Colin & Anna

Avec la terrible tempête de neige et la surcharge de travail de Colin, Anna avait dû annuler ses plans pour le St Valentin. Certes, elle avait été un peu déçue, parce que ça aurait été super de passer un moment romantique avec lui le quatorze février. Mais après tout et en prenant un peu de recul, chaque jour peut-être romantique si on en a envie, pas besoin de la St Valentin pour ça. Et surtout, son cher ministre avait pu finalement lui bloquer une après-midi entière, pour qu’ils puissent se voir et Anna comptait bien profiter au maximum de ce moment avec lui. Fallait-il encore qu’elle trouve une bonne idée de sortie, les musées et le cinéma, c’est sympa, mais elle n’avait pas spécialement envie qu’ils s’enferment, surtout que le beau temps est revenu sur Washington. Alors ce serait bête de ne pas s’aérer la tête et se dégourdir le corps tout en s’amusant.

Elle avait donc demandé à E.V.A. de lui suggérer des sorties en ville, et l’intelligence artificielle lui avait proposé plusieurs possibilités, dont une qui retenue vraiment son attention. Resté juste à espérer que ça plairait autant à Colin qu’à elle-même, sinon, ils pourraient toujours changer d'activité. C’est donc toute souriante, que la jeune femme se prépare en prenant soin de choisir des jolies vêtements, puis de quitter son domicile sans oublier ses présents pour l’homme qu’elle aime. Parce que oui, il y a un moment où il faut être honnête avec soi-même, c’est vrai que ça lui fait encore un peu peur d’être tombé amoureuse. Elle n’oublie pas les anciennes déceptions, dont une qui lui avait fait énormément de mal. Mais Colin n’a rien à voir avec les hommes qu’elle a fréquenté par le passé, c’est difficilement explicable pour le moment, mais il y a un quelque chose chez lui qui donne envie d’aller de l’avant, de faire confiance et de laissé tomber les barrières. Et être amoureuse et aussi un sentiment aussi puissant que beau, alors pour une fois elle va fermer les yeux et juste se laisser porter.

Advienne que pourras.

Aujourd’hui, il fait beau et le soleil brille, il y a du monde dans les rues en ce mercredi après-midi, des familles, des couples et des amis ce ballades et profitent du temps plus doux, que celui d’il y a quelque temps. Bien sûr, personnes n’oublient la crise en cours, les citoyens mécontents, les violences qui ont eu lieu durant la tempête et surtout la promesse du président Miller d’être à l’écoute des habitants de Washington. Comme beaucoup, Anna se demande comment The Alternative va pouvoir mettre en place pareille dispositif et la jeune femme reste à l’affût de la moindre nouvelle concernant cette affaire. Car si elle peut faire entendre sa voix, aussi caste une soit-elle, elle parlera sans aucun doute de son idée de mettre en place un minimum santé pour les plus démunis. Alors en attendant le grand jour, elle peaufine son humble projet.

Finalement, et à force d’être plongé dans ses réflexions, la voilà arrivée au point de rendez-vous qu’elle a donnée à Colin. Elle n’est qu’a quelques rues de la fête foraine, mais elle peut entendre la musique émit par les manèges et rien que ça l’a fait sourire. La brunette a tellement hâte d’y être, voilà des années qu’elle n’y est pas retournée, mais chaque visite lui a laissé un très bon souvenir. Et elle compte bien s’en faire un nouveau en compagnie de Colin, qui justement arrive vers elle.

À sa vue, le cœur de la jeune femme bat un peu plus vite et un sourire s’épanouit de nouveau sur son visage, elle finit par le rejoindre ne tenant pas vraiment en place.

— Bonjour Colin ! s’exclame-t-elle joyeusement. Comment tu vas ?

Le tutoiement lui est venu naturellement et elle espère qu’il n’en sera pas froissé, néanmoins, elle dépose tout de même une bise sur sa joue froide, avant de se reculer.

— Je suis sans doute un peu en avance, reprend-elle les joues rouges. Mais je ne sais pas si nous aurions eu la possibilité de nous voir a…alors Joyeux anniversaire Colin !

Souriant un peu plus timidement, elle lui tend un sac contenant deux cadeaux. Le premier des marguerites en pot soigneusement emballé par la fleuriste et le second, une ancienne édition du roman de Roméo et Juliette. Deux présents avec une certaine symbolique, mais pourvus que ça lui fasse plaisir.

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Colin & Anna

Anna est rassurée, le fait d’avoir tutoyé Colin ne semble pas le gêner puisqu’il lui répond également par le tu, ça aurait été un peu bizarre et aussi un peu guidé qu’ils restent  au vouvoiement. Parce que mine de rien, employer le tutoiement donne une forme un peu plus intime à leur relation, d’ailleurs est-ce qu’il ne serait pas temps qu’ils se considèrent en couple ? La jeune femme ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs, mais ce serait bien qu’elle trouve le courage de le lui demander.

— Je vais très bien, je suis heureuse de voir que le temps s’est adouci. Ce sera plus sympathique pour aller se promener.

La brunette finit par lui tendre un sac contenant deux cadeaux pour l’anniversaire de son cher ministre, elle est certes un peu en avance, mais c’est l’attention qui compte. La jeune femme espère tout de même que ça lui plaira, les marguerites sont un clin d’œil à ce qu’il lui a dit le jour de sa fête et pour Roméo et Juliette, disons qu’elle sait qu’il aime la littérature et que romance tragique ou non, ça reste un grand classique. Mais déjà rien que de voir son visage s’illuminer de joie lui fait du bien et encore plus quand il ajoute qu’il trouve son adorable. Anna rougis de contentement, ça lui fait terriblement plaisir de lui faire plaisir. Et c’est encore mieux quand elle se retrouve dans ses bras, la chaleur qu’il dégage est agréable, mais cela a un goût de trop peu.

— Je suis heureuse que cela te plaise, je n’étais pas bien sûr d’avoir pris le bon livre, je crois que j’ai encore beaucoup à apprendre de toi, répond Anna en souriant un peu niaisement. Et pour les marguerites, je serais toujours avec toi…

La main de Colin vient effleurer sa joue et la question posée ensuite la laisse coite. Est-ce qu’il vient vraiment de lui demander l’autorisation de l’embrasser ? C’est touchant de le voir si gauche, si timide soudainement, ça tranche tellement avec son image d’homme politique sûr de lui et ça ne dois pas être le genre de facette qu’il montre à tout le monde. Le visage d’Anna se fend d’un sourire tendre, avant de glisser ses mains autour de la nuque de son compagnon.

— Non, je ne t’en voudrais pas de m’embrasser, au contraire, je dois bien dire que je ne pense qu’à ça depuis mon anniversaire…

La brunette clôt ensuite la distance qu’il y a entre eux et approche ses lèvres de son oreille et de lui chuchoter.

— Et surtout, tu n’es pas obligé de me demander l’autorisation, si tu veux m’embrasser fait le.

Anna l’observe quelques instants en silence, puis elle penche légèrement son visage s’approchant doucement de celui de Colin, ferme les yeux et déposent ses lèvres contre celle de l’homme qui fait battre son cœur depuis plusieurs mois déjà. Oh, elle en rêvait de ce baiser, bien plus que ce qu’elle voudrait admettre, mais voilà elle y est, ils s’y sont et c’est encore mieux que ce qu’elle aurait pu imaginer. Son cœur se gonfle d’amour et elle à l’impression de fondre comme neige au soleil, c’est doux et gourmand comme un bon chocolat chaud.

Mais même si elle aimerait bien que ce moment ne s’arrête jamais, il faut bien qu’ils reprennent autant leur souffle que leur esprit. Alors elle s’écarte rouge comme une pivoine, mais avec un sourire jusqu’aux oreilles.

— Désolée, j’ai pris les devants, bafouille Anna. Mais promis, la prochaine fois, ce sera toi.

Elle rit légèrement, partagée entre la joie et un brin de gêne, puis lui prend la main pour l’entraîner avec elle vers la fête foraine.

— E…est-ce qu’on est officiellement un couple ? demande-t-elle timidement.

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Colin & Anna

Cette journée en compagnie de Colin, Anna compte bien la vivre à fond, parce que même s’ils communiquent souvent par mail, ou même texto, pour la jeune femme cela lui semble de plus en plus insuffisant. Son cher ministre, la brunette aimerait pouvoir le voir un peu plus souvent que cela, elle sait que son métier et prenant et qu’il a un agenda très chargé. Mais plus le temps passe, plus elle ressent un manque de lui dans sa vie, ça devait bien finir par arriver, cependant, c’est beaucoup plus prenant que ce qu’elle imaginait.

Dur, dur d’être amoureuse d’un membre du gouvernement.

La question se posera en temps voulu de toute façon, pour le moment, il fait beau, elle est avec l’homme qu’elle aime et il semble très heureux de ce qu’elle vient de lui offrir. Le vendeur du magasin de livres anciens a été de très bon conseil, cette édition de Roméo et Juliette semble faire mouche sur Colin, sûr qu’elle y reviendra si, ou plutôt quand elle lui fera un nouveau cadeau. Sans doute pour les fêtes de Noël.

— Ça me fais d’autant plus plaisir, tu me diras si tu as aimé l’histoire alors et pour les marguerites, ce sont des fleurs très simples, s’en occuper ne devrais pas poser de problème. Mais si tu veux des conseils, je serai ravi de t’aider, j’ai la main plutôt verte.

Ce premier baiser elle y avait beaucoup pensé, parfois même rêvé depuis son anniversaire et si elle comptait bien lui en voler un, la jeune femme ne pensait pas que la demande viendrait de lui. Son côté gauche, quand il lui pose la question, est vraiment adorable, et elle ne se fait pas prier pour accéder à sa requête. Et si Anna s’est beaucoup imaginée ce que cela donnerait, c’est sans doute encore mieux que dans ses songes romantiques. C’est un moment très doux pour elle, pleins d’amour et d’une pointe de frisson. Il n’y a plus que Colin qui compte à ce moment-là, ses mains autour de sa taille, ses lèvres contre les siennes, le monde pourrait bien sombrer qu’elle resterait là à l’embrasser. Son côté gauche, quand il lui pose la question, est vraiment adorable, et elle ne se fait pas prier pour accéder à sa requête.

— O…oui très bien, confirme Anna en bafouillant.

Les joues rouges de plaisir, la brunette prend la main de son compagnon, qu’il presse contre la sienne, faisant battre un peu plus le cœur d’Anna, comme si c’était possible. Et elle l’entraîne avec elle vers la fête foraine, tout en posant une question plutôt bête avec du recul. Mais Colin prend tout de même la peine d’y réfléchir quelques instants, il finit par lui offrir un sourire rassurant et dépose même un baiser dans ses cheveux.

— Bien sûr que ça me convient ! s’exclame joyeusement la jeune femme. Ça me convient même plus que tu ne l’imagine, cette question doit te sembler bête…

Anna passe nerveusement sa main libre contre sa nuque et la frotte doucement.

— J…si je te parais parfois peu sûr de moi, pas très confiante, que je pose des questions un peu étranges ce n’est pas ta faute. C…c’est juste que j’ai eu des mauvaises expériences par le passé avec les hommes, dont ma meilleure amie de l’époque qui a couché avec mon petit-ami de l’époque….

La brunette inspire un grand coup tout, en observant la silhouette des manèges se dessiner devant ses yeux, c’est un peu étrange de lui parler de ça, il n’y a qu’Aaron, Eva et Eden au courant de cette histoire. Mais Anna ressent le besoin de lui en parler, qu’il comprenne que ses hésitations ne sont pas de son fait.

— Depuis cet évenement j’ai du mal avec les hommes, l’amour…enfin pas que j’étais très douée avant, rit-elle timidement. Mais disons que j’ai besoin d’être rassurée, que les choses soient sérieuses, si je n’avais pas autant de blocages, je t’aurais déjà demandé en mariage !

Oups, voilà quelque chose que la brunette ne pensait pas sortir, dans le genre boulette on ne fais pas mieux.

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Colin & Anna

La jeune femme ne pensait pas dire ça un jour, c’est vrai qu’elle est très fleur bleue, mais elle a toujours trouvé un peu bêtes ces gens disant qu’ils tombés un peu plus amoureux de leur moitié, à chaque jour passant. Cependant, là, avec Colin, elle se rend compte que ce n’est pas si stupide que ça, parce qu’à chacune de leur rencontre, le cœur d’Anna se gonfle un peu plus d’amour pour lui. C’est étourdissant, effrayant aussi, elle n’avait jamais ressenti pareille sensation pour un homme. Et ça lui donne de l’espoir, l’espoir qu’il soit cet amour tant recherché, sa moitié, son âme sœur, celui avec qui elle finira ses vieux jours. Et ça aussi, c’est une première, malgré la peur toujours présente, d’avoir la certitude de déjà construire quelque chose de beau. La suite ne peut-être que magnifique n’est-ce pas ? Se projeter dans l’avenir ne lui a jamais paru aussi simple, aussi doux. Bien sûr, il y aura des haut et des bas, mais elle prête, pour lui, pour eux.

Revenant au moment présent, Anna ne peut s’empêcher de rire en voyant la tête quelque peu dubitative de son compagnon, sur l’entretien des fleurs. La brunette lui promet néanmoins qu’elle ne lui en voudra pas, si jamais les marguerites devaient périr pour une raison ou une autre. Après tout, et même avec toute la bonne volonté du monde, il arrive parfois que les choses nous échappent. Puis le baiser qu’ils échangent lui fait bien vite oublier ce problème de fleur, qui n’en est pas vraiment un, lui donnant le sentiment que sa relation avec Colin est bien plus forte et plus belle, que tout ce qu’elle avait vécu jusque-là. Chaque regard, chaque sourire, chaque geste renforçant un peu plus cette sensation. Anna n’est pas loin d’être sur un petit nuage.

Pourtant, la crainte qui était jusque-là plus ou moins en sourdine, refait surface au milieu de cette félicité passionnée. Si elle est très amoureuse de lui, ce n’est peut-être pas forcément le cas pour Colin, ça ne serait pas la première fois qu’elle se trompe après tout. Alors, la jeune femme pour être sûr qu’ils sont sur la même longueur d’onde, pour être rassurée, lui demande si lui et elle forment bien un couple. Et il arrive à la tranquilliser un peu, par sa réponse, son sourire, la pression légère de sa main contre la sienne, mais elle tient tout de même à lui expliquer le pourquoi de cette attitude maladroite. De base, elle n’est déjà pas toujours très sûr d’elle, mais alors avec les hommes et le vécu qu’elle a eu, on ne peut pas dire que ça se soit arrangé.

Son angoisse et ses incertitudes l’agacent, et ça dois à coup sûr irriter les autres, crisper Colin. Pourtant, il finit par l’arrêter dans sa marche, prenant son autre main dans la sienne, et de la surprendre positivement par ses mots. Si d’autres auraient à coup sûr montré leur agacement fasse à ses peurs et ses questionnements, lui prend le temps de la rassurer encore Alors elle l’écoute, boit ses paroles comme la plus fraiche et délicieuse des boissons et elle oublie, cette fausse amie, ce compagnon menteur, ses hommes qui l’ont abandonné. Et cette promesse, cette si jolie promesse qui se grave dans son cœur, peut-être à tort, peut-être à raison seul l’avenir le dira. Pour le moment, elle veut la chérir comme le plus précieux des trésors.

Émue, Anna se contente de hocher la tête ne sachant pas quoi répondre, elle va prendre le risque de lui faire confiance et de se laisser aller, et tenter de ne pas trop réfléchir à de quoi demain sera fait pour eux. Son rire finit par se joindre à celui de Colin, ce serait tout de même une drôle de demande en mariage.

— Sans mes blocages je t’aurais traîné de gré ou de force jusque-là mairie, répond-elle un sourire jusqu’aux oreilles.

Sacrément expéditif comme union, il est encore un peu tôt pour parler de ça, mais si Colin est celui avec qui elle se mariera, elle espère la plus belle des cérémonies, après tout il n’y a rien de mal à rêver de mariage. La brunette lui rend son baiser, le cœur un peu plus léger et prête à passer l’après-midi à s’amuser avec lui, cependant, il gardé une surprise en réserve. Et quelle surprise. Ce n’est pas la première fois qu’on lui dit, je t’aime, qu’on lui fait des promesses, de la douceur, mais là… Là, avec Colin, ça prend une dimension toute particulière, ça lui étreint le cœur avec force, lui fait monter les larmes aux yeux et la rend heureuse en toute simplicité.

— Je t’aime aussi Colin, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain, chaque jour qui passe me rend plus heureuse et amoureuse, et ça deviens difficile de ne pas être toujours prés de toi…

Les larmes finissent pat dégringoler sur ses joues, mais se sont des larmes de joie et non de tristesse.

— Merci pour tes mots, pour ta douceur et ta patience, d’être là malgré mes angoisses et mes hésitations. Je te promets de faire de mon mieux pour te rendre heureux et d’être là pour toi quoi qu’il arrive, jamais je ne te jugerais.

Anna lui sourit et vient enlacer Colin avec force, cacher son visage dans son cou, respirer son parfum, reprendre ses esprits, apaiser ses émotions. Devoir se séparer à nouveau après cette après-midi va être compliqué pour elle, qui sait quand ils pourront avoir à nouveau un rendez-vous.

— Tu n’est même pas partit que tu me manques déjà, c’est terrible d’être accroc à quelqu’un !

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