tu as aussi mon soutiens, tant que c'est pour la bonne cause." dis-je d'une voix neutre. "Je ne sais juste pas comment je pourrais aider, je n'ai pas vraiment de compétence particulière... Sauf si tu me demandes de faire un café dégueulasse..." je souris tristement à ma blague un peu nulle. Je le vois se mordre la lèvre quand je lui demande si il ne connaît pas quelqu'un calé en informatique. "C'est vrai que vu comme ça... C'est ... démoralisant. Je comprends pourquoi tu cherches du monde, peut-être qu'avec un peu de chance, tu pourras tomber sur LE Mozart de l'informatique ! Mais c'est vrai que, se faire exiler... ça refroidirait pas mal de monde." j'en savais quelque chose... "Je suis d'accord, c'est la seule solution, la moins risquée, la plus rapide et plus discrète." Je lui ai proposé d'essayer avec mon frère. Je suis presque sûr que Marvin voudra bien se joindre à nous. À moins qu'il n'aime pas être mêlé à tout ça.... Ce qui n'est pas impossible, il faut se le dire. Je lui proposant d'aller manger, ne voulant pas qu'il parte comme ça.
Il est d'accord, je fais mon plus beau sourire en le regardant. Il me demande ce que j'ai envie de manger. Je ne sais pas quoi manger, je n'ai aucune idée de ce qu'il pourrait me faire plaisir si ce n'est resté un peu plus longtemps avec lui. Il veut tout savoir de mon frère ? Pourquoi pas ! "Je te dirais tout ce que je peux, mais promet moi de ne rien lui dire. Je ne suis pas sûr d'avoir le droit de tout dire !" je sourie en regardant sa main "Mais je veux aussi que tu me parles un peu plus de toi en échange !". Je glisse doucement ma main dans la sienne. Il a les mains douces. Je serre un peu avant de me relever. "Merci" dis-je revenue proche de lui. Je sens son souffle sur moi. Il est plus grand que moi. Je suis un peu gênée d'être aussi proche de lui. J'ai le coeur du batte plus rapidement. "Je connais un petit restaurant très charmant" dis-je avec un petit sourire en levant les yeux vers lui. "Viens" dis-je simplement. Je l'entraine avec moi, lui tenant toujours la main."Qu'est-ce que je peux te dire sur mon frère..." je perds un peu mon sourire et de mon entrain. "Il n'a pas bien supporté d'exile de notre mère, quand j'y réfléchie, je pense que c'est depuis ce moment qu'on c'est un peu éloigné. J'en voulais à notre mère, lui à notre gouvernement. Notre père a réussi à me faire voir comme lui, à me mettre des oeillères. Il n'a pas réussi avec Marvin. Mais j'étais plus jeune." je lâche doucement la main de Matt, sentant que ça pouvait être un peu gênant. "Il fume. Pas mal d'ailleurs, ce qui me fais un peu peur d'ailleurs, mais je ne veux pas être la petite soeur chiante qui le lui répète tout le temps. Marvin est un grand frère vraiment génial. Je sais que c'est dur pour lui de venir manger à la maison." Je me tourne vers Matt. "Il vient chaque semaine, manger avec notre père et moi, même si ça fait un moment-là, que je ne l'ai pas vu d'ailleurs"
J'ai continuée de marcher, guidant Matt dans les rues, à parler de mon frère. Je n'ai pas vraiment le temps à Matt d'intervenir et c'est en arrivant dans la rue du restaurant que j'aime bien que je me rends compte que ça fait presque 25 minutes que je parles.... "Désolée de parler autant... Je sais que tu voulais parler de Marvin mais bon ..." Je m'arrête devant une porte, en m'interrompant. Un écriteau est placardée de travers sur la porte d'un restaurant à la peinture un peu écaillée. "Fermeture définitive" "Bah merde... Je sais que ça fait un moment que je n'y suis pas venue, mais quand même ! Oh C'est con !" Je me retourne vers Matt en faisant une moue de petite fille. "C'est dommage, je voulais te faire goûter leurs hamburger végétarien !" Je passe une mèche de cheveux derrière mon oreille en regardant un point vide dans la rue. Je suis en pleine réflexion, les yeux perdu dans le vague sans vraiment voir ce que je regardais. "Viens, j'ai autre chose tout près !" Je lui attrape la main et nous voilà repartie. "Comme je te l'ai dit, on sait ce que ça fait d'avoir une personne de la famille qui s'est fait exiler. Notre mère est morte de cet exile. Honnêtement je ne sais même pas si c'est vrai." Je reste silencieuse quelque seconde avant de lui demander "Tu connais quelqu'un qui y a déjà été confronté ?" Je le conduis dans une rue très proche de celle ou nous étions, la façade est assez sombre, il n'y a pas de carte devant le restaurant pour présenter les menus. J'ouvre la porte et laisse entrer Matt avant de me retourner. La salle n'est pas très remplie, la décoration n'est assez sobre, bien que sombre. Trois des murs sont noirs le dernier est laissé blanc derrnière le comptoir ou des gens attendent pour commander. Les lustres sont ronds, noir à l'extérieur, doré à l'intériere. Aussitôt, un homme barbu aux pommettes assez hautes nous regarde et sourit. "Vanessa !" dit-il d'une voix étonnamment douce. "Comment ça va ?! Tu veux une table ? Choisi ! Tiens" dit-il en me tendant deux cartes. "Je vais très bien Marcus, merci et toi ? Et ta femme, ça va mieux ?" Il perd un peu de son sourir, mais me dit sur le même ton "Je vais bien merci ! Elle va plutôt bien, elle n'est pas encore sortie d'affaire, mais ça devrait aller !" Je lui sourie pour le rassurer "Tout ira bien tu verras, je suis sûr qu'elle ira mieux !" Il me fait un clin d'oeil avec un sourire avant de revenir à ses autres clients. Je montre à Matt une table assez tranquille. Les tables sont entourées de petites palissades pour plus d'intimité. Je l'installe sur la banquette noire. "J'espère que ça va te plaire, ils font des pizza ici, j'en raffole !"
Pando
Posté Lun 12 Oct - 11:38
Âge : 26 ans Nationalité : Américaine Statut Matrimonial : Célibataire Métier : Etudiant en Sciences Politiques
War is peace.
Freedom is slavery.
Ignorance is strength.
Matthew Sorringer Until they become conscious they will never rebel • Administrateur
Matt aime vraiment bien cette fille. Peut-être parce que ça fait un moment que quelqu’un ne l’a pas écouté avec autant de passion parler de ses grands rêves d’un monde meilleur. Ça fait du bien d’être en compagnie de quelqu’un qui croit en lui et qui ne soit pas Alba. Il adore Alba, c’est sa meilleure amie, sa famille. Seulement, ils font ça tous les deux depuis le départ, parler avec elle, c’est un peu comme se parler à lui-même. Il sait qu’elle est convaincue et qu’elle pense comme lui. Vanessa, c’est le monde extérieur et ça marche, pour son plus grand plaisir. Et quand elle lui propose de démarcher son frère, il ressemble à un gosse devant le sapin un matin de Noël. Il l’aide à se relever et la suit, un grand sourire aux lèvres. “Promis, je ne lui dirais rien ! Et tu peux me poser toutes les questions que tu veux, je n’ai rien à cacher.” assure-t-il, heureux de ce petit projet, de toute cette journée qui se passe beaucoup mieux qu’il ne l’espérait.
Il n’est pas déçu non plus, alors qu’ils vont vers le restaurant que la jeune femme veut lui montrer. C’est assez évident que Vanessa adore son frère, à la façon dont elle en parle, on peut largement voir combien elle l’admire. Matt, quant à lui… Il se sent un peu bizarre, en fait. Ça lui fait drôle de savoir des choses aussi personnelles sur quelqu’un qu’il n’a jamais imaginé comme un être humain ? C’est son professeur et il adore suivre ses cours, la preuve la littérature n’est clairement pas une matière essentielle dans sa filière. Seulement là, le professeur Harper n’est plus cette entité passionnante, mais un homme avec ses failles et ses blessures et il n’était pas préparé à ça. Au point qu’il sursaute légèrement quand Vanessa attire son attention sur le fait qu’elle vient de parler non-stop toute la route et que le restaurant est fermé. “Oh.” lâche-t-il en replaçant ses lunettes sur l’arrête de son nez. “On trouvera autre chose.” assure-t-il alors qu’ils se remettent en marche.
“Je suis désolé pour ta mère.” souffle-t-il ensuite, un peu plus timide. “Je n’ai jamais connu personne qui a été exilé, non… Mais ma famille et moi, on a vécu longtemps dehors. Je suis né dans un immeuble insalubre sur la côte du Maine, c’est à des kilomètres d’ici.” Il n’aime pas tellement parler de ce passé dont il ne se rappelle même presque rien, mais qui le ramène inlassablement aux premières années difficiles qu’il a passé dans cette ville. Il ne le fait pas parce que Vanessa a partagé quelque chose de personnel avec lui, cela dit, mais parce qu’il a envie de lui rendre un peu d’espoir, peut-être. De la rassurer. “C’est une vie difficile. On ne s’en rend pas compte quand on est à D.C, mais dehors il n’y a vraiment plus rien. Juste des ruines. Il faut se battre pour se nourrir, pour dormir au chaud… Pour survivre. Mais c’est possible, j’en suis la preuve vivante ! On était une bonne douzaine dans mon groupe. Plusieurs enfants sont nés pendant toutes ces années qu’on a passé dehors et on a réussi. Si un bébé dans mon genre a pu s’en sortir, ta mère peut l’avoir fait aussi !” C’est peut-être injuste de sa part de lui laisser croire une telle chose. Elle dit que sa mère est morte et elle doit savoir de quoi elle parle, non ? “Comment tu as su qu’elle était… Qu’elle est décédée ?” demande-t-il d’une petite voix.
Il est presque soulagé quand ils arrivent devant un autre bâtiment qui n’a rien de très invitant, mais dans lequel la jeune femme entre sans la moindre hésitation. Et puisqu’elle semble si sûre d’elle, il la suit sans chercher plus loin, légèrement dépassé une fois à l’intérieur. Certes, il y a des clients, mais surtout cet homme - le patron, sans doute - qui semble bien connaître Vanessa et qui l’accapare un moment, tandis que Matt reste en retrait. Jusqu’à ce qu’ils soient installés à une table un peu à l’écart. “Ça m’a l’air génial !” lâche-t-il dans un grand sourire. “Je vois que t’es une habituée ! Est-ce que… Enfin, je sais que tu es de Caste 2 et je ne doute pas une seule seconde que tu sois une femme charmante avec tout le monde, mais ce genre d’endroit, c’est plus un coin où traînent les C3. Comment ça se fait que tu connaisses si bien ce type ? Cet endroit tout court ?” Elle est assez surprenante, cette Vanessa. Et ça lui plait bien, à vrai dire. Pas seulement pour le PRP, même s’il est ravi de l’avoir convaincu, mais aussi parce qu’il sent qu’ils peuvent vraiment devenir de très bons amis.